Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Paris-Nice 2023 - 3e étape | Un règlement modifié, quelle tactique adopter pour le chrono par équipes ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 07/03/2023 à 14:45 GMT+1

PARIS-NICE - Christian Prudhomme et ses équipes d'ASO aiment les anniversaires… et les surprises. Trente ans après le dernier contre-la-montre par équipes de la Course au soleil, l'un des plus beaux exercices du cyclisme est de retour ce mardi autour de Dampierre-en-Burly (32,2 km). Mais pour casser les codes, on a changé les règles. Et on se pose logiquement des questions.

Rouler ensemble ou lâcher ses équipiers : pourquoi le nouveau chrono par équipes sera palpitant

Des bordures ici, une montée courte là, l'étape de Nice que l'on imagine toujours spectaculaire… Paris-Nice se veut chaque année une course sans certitudes. Interrogé sur ses ambitions de la semaine, David Gaudu nous avait répondu que sur ces sept jours, on avançait "à tâtillon". Comprenez, on évite d'abord les pièges avant de montrer les crocs. Mardi, l'écueil est connu. Il faudra trouver la bonne stratégie pour aborder un contre-la-montre par équipes pas comme les autres.
François Lemarchand, le directeur de Paris-Nice, a profité d'une disposition particulière du règlement de l'Union cycliste internationale. Si nous connaissions des chrono par équipes où le temps de chaque formation est pris sur le quatrième ou le cinquième coureur, ce point précis est à la discrétion des organisateurs. Aussi, la Course au soleil a choisi une solution radicale : sur la 3e étape, ce sera le temps du premier coureur qui fera foi pour ceux qui seront dans sa roue. Et s'il arrive seul, les autres seront crédités de leur personnel.

Que va faire la Jumbo-Visma ?

Que comprendre ? Si les équipes font comme d'habitude, c'est à dire courir soudés le plus longtemps possible, ce changement n'aura aucune conséquence ou presque. En revanche, il ouvre la porte aux stratégies particulières. "On peut imaginer qu'à un kilomètre de l'arrivée, il n'y ait plus que deux coureurs d'une équipe et que l'un d'eux lance son leader pour finir au sprint, avait imaginé Lemarchand au moment de dévoiler le parcours en janvier. Ce sera intéressant de voir quelle tactique les équipes vont adopter."
picture

Les Jumbo-Visma dans l'exercice du contre-la-montre par équipes

Crédit: Getty Images

On peut effectivement imaginer beaucoup de choses. Armés de rouleurs jusqu'aux dents, la Jumbo-Visma va-t-elle tous les user un à un jusqu'à la moelle réservant son leader Jonas Vingegaard pour le final ? Moins fourni en spécialiste, que va faire la UAE-Team Emirates de Tadej Pogacar ? Et la Groupama-FDJ de David Gaudu, loin d'être un as dans l'exercice solitaire alors que Stefan Küng, son coéquipier, en est un ?
La meilleure tactique à adopter serait, semble-t-il, de rester groupés jusqu'aux tous derniers hectomètres qui seront en légère montée qui plus est. Philippe Gilbert estime ainsi que partir trop tôt seul, à deux ou à trois, présente trop de risques, notamment à cause du vent. Et en cas de crevaison, le leader pourrait vite se trouver esseulé.

Un final en solitaire pour Pogacar ?

"Je ne pense pas que ça fera une grande différence, sur ce type de parcours, tout plat, il vaut mieux être à plusieurs" assure Tobias Foss (Jumbo-Visma), champion du monde du contre-la-montre individuel, à l'AFP. "Je pense qu'on verra des équipes très groupées jusqu'à deux ou trois kilomètres de l'arrivée et après tout le monde va faire un dernier relais costaud", estime un autre spécialiste, Stefan Küng (Groupama-FDJ).
Seule la petite bosse finale pourrait donc être un terrain de jeu idéal pour costauds. Un Tadej Pogacar par exemple qui a déjà montré maintes et maintes fois qu'il ne manquait pas de punch. "Tu vas toujours beaucoup plus vite à trois ou quatre. De toute manière, avec le niveau qu'ont les équipiers aujourd'hui, à part un Kung ou un Ganna qui pourrait peut-être finir seul sur 500 mètres, je ne vois pas", nuance pourtant Pascal Lino, ancien porteur du maillot jaune sur le Tour (1992).
Bref, personne ne croit à la révolution mais chacun espère plus de spectacle sur une épreuve adorée par les puristes, moins par les autres et surtout par la télévision. En choisissant une solution radicale, Paris-Nice prend en tout cas le parti de visiter une zone jusqu'ici inexplorée. La balle est dans le camp des coureurs et des équipes qui, comme le veut l'adage, font la course. Le temps des conclusions et, peut-être, des ajustements viendra plus tard.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité