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Retraite de Philippe Gilbert, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali : La fin d'une époque

Christophe Gaudot

Mis à jour 07/10/2022 à 14:38 GMT+2

Ce weekend au Tour de Lombardie puis à Paris-Tours, trois légendes du cyclisme au XXIe siècle, et même bien au-delà sans doute, vont mettre fin à leurs prodigieuses carrières. Philippe Gilbert, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali disputent leur dernière course à 24 heures d'intervalle et quelques centaines de kilomètres. Avec eux, c'est un pan de l'histoire du vélo qui s'en va.

Philippe Gilbert, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali quittent le cyclisme en même temps

Crédit: Marko Popovic

Avec Philippe Gilbert, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali, ce sont 265 victoires qui vous contemplent. L'honnêteté force à ajouter que plus de la moitié de ces succès (133) furent l'œuvre du seul Espagnol mais vouloir le dissocier de ses deux contemporains serait une monumentale erreur. Samedi au Tour de Lombardie pour Valverde et Nibali et dimanche à Paris-Tours pour Gilbert, c'est bien une époque qui va s'éteindre. Une immense part de ce qui l'a constituée au XXIe siècle. Trois carrières distinctes qui s'entremêlent pour trois légendes de l'histoire du cyclisme.
Gilbert, Valverde et Nibali combinés, c'est les trois grands tours (dont 2 fois la Vuelta), Milan-Sanremo, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, l'Amstel Gold Race (4 fois), la Flèche Wallonne (6 fois), Liège-Bastogne-Liège (5 fois), la Clasica San Sebastian (2 fois), le Tour de Lombardie (4 fois), deux titres de champions du monde et 42 étapes de grands tours. Un palmarès logiquement vertigineux qui donne à voir l'importance de trois hommes sur une ère. Le premier de ces immenses succès date de 2003, le dernier de 2020. Dans ce laps de temps, seule l'année 2007 n'a pas vu l'un des trois hommes remporter une grande course.
Le palmarès de Philippe Gilbert, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali

Longévité et passion

Nous disions donc que leurs carrières, bien que distinctes, s'entremêlent. C'est d'un œil envieux que Valverde, lui-même 3e, avait vu Gilbert revêtir le maillot de champion du monde à Valkenburg en 2012. Terreur des classiques ardennaises, l'Espagnol avait laissé le soin au Belge de faire le triplé Amstel-Flèche-Liège en 2011 pendant sa suspension dans l'affaire Puerto. Valverde et Nibali ont eux parfois partagé les honneurs des grands tours. Le Giro 2016 par exemple quand le second avait triomphé et que le premier l'avait accompagné sur le podium (3e). La Vuelta 2013 aussi quand l'un comme l'autre avaient dû se ranger derrière la domination surprise d'un Chris Horner à l'âge canonique mais aux jambes bien fraîches.
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C'était un 26 avril : En 2015, Valverde s'offre un Monument en battant Alaphilippe au sprint

La longévité n'est pas la dernière caractéristique de la carrière des trois hommes. Cette semaine, Alejandro Valverde affiche 42 printemps, Philippe Gilbert 40 et Vincenzo Nibali 37 (il passera à 38 dans six semaines). On ne reste pas si longtemps dans le vélo sans l'aimer par-dessus tout, sans avoir toujours mis en avant la passion.
La passion, c'est elle qui a poussé Valverde a repoussé l'âge de la retraite. La passion a toujours habité Vincenzo Nibali qui voulait gagner pour ressembler à ses idoles, lointaines comme Coppi ou Bartali, plus proches comme Moser ou Pantani. La passion, enfin, a poussé Philippe Gilbert à déporter ses envies des Ardennes belges et néerlandais à la Flandre, ses pavés et ses monts.

La transmission, voilà ce qui restera

En bons coureurs de grands tours, Vincenzo Nibali a triomphé des trois (et avec panache s'il vous plaît). Philippe Gilbert, lui, a tenté la quête de l'impossible et des cinq Monuments. Alejandro Valverde a poursuivi avec acharnement son rêve de titre mondial et résisté à six désillusions avant d'y parvenir.
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Quand Nibali libérait l'Italie à San Remo

Et même leurs fins suggèrent quelque chose. Que Philippe Gilbert termine sur Paris-Tours, qu'il considère comme sa première grande victoire, témoigne du respect qu'il a pour la France, qui l'a accueilli via la FDJ. Qu'Alejandro Valverde n'ait pas décidé de s'arrêter à la Vuelta prouve son universalisme bien au-delà de frontières au sein desquelles il a tant brillé. Qu'un Vincenzo Nibali ait voulu disputer une dernière fois le Giro et la Vuelta prouve que même loin de son meilleur niveau, il n'a pas voulu partir par la petite porte.
Ce mardi, avant Binche-Chimay-Binche, sa première course de champion du monde, Remco Evenepoel a dit tout le bien qu'il pensait de Philippe Gilbert, son "idole". La transmission, voilà ce qui restera. En Italie, les gamins voudront être Vincenzo Nibali. Au-delà des Pyrénées, ils voudront faire du Alejandro Valverde. Et en Belgique, l'un des tous meilleurs coureurs du monde assure qu'il a grandi en prenant exemple sur Philippe Gilbert. La boucle est bel et bien bouclée.
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