Paris-Nice - 6e étape - Tadej Pogacar sur ses gardes : "Beaucoup de choses peuvent se passer vendredi"

Cette fois, nous y sommes. La dernière ligne droite. L'heure de vérité. Ce Paris-Nice d'exception, porté par un plateau digne du mois de juillet, va livrer son verdict dans les trois jours qui viennent. Jeudi, le 5e acte n'a en rien bouleversé la hiérarchie, en dehors d'une poignée de secondes de bonification. Seul le vent aurait pu brouiller les cartes, mais il est resté sage.

Sur le papier, les deux plus gros morceaux des trois derniers chapitres de cette édition 2023 sont prévus ce week-end avec, samedi, Le morceau de choix de la semaine, le col de la Couillole, une véritable ascension en altitude culminant à près de 1700 mètres, avec une pente de 15,7 kilomètres à plus de 7 de moyenne. Du gros, du lourd. Puis, dimanche, place au juge de paix dans un cadre plus habituel sur les hauteurs de Nice avec notamment le traditionnel col d'Eze, ultime montée de l'ultime étape. Sur l'ensemble du week-end, de quoi envisager des très grandes manœuvres.

Mais Tadej Pogacar, lui, voit les choses différemment. Non que le Slovène, qui a endossé la maillot jaune mercredi soir, mésestime ces deux derniers actes. En revanche, il trouve que les regards se tournent un peu vite sur samedi et dimanche, en enjambant l'antépénultième rendez-vous ce vendredi. Lors de son interview d'après étape, jeudi soir, alors qu'on lui demandait s'il redoutait plus la Couillole ou la dernière étape à Nice, il a surpris son monde : "Demain (vendredi). Je pense que ça va être une journée très stressante."

Pas d'ascension d'envergure au menu, mais une étape casse-pattes au possible, avec plus de 2750 mètres de dénivelé sur l'ensemble des 197 kilomètres du tracé. Cinq bosses sont au programme. Courtes, mais pentues, à l'image de la dernière, un 2e catégorie dans le circuit final, la côte de la Colle-au-Loup et ses passages à... 19%. "C'est une étape qui ressemble un peu à une classique, juge Tadej Pogacar. C'est à mon avis la plus imprévisible des trois qui restent. Beaucoup de choses peuvent se passer, ce sera très intéressant."

Or l'imprévisibilité, c'est tout ce que déteste un maillot jaune à trois jours de la fin de Paris-Nice. A l'inverse, s'il se montre relativement tranquille dans l'optique des deux derniers jours, c'est parce que le Slovène sera quasiment chez lui. "Je connais par cœur les deux dernières étapes, on sera sur mes routes d'entraînement, ça va être très sympa", a souligné "Pogi", qui réside à Monaco. Mais vendredi, ce sera davantage une plongée dans l'inconnue. "Je n'ai pas pu reconnaître l'étape, car le parcours a été publié trop tard", regrette-t-il.

Il ne s'agit pas de dire que la 6e étape s'annonce plus dure que les deux suivantes qui, intrinsèquement, sont d'une difficulté supérieure. En revanche, qui dit imprévisible dit stress, tension, et tout ce que cela peut engendrer. Peut-être ne se passera-t-il rien ce vendredi, mais Pogacar a raison d'être sur ses gardes. Tout pourrait aussi dépendre du scénario de la course. Si une échappée fleuve s'envole et se dispute la victoire, le calme pourrait régner dans le peloton. Le parcours s'y prête clairement. Mais si les hommes forts sont au contact des échappés à l'approche du final, gare. Le maillot jaune a vu juste. Ça va être intéressant...