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Paris-Roubaix : L'improbable printemps historique de Van Avermaet

Jean-Baptiste Duluc

Publié 09/04/2017 à 22:19 GMT+2

En remportant Paris-Roubaix, son tout premier Monument, Greg van Avermaet (BMC) a brillamment conclu une campagne de Flandriennes historique. Jamais personne n'avait réussi à remporter un Monument en plus du triplé Het Nieuwsblad-GP E3-Gent Wevelgem. Une performance que le Belge était loin d'imaginer il y a encore un an.

La consécration de Greg Van Avermaet sur Paris-Roubaix

Crédit: Panoramic

Il y avait eu Tom Boonen en 2012. Il y aura désormais Greg Van Avermaet. En cinquante-neuf ans de possibilités, les deux Belges sont les seuls à avoir réussi l'exploit de remporter quatre épreuves flandriennes la même année. C'est dire la performance réalisée par le champion olympique lors de ce printemps. Bien sûr, "Tommeke" avait lui réalisé le doublé Flandres-Roubaix il y a cinq ans, élevant encore le prestige de l'exploit. Mais, comme Boonen l'avait été pour son quatuor GP E3, Gent-Wevelgem, Ronde et Roubaix, Greg Van Avermaet est devenu ce dimanche le premier à réaliser le quadruplé Het Nieuwsblad-GP E3-Gent Wevelgem-Roubaix. Un exploit monumental pour l'homme de ce début de saison, avec Alejandro Valverde.
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Des chutes, du suspense et un héros nommé Van Avermaet : le résumé

Mais, contrairement à l'Espagnol, le Belge a longtemps attendu son premier succès sur une classique labellisée World Tour. Jusqu'en 2016 en fait et sa victoire au Canada lors du Grand Prix de Montréal. Un succès bien loin du prestige des Monuments mais qui a mis un terme à l'incroyable série de Van Avermaet, incapable de remporter aucune de ses 82 premières classiques du niveau World Tour (!). Un manque de pratiquement dix ans (débuts pros en 2007) où le coureur de Lokeren a pourtant multiplié les podiums (9), à l'image de ce terrible doublé sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix en 2015, où il a fini 3e des deux épreuves. Un véritable syndrome s'est emparé peu à peu du Belge, toujours placé mais jamais gagnant. Jusqu'à juillet 2015.

Les déclics de Rodez et Rio

Etonnament, ce n'est pas sur une course d'un jour mais sur le Tour de France que le coureur de la BMC a passé un cap. On pourrait bien sûr penser à son succès au Lioran l'an dernier, qui lui avait permis de prendre le maillot jaune pendant quelques jours, mais c'est bien lors de l'édition 2015 que le premier déclic s'est produit. A Rodez, Greg van Avermaet a résisté au sprint dans le final à Peter Sagan et remporté la 13e étape de la Grande Boucle.
Ce premier "grand" succès depuis la 9e étape du Tour d'Espagne 2008, lorsqu'il était encore un sprinteur, a libéré le Belge et l'a convaincu de sa capacité à battre les tous meilleurs. "Gagner les courses, ça aide, racontait-il à l'AFP à l'arrivée de "l'Enfer du Nord". Il y a un effet boule de neige. Quand on gagne, on est en confiance". Pourtant, malgré sa victoire sur l'Het Nieuwsblad en février 2016, le coureur de Lokeren a continué à se montrer malheureux sur les courses d'un jour (abandon sur la Clasica alors qu'il filait vers la victoire, 5e de la Vatenfall, crevaison sous la flamme rouge sur Paris-Tours en 2015 ; 6e des Strade Bianche, 5e de Milan-Sanremo, 9e de Gand-Wevelgem, abandon sur le Ronde en 2016).
Mais il ne manquait plus que la chance tourne. Ce qui s'est produit en août 2016, lors des Jeux Olympiques de Rio. En confiance à la sortie de son brillant Tour de France, Greg Van Avermaet avait abordé les JO avec une ambition mesurée, le parcours favorisant plus les grimpeurs que les coureurs de son type. C'était d'ailleurs le seul du top 15 à ne pas être un grimpeur... Mais, lui l'habituel malchanceux, a vu Vincenzo Nibali et Sergio Henao tomber dans la descente, comme Julian Alaphilippe, laissant le Belge s'offrir le titre olympique au sprint, devant Jakob Fuglsang. Le deuxième déclic pour défitinitivement lancer la carrière du Belge. A 30 ans.
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Greg Van Avermaet (BMC) - Paris-Roubaix 2017

Crédit: AFP

Où s'arrêtera son festival de 2017 ?

Depuis ces JO, Van Avermaet est un tout autre coureur. Lui qui voyait la poisse lui sucer la roue multiplie les succès depuis huit mois. Avec cinq classiques World Tour au compteur, le Belge est bien évidemment le plus prolifique depuis août dernier sur les courses d'un jour. Surtout, le leader de la BMC réalise un véritable festival en 2017 sur les flandriennes. Impérial sur l'Het Nieuwsblad, tout en contrôle sur le Grand Prix E3, lucide et audacieux sur Gent-Wevelgem, Van Avermaet a tout bien fait ce dimanche pour s'adjuger à Roubaix son tout premier Monument. Et dire que lorsqu'il ne gagne pas, il fait 7e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, 2e des Starde Bianche et du Tour des Flandres...
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Van Avermaet : "Cela faisait longtemps que j'attendais cette victoire"

Les classiques flandriennes terminées, la saison de Greg van Avermaet devrait désormais connaître une première pause, lui qui multiplie les kilomètres (26 jours de course) depuis début février. Mais, auparavant, le Belge participera au minimum à l'Amstel Gold Race dimanche prochain. Jusqu'ici, il n'est jamais parvenu à monter sur le podium de l'épreuve néerlandaise mais sa 5e place en 2015 et le changement de parcours, avec la suppression du Cauberg dans le final, peut lui donner de légitimes ambitions. "Je pense pouvoir bien faire, a t-il déclaré au terme de Paris-Roubaix. Ce soir, je vais m'accorder une petite fête, puis je vais me concentrer sur l'Amstel". Après tout, ce ne serait pas le première fois que Greg Van Avermaet nous surprend. Depuis un an, on est habitué.
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