Tour d'Algarve I Et maintenant, Jonas Vingegaard (Visma) court derrière les standards de Tadej Pogacar (UAE Emirates)

Jonas Vingegaard démarre sa saison sur le Tour d’Algarve, à suivre à partir de mercredi sur Eurosport et Max. Le Danois sort d’une année délicate, marquée par une grave chute sur le Tour du Pays basque qui ne lui a pas permis de vraiment rivaliser avec Tadej Pogacar sur le Tour de France. Il aborde 2025 avec l’ambition de combler son retard sur l’ogre slovène. Pourra-t-il le faire ?

"Le Tour 2025 correspond au profil de Vingegaard mais ça, c'était avant la saison 2024 de Pogacar"

Video credit: Eurosport

C’est une image que l’on n’a plus vue depuis bien longtemps. Six mois exactement. La dernière fois que Jonas Vingegaard était apparu en compétition, c’était sur le Tour de Pologne, au cœur du mois d’août. Après l’avoir remporté, le coureur danois avait mis un terme à saison pour se consacrer à sa vie de famille, et l’arrivée de son deuxième enfant à l’automne dernier. C’est sa vie de cycliste qu’il reprend ce mercredi sur le Tour d’Algarve, sa première course d’une année 2025 qu’il espère plus fructueuse que la cuvée 2024.
Il avait pourtant lancé sa dernière saison sur de bonnes bases. Tout semblait en place pour qu’il confirme sa suprématie sur le Tour de France après ses victoires en 2022 et 2023. Ou a minima qu’il rivalise avec Tadej Pogacar. "Le Vingegaard de la saison passée, avant sa chute, il domine O Gran Camino et surtout il écrase tout sur Tirreno-Adriatico, se remémore Nicolas Fritsch, consultant pour Eurosport. Ils m’ont fait la même impression tous les deux en début de saison. Ça me laisse penser qu’un Vingegaard au top l’an passé, je ne sais pas s’il aurait battu Pogacar sur le Tour, mais il aurait rivalisé en tout cas. C’était impossible avec ce qui lui est arrivé.

"Pour le battre, je dois encore monter d'un niveau"

La chute de Vingegaard sur le Tour du Pays basque a tout changé. Victime d’une fracture de la clavicule gauche, avec des côtes cassées, une contusion pulmonaire et un pneumothorax, le Danois n’a pas pu se préparer pour le Tour. Qu’il y participe relevait déjà du miracle, même si on a surtout retenu son incapacité à contrarier Pogacar et les 6’17 d’écart entre les deux hommes à l’arrivée. "Ce qu’il a fait, être le deuxième meilleur coureur du monde avec si peu de temps pour se préparer, c’est déjà complètement dingue, estime Nicolas Fritsch. Ça me laisse penser que si les deux sont au top, il n’y a pas un grand écart."
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Mais il y a un écart quand même. C’est ce qui est ressorti de cette année 2024 contrariante pour Vingegaard, et stratosphérique pour Pogacar. Dans les discours d’avant-saison, la Visma I Lease a bike en général, et son leader en particulier, ont bien manifesté leur ambition de le réduire. "Il a établi de nouveaux standards que nous devons désormais atteindre, disait Vingegaard le mois dernier lors de la présentation de son équipe. C’est le meilleur coureur du monde. Pour le battre, je dois encore monter d'un niveau, et je pense que je peux le faire."

"Il est plus vieux, mais il a commencé plus tard"

La question, c’est comment, surtout en considérant que Vingegaard a déjà 28 ans. Mais l’âge, justement, peut être un facteur trompeur dans son cas. "Pogacar peut encore progresser, aller chercher des watts à la marge, mais Vingegaard aussi, explique Nicolas Fritsch. Il est légèrement plus vieux (26 ans pour Pogacar), mais il a commencé plus tard. Ils en ont peut-être autant sous la pédale l’un que l’autre. Vingegaard, pour moi, reste le seul capable de battre Pogacar sur des grands tours."
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Son programme a été fait dans le but de vaincre le Slovène sur la Grande Boucle. Son équipe a aussi été bâtie dans ce sens. Le Britannique Simon Yates est venu renforcer un groupe qui, à l’image de son leader, a connu de multiples pépins la saison passée. Comme le forfait de Sepp Kuss juste avant le Tour de France. "Je ne pense pas que l’équipe, ça joue énormément, estime cependant Nicolas Fritsch. On est vraiment dans une situation d’homme à homme, c’est chacun pour soi. Ça peut aider s’il y a un coup de moins bien, c’est toujours mieux évidemment en cas de défaillance. Mais dans le dernier col, en général, ça devient un mano a mano."

"On en saura plus fin mars"

A niveau de préparation égale, ce qui n’a donc pas été le cas l’an dernier, c’est certainement une question de détails qui fait pencher la balance d’un côté ou de l’autre dans ce mano a mano. Même si Pogacar a pris une telle dimension en 2024 qu’il semble désormais légèrement supérieur intrinsèquement. "L’écart, c’est simple, c’est juste que Pogacar est plus fort, tranche Nicolas Fritsch. Même à son top, sur une arrivée punchy, Vingegaard ne va pas le battre. En chrono non plus, il est un tout petit ton en-dessous. Ce sont des watts, c’est tout. Mais pour le reste, c’est le même niveau."
C’est ce qui peut donner l’espoir d’une saison plus serrée. Vingegaard a été touché par sa grave chute de l’an dernier. Il a remis beaucoup de choses en question, à commencer par sa carrière dans le cyclisme. Il a manifesté la volonté de prendre moins de risque après ce qui lui est arrivé. Mais il est bel et bien gonflé à bloc à l’entame d’une saison où le match espéré avec Pogacar dépendra surtout de lui. "Il faut qu’il soit au moins au niveau qui était le sien avant sa chute, résume Nicolas Fristch. S’il gagne Paris-Nice et le Tour de Catalogne en écrasant la course, on pourra se dire qu’il peut rivaliser avec Pogacar. On en saura plus fin mars". En attendant, ses premiers tours de roue dans l’Algarve permettront déjà de se faire une petite idée.    
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