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Boonen à la folie

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/04/2012 à 01:24 GMT+2

Auteur d'un extraordinaire numéro en solitaire de nature à le consacrer parmi les géants, Tom Boonen a remporté Paris-Roubaix pour la quatrième fois. Le Belge égale ainsi le record de victoires de Roger de Vlaeminck. Sébastien Turgot (Europcar), deuxième, signe le premier podium français en 15 ans.

2012 Paris-Roubaix Tom Boonen

Crédit: AFP

Immense Tom Boonen. Archi-favori de cette 110e édition de Paris-Roubaix, le Belge est allé chercher cette quatrième victoire sur le vélodrome nordiste. Une semaine après avoir égalé le record de victoires dans le Tour des Flandres, il en fait donc de même sur Paris-Roubaix. Il assoit un peu plus sa place dans la légende des classiques. Dans la légende du cyclisme, tout simplement. Mais au-delà des chiffres, si impressionnants, il y a la manière. Boonen a signé la plus magistrale de toutes ses victoires en s'envolant, seul, à plus de 50 kilomètres de l'arrivée. Un très, très grand moment.
Il restait environ 55 kilomètres lorsque la course a basculé pour de bon. Les favoris étaient en train de s'isoler progressivement en tête de la course. Sylvain Chavanel venait juste de crever. Au pire moment. Une fraction de seconde plus tard, Tom Boonen a choisi de démarrer en compagnie de son coéquipier Niki Terpstra. Trois kilomètres plus loin, Boonen s'est retrouvé seul. Il allait trop vite pour Terpstra. Tous derrière et lui devant. Un pari incroyable, presque insensé. Surtout de la part d'un coureur qui, juste avant le Ronde, avait expliqué qu'attaquer à 60 bornes de l'arrivée à la Cancellara, ce n'était pas son truc. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Alors Boonen est parti.
Turgot s'offre un podium
A cet instant, il y avait deux possibilités. Son coup de panache pouvait s'expliquer par une immense confiance en lui ou, à l'inverse, révéler un aveu de faiblesse. La réponse est vite apparue évidente. Boonen était le plus fort et, cette fois, il était bien décidé à ajouter une énorme dose de panache à la victoire. L'écart s'est longtemps stabilisé autour d'une trentaine de secondes. Derrière, les Sky, bien représentés dans le petit groupe de poursuivants avec Flecha, Boasson Hagen, Hayman et Stannard, ont tenté de colmater la brèche. Avec l'espoir que Boonen finisse par craquer. Mais la défaillance guettée par ses rivaux n'est jamais venue. Lorsque l'avance du Campinois a atteint la minute à 25 kilomètres de l'arrivée, la messe était dite. C'est finalement avec une minute trente qu'il a pénétré sur le vélodrome. Largement suffisant pour savourer chaque coup de pédale.
L'ovation du public a été à la mesure de l'exploit accompli et de la page d'histoire en train de s'écrire sous ses yeux. Boonen trône maintenant au sommet des deux courses dont il rêvait, enfant. Il vit un printemps de rêve, point d'orgue d'une carrière exceptionnelle dont on a cru, à tort, que la meilleure partie appartenait au passé. Boonen a su se réinventer un avenir. Quand un champion écrase à ce point une course, on en oublierait presque les autres, relégués au rang de figurants. Impossible, pourtant, de ne pas saluer le nouveau podium d'Alessandro Ballan (troisième, comme sur le Ronde) et celui, magnifique, de Sébastien Turgot, deuxième. Un Français parmi les trois premiers de Paris-Roubaix, on n'avait plus vu ça depuis le sacre de Frédéric Guesdon (qui a tiré sa révérence dimanche) voilà quinze ans. Turgot a pris date pour l'avenir. Le présent, lui, s'appelle Boonen.
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