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Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard, David Gaudu, ce Paris-Nice avait vraiment des airs de Tour de France

Christophe Gaudot

Publié 13/03/2023 à 00:02 GMT+1

PARIS-NICE - Puisqu'elles sont les deux courses à étapes World Tour françaises de la saison avant le Tour de France, Paris-Nice et le Critérium du Dauphiné font figure, plus que n'importe quelles autres, de répétitions de la grand-messe de juillet. Quand les acteurs de celles-ci (Pogacar, Vingegaard ou Gaudu) viennent faire le spectacle sur la course au soleil, on se croit forcément en juillet.

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Il ne nous faut pas grand-chose. Un beau soleil, une course française, un maillot jaune, des acteurs connus de tous et nous voilà au mois de juillet. L'hiver n'a pas quitté son manteau que nos corps rêvent déjà de chaleur. C'est humain et le cyclisme, surtout pas lui, ne fait pas exception. Avec un Tadej Pogacar en jaune, des duels et plus que ça face à David Gaudu ou Jonas Vingegaard, ce Paris-Nice avait des airs de Tour de France. Ce n'était pas le même flacon, pas la même ivresse mais les effluves étaient (déjà) là.
Comment aurait-il pu en être autrement quand quatre des six premiers du classement général du Tour de France 2022 étaient de la partie ? Et si les formes des uns et des autres nous privent parfois des affrontements qui font le sel d'une saison cycliste, cette fois la coupe était pleine. Sauf changement de programme, Tadej Pogacar, David Gaudu et Jonas Vingegaard ne batailleront plus tous ensemble avant le Tour de France. Raison de plus pour ne pas faire la fine bouche après cette semaine de Paris à Nice.

Pogacar a-t-il douté de lui ?

Nul question ici de tirer des plans sur la comète, la vérité de mars ne ressemblant généralement en rien à celle de juillet. Tadej Pogacar a justement rappelé qu'il y a douze mois, il avait battu Jonas Vingegaard à Tirreno-Adriatico dans des proportions similaires à celles de ce Paris-Nice… avant de subir la loi du Danois sur la Grande Boucle. Mais enfin, difficile de ne pas voir dans le comportement du Slovène toute la semaine une petite revanche après la claque du Tour.
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Dès dimanche, jour du départ, le trublion avait gentiment tancé son rival, coupable à ses yeux de refuser le combat en ne lui passant pas un relais dans le final de la 1re étape. Vingegaard ne voulait pas participer à ce jeu-là ? Pogacar s'en est moqué comme de sa première mèche, enquillant ci et là les secondes de bonifications. Peut-être ne se sentait-il pas assez fort pour faire des différences à la pédale ?
La suite a prouvé le contraire et éclairé d'une autre lumière ses piques à répétitions. On peut croire qu'il doutait de lui, on peut aussi se dire qu'il voulait entrer dans le cerveau des Jumbo-Visma après avoir été manipulé sur l'étape du Granon en juillet dernier.

Vingegaard, de chasseur à chassé ?

Cet hiver, le double vainqueur du Tour confiait qu'il avait analysé la manière de courir des Jumbo-Visma. Sans Wout van Aert et sans Primoz Roglic, ceux-ci n'ont pas vraiment été eux-mêmes sur Paris-Nice. Plus timides qu'à l'accoutumée, moins à la barre. Jonas Vingegaard avait eu raison de miser sur une prise de pouvoir sur le contre-la-montre par équipes. Il n'avait simplement pas anticipé qu'il ne serait pas en mesure de rivaliser avec Tadej Pogacar et, plus surprenant, David Gaudu. En juillet, il avait renversé la course. Cette semaine, il n'a jamais vraiment semblé en avoir envie. Le chasseur est-il devenu chassé dans sa tête ?
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Et comment ne pas évoquer le prince de Bretagne, le "petit" Gaudu ? Celui que l'on a trouvé plus costaud physiquement, sans que l'on sache vraiment pointer la cause : un entraînement axé sur la puissance, un nouveau maillot Groupama-FDJ plus sombre ou une simple vue de l'esprit dès lors qu'il subit moins la course et qu'il en est un vrai acteur ?

Gaudu, un nouvel espoir

Sur le Tour 2022, Gaudu avait activé le mode survie. Avant Paris-Nice, il appelait de ses vœux que la force mentale née l'année passée se joigne à son plein potentiel physique. On ignore à quel niveau il se place mais il a, à n'en pas douter, quitté Nice avec un nouvel espoir : celui de se savoir capable de rivaliser avec Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard.
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La vérité du Tour de France sera-t-elle proche de celle de Paris-Nice ? Les acteurs seront-ils les mêmes ? On le souhaite puisqu'ils ont tous mis la Grande Boucle au sommet de la pile d'objectifs cette saison mais il peut se passer tellement de choses jusqu'en juillet. Et les Landa, Carapaz, Hindley et surtout Mas étaient ailleurs, occupés à se battre en Italie pour certains, à affûter la forme pour d'autres. Il convient ne pas les oublier mais on ne nous enlèvera pas l'esprit que la partie la plus importante du casting du Tour de France s'est offert une répétition générale sur ce Paris-Nice.
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