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Turgot voit loin

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 09/04/2012 à 12:06 GMT+2

Sébastien Turgot a beau avoir signé le premier podium français sur Paris-Roubaix depuis 1997, le sprinter du Team Europcar ne s'en satisfait pas. Très exigeant avec lui-même, il ne conçoit le vélo que pour la gagne. "Je ne suis pas là pour enfiler des perles", déclare-t-il.

2012 Paris-Roubaix Turgot Ballan

Crédit: AFP

En début de saison, auriez-vous imaginé terminer deuxième de la reine des classiques ?
S.T. : Je fais deux, c'est bien mais je m'aligne toujours sur une course pour gagner. Mon objectif, c'est de battre les meilleurs, pas de terminer deuxième. Même sur Paris-Roubaix.  Je suis heureux mais il manque le bouquet. Je ne suis jamais satisfait. Je fais du vélo pour gagner. Quand je fais 8e du GP Escaut ou 10e sur le GP E3, c'est minable, ça ne sert à rien pour moi. Même si pour l'équipe, c'est important. Ma raison de pédaler, c'est gagner. Je ne vois pas le vélo pour faire des places d'honneur. Je ne suis pas là pour enfiler des perles. Après, sur le Tour, j'ai passé dix jours en tête de peloton à défendre le maillot de Thomas Voeckler et j'ai pris mon pied. Mais, quand j'ai ma carte à jouer, c'est pour gagner. Un jour, je battrai Boonen. Sur Paris-Roubaix ou ailleurs.
Vous avez laissé pas mal de plumes et quelques rayons dans le sprint...
S.T. : J'ai fait le pistard. J'ai regardé derrière moi et j'ai heurté le dérailleur de Flecha. J'ai trois rayons qui ont volé. Je sentais les patins toucher la roue. Mais je n'avais plus le choix. J'ai fait le bourrin jusqu'à la ligne.
N'avez-vous pas un petit regret d'avoir laissé partir Boonen ?
S.T. : Ballan ne voulait pas passer. Moi non plus, je me suis senti faible. J'ai laissé faire Pozatto et Ballan. Ils n'ont pas voulu boucher le trou et Boonen est parti. J'aurais dû le suivre. Je ne dis pas que je n'aurais pas explosé mais je n'aurais pas subi les relances dans le groupe de poursuite.
Comment s'est déroulé votre retour sur le premier groupe de poursuivants avant le vélodrome ?
S.T. : Terpstra voulait absolument revenir. Je me suis dit : "Ne fais pas le con, collabore." J'ai mis toutes mes forces. Je savais que j'avais un coup à jouer dans le vélodrome, étant un vrai pistard. Sous la flamme rouge, j'ai fait un gros effort, Terpstra a pris le relais. Sur la piste, il ne pouvait rien m'arriver. J'ai été champion de France de l'américaine, je l'ai fait au métier. J'ai fini à plat mais ça a payé.
Avant cela, on vous a vu à l'attaque à 60 kilomètres de l'arrivée. Quel était votre plan?
S.T. : J'étais devant, bien placé. A 60 kilomètres de l'arrivée, on se retrouve à cinq. Sylvain Chavanel roulait et Mathieu Ladagnous ne le relayait pas. Ça m'a énervé. Je me suis qu'il fallait que j'anticipe. Ca m'a permis d'économiser certains secteurs. J'y ai forcément laissé des cartouches. C'est ma mentalité, j'attaque toujours de loin. Parfois, je fais un peu n'importe quoi. Ça peut marcher comme ça peut foirer. Je ne vais pas changer ma façon de courir. Quand Boonen est rentré sur moi à 50 kilomètres de l'arrivée, j'ai senti un gros coup de barre jusqu'à 30 kilomètres du terme. J'ai récupéré dans les roues et puis, d'un coup, mes jambes sont revenues.
Votre résultat récompense aussi la belle campagne de classiques de votre équipe...
S.T. : On a fait une belle campagne de classiques même si on n'a pas gagné. On a prouvé qu'on pouvait peser sur la course. On peut être fier de nous et de notre directeur sportif Dominique Arnould. Les premières années sur les flandriennes, on s'est dit : "Qu'est ce que c'est que ces courses ? One fera jamais rien." On est une équipe homogène.
A l'image de toute la campagne de classique, Boonen semblait intouchable ce dimanche...
S.T. : Boonen, c'est un champion. Face à lui, il n'y avait rien à faire. L'an dernier, tout le monde lui a cassé du sucre sur le dos parce qu'il ne marchait plus. Cette année, il a gagné toutes les classiques. Il faut arrêter de prendre les coureurs pour des imbéciles. Les années sans, ça existe. En 2011, moi aussi, j'ai galéré. C'était une année pourrie. Cet hiver, je me suis remis dans le droit chemin.
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