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Strade Bianche | Tadej Pogacar vainqueur après un solo dingue : "Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça"

Christophe Gaudot

Mis à jour 02/03/2024 à 21:03 GMT+1

Il fallait chercher à comprendre comment tout Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates) qu'il est, il avait pu remporter les Strade Bianche au bout de 81 kilomètres en solitaire après une attaque annoncée le matin même. La plus simple explication réside dans la qualité supérieure de ce coureur quand certains de ses pairs ne sont pas là. Même le Slovène s'est étonné.

Un numéro comme on en voit rarement : le solo de Pogacar en images

Sienne a pu le célébrer et le sourire jusqu'au bord des oreilles, Tadej Pogacar le lui a bien rendu. On était évidemment loin de l'ambiance folle du Palio de Sienne, cette course de chevaux qui enflamme la Piazza del Campo deux fois l'an. Des chevaux, "Pogi" en a sous le capot, trop pour la concurrence sur les Strade Bianche et Sienne la sublime a pu voir en lui un égal pour la deuxième fois après 2022. Il était parti à 50 bornes de l'arrivée ? Il a fait trente de mieux cette année. Complètement fou.
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Il a été accueilli en héros à Sienne : l'arrivée triomphante de Pogacar

Le plus dingue dans tout ça, c'est que Pogacar avait annoncé, avant le départ, le plus tranquillement du monde à notre consultant Philippe Gilbert où il attaquerait et qu'il l'a fait. Le Monte Santa-Maria avait été le lieu de son attaque décisive en 2022 ? Il le sera en 2024 et qu'importe si l'allongement du parcours le mettait à 81 kilomètres de l'arrivée. Ce secteur est trop difficile pour ne pas en tirer partie. Personne ne fut donc surpris quand UAE-Team Emirates a embrayé avec Isaac del Toro et Tim Wellens. La suite, en revanche, en a laissé plus d'un le séant bien collé à la selle.
Il est un peu plus fort que tous les autres
"Quand j'ai entendu qu'il avait attaqué là où il l'avait annoncé, je me suis dit : 'Oh, c'est vraiment tôt !', a réagi Jens Voigt, spectateur privilégié du show depuis la moto Eurosport. On a vite réalisé qu'il gagnait du temps sur ses rivaux, qu'il était bien parti et que personne ne pouvait le suivre. Au début, je pense que les autres ont hésité en se disant 'non, personne n'attaque à 80 kilomètres de l'arrivée'. Et puis ils ont réalisé qu'il était sérieux et alors personne n'avait les jambes pour combler les 5 ou 10 secondes d'écart à ce moment-là." La surprise est-elle la seule explication logique ?
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Il n'a aucune limite : L'attaque décisive de Pogacar à... 81 kilomètres de l'arrivée

"C'est impressionnant, la manière dont les UAE ont préparé l'attaque. Ils l'ont propulsé. Ce n'est pas que ses adversaires n'ont pas réagi, c'est qu'ils ne pouvaient pas, nuance Philippe Gilbert, consultant Eurosport et vainqueur des Strade en 2011. Vous savez que quand il attaque comme ça de loin, il gagne le plus souvent avec un gros écart à l'arrivée". Compatriote de Tadej Pogacar, Matej Mohoric résume la chose assez simplement : "Je pense qu'il est un peu plus fort que tous les autres. [...] Il a prouvé une nouvelle fois pourquoi il est le numéro 1 dans le monde depuis un moment déjà."
Et le principal intéressé, qu'en dit-il quand on lui demande pourquoi il a fait ça ? "Je ne sais pas ! Quand on est arrivé dans le Santa Maria, les conditions étaient vraiment compliquées et le groupe était déjà très fatigué. L'équipe a fait un super travail pour rendre cette course difficile. J'ai décidé d'attaquer. Je savais que ça serait long mais que si je pouvais faire l'écart, j'irais à l'arrivée." Cette sensation, tout le monde la partageait car l'alliance de ses qualités et la difficulté à s'organiser derrière lui rendaient la tâche des poursuivants impossible.

Lucide jusqu'au bout

"Depuis la moto, il ne m'a jamais semblé fatigué, raconte Jens Voigt. Quand je l'ai dépassé un moment j'ai crié : 'Go, go, go Tadej', il a levé la tête, m'a regardé, m'a reconnu et m'a souri. Je me suis dit : 'Ok, il va gagner'. Il restait 60 km, il était à fond et il a quand même eu le temps de me regarder et de me sourire." Jamais Pogacar n'a semblé à bout, on l'a souvent vu sourire à la foule et on ne doute pas qu'il a profité des deux passages dans le Tolfe, peut-être l'unique bonne idée du nouveau parcours, pour savourer l'ambiance dingue de celui-ci.
"On peut vraiment parler d'un phénomène aujourd'hui, ose Gilbert. On a pu voir qu'il adorait ça, c'est la manière dont il aime courir et la manière dont on aime le regarder aussi. C'est super, c'est divertissant pour tout le monde." Sauf pour ses adversaires en réalité puisqu'il les a détruits pour sa course de rentrée. On peut avancer sans trop se tromper que la préparation du Slovène fut réussie cet hiver.
A-t-il eu l'impression de remporter le sixième Monument ce samedi ? "Pogi" n'a pas échappé au débat qui agite le monde du cyclisme chaque année et d'ailleurs les organisateurs, qui ont allongé leur course à 215 kilomètres, n'y sont pas étrangers. "Je ne sais pas, c'est une très belle course… Je ne connais pas les règles mais les Monuments sont les courses les plus anciennes. Les Strade ne sont pas si vieux. La course a son propre charme, c'est l'une des plus difficiles et des plus belles." C'est donc un 20/20 pour Tadej Pogacar.
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Un numéro comme on en voit rarement : le solo de Pogacar en images

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