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Sagan, le coup parfait pour une Sainte-Trinité

Laurent Vergne

Mis à jour 08/04/2018 à 21:46 GMT+2

PARIS-ROUBAIX – Enfin ! Peter Sagan a livré une course parfaite dimanche pour remporter son premier Paris-Roubaix. A 28 ans, le Slovaque, qui a attaqué au meilleur moment avant de gérer sa fin de course habilement, assouvit un nouveau rêve d'enfance. C'était la dernière grande course dont il rêvait qui lui manquait encore.

Peter Sagan, roi de Roubaix.

Crédit: Getty Images

Un rêve. Deux rêves. Trois rêves. En s'imposant dimanche dans le Vélodrome de Roubaix pour la première fois de sa carrière, Peter Sagan a coché la dernière case de ses rêves de gosse. "Quand j'étais petit, a confié dimanche le Slovaque, c'était mon rêve de remporter Paris-Roubaix d'abord, puis le titre de champion du monde et le Tour des Flandres."
Il n'a pas fait les choses dans l'ordre, mais peu importe. Quand on lui demandait s'il serait prêt à échanger un de ses trois titres mondiaux ou son Ronde pour un sacre à Roubaix, il répondait non. Aujourd'hui, il n'a plus besoin de choisir. "Maintenant, j'ai le maillot arc-en-ciel, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. C'est un sentiment génial." Sa Sainte-Trinité cycliste est désormais complète et s'il est le personnage le plus charismatique du peloton actuel, il peut aussi se prévaloir d'un palmarès qui impose le respect.
Une semaine après avoir été prisonnier de la force collective des Quick Step, Sagan ne voulait pas se retrouver une fois encore pris au piège. Il l'avoue, il a pourtant eu peur que l'histoire se répète. "Ils ont commencé par attaquer de nombreuses fois dans la course, souffle le vainqueur au sujet de la formation belge. Attaque puis temporisation, attaque puis temporisation. Je me suis dit : 'Mais on va où avec ça ?'"

Timing parfait

C'est pour ça qu'il a décidé de prendre les devants d'assez loin, en portant l'estocade à plus de 50 kilomètres de l'arrivée. La manœuvre était risquée, elle s'est avérée payante. "J'étais un moment sur la retenue, explique-t-il. Je me suis dit que c'était le moment, et qu'il fallait saisir l'opportunité. Et c'était la bonne décision. Il y avait six ou sept coureurs derrière moi, et je me suis dit qu'ils n'allaient pas rouler ensemble." Pari gagnant. Derrière, effectivement, l'entente n'a jamais pu être cordiale entre Terpstra, Van, Avermaet, Vanmarcke et les autres. Le triple champion du monde en a profité.
Le timing est toujours primordial dans une classique comme Paris-Roubaix. Tous ses adversaires ont d'ailleurs souligné la justesse de l'estocade slovaque. "L'équipe a fait une bonne course mais Sagan a réussi son attaque, il est parti au bon moment", juge ainsi Niki Terpstra, troisième dimanche, une semaine après sa victoire dans les Flandres.
"Il y avait eu pas mal d'accélérations juste avant, tout le monde était à la limite, confirme Philippe Gilbert. C'était très désorganisé. Sagan s'est retourné, il a vu et il est parti. Au bon moment. Il fallait avoir les jambes évidemment."
Peter Sagan les a eues, même si tout n'était pas gagné même après avoir distancé ses principaux rivaux. Car jusqu'au bout, il a dû se coltiner Silvan Dillier. Le champion de Suisse, rescapé de l'échappée du jour, s'est accroché comme un damné. "Je me suis dit que je ne devais surtout pas sous-estimer qui que ce soit, assure "Peto". Je lui ai demandé si on y allait ensemble et il m'a répondu : 'Oui, je vais travailler avec toi'. On a pris les relais tous les deux, moi j'ai un peu plus appuyé sur les secteurs pavés."
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Il y a un an, Sagan triomphait en champion du monde

J'ai eu de la chance aussi aujourd'hui
Peter Sagan n'a jamais été en mesure de distancer son dernier obstacle sur la route du sacre. Preuve que lui aussi était à la limite. "A la fin, j'étais aussi cuit, raconte la star de l'équipe Bora. Ce n'était pas possible de le lâcher sur le dernier secteur pavé. J'ai eu quelques crampes." Faute de mieux, il a donc dû jouer à quitte ou double sur un sprint à deux dans le Vélodrome. Toute la pression était sur lui.
Mais là encore, tout a été affaire de timing. Le bon, une fois encore. "J'étais confiant pour faire un bon sprint. J'y suis arrivé, et c'est une grande victoire, un grand moment pour moi", savoure Sagan, qui s'est dit "fatigué comme jamais" après cette journée nordiste.
Tout était réuni pour qu'il soulève enfin le pavé. Sa condition, optimale après avoir axé sa préparation pour être fort début avril, une stratégie impeccable, et… un soupçon de réussite, toujours indispensable à Roubaix. "J'ai eu de la chance aussi aujourd'hui, je n'ai eu ni crevaison ni chute." Mais il était aussi le plus fort. Ce ne fut pas toujours suffisant pour lui permettre de gagner. Cette fois, oui. Comme le dit Philippe Gilbert, "à Roubaix, chacun est à sa place". Dimanche, celle de Peter Sagan était tout en haut.
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Revivez le coup de poker gagnant de Sagan à 54 kilomètres de l'arrivée

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