Tour d'Andalousie | Tadej Pogacar en quête de changement

Le temps du changement est venu. Non de carrière, non d’équipe, mais bien de programme pour l’un des meilleurs coureurs de la planète. Lundi, L’Equipe a révélé que Tadej Pogacar devrait être aligné sur Paris-Nice, où il retrouverait Jonas Vingegaard, son bourreau du dernier Tour de France. Au-delà de la Course au Soleil, c’est une bonne partie du début de saison du Slovène de 25 ans qui risque d’être chamboulée. Car après son échec sur la Grande Boucle, et malgré une saison plus qu’honorable, "Pogi" a besoin d’un nouvel air.

"Quand on a autant de victoires à son âge, il faut lui rendre le cyclisme amusant, lui faire découvrir des choses. C'est un questionnement que lui n'a peut-être pas mais qu'on a chez Emirates, analyse notre consultant Steve Chainel. Il a besoin de s'amuser, d'augmenter son palmarès avec d'autres courses que celles qu'il a déjà gagnées. On l'a laissé faire sur la classe, sur le talent, mais il s'est fait battre sur le Tour, donc c'est peut-être l'occasion rêvée pour ses dirigeants de changer des choses et de lui dire que ce sera mieux pour lui et encore plus sympa."

"On a compris chez Emirates qu'il fallait trouver quelque chose de plus dynamique et qui lui permette d'enlever peut-être quelques doutes. Le propre de chaque champion c'est vraiment d'essayer de trouver à chaque fois ce qui peut relancer ou motiver", poursuit Chainel. Tout cela nécessite quelques concessions. Lorsque l’on arbore les couleurs de l’équipe UAE, il est coutume de participer au Tour des Émirats arabes unis. Tadej Pogacar en est le double vainqueur sortant. Mais pour lui, il s’agit désormais de bousculer la routine.

Malade en janvier, le Slovène a de toute manière vu sa préparation pour sa première course de l’année être perturbée. "UAE Tour est une course importante pour nous, mais la concurrence y est très élevée, il faut être à son meilleur pour s'imposer, rappelle le manager de l’équipe émirati Mauro Gianetti dans L’Equipe. Tadej prend toujours le départ pour gagner : il aurait fallu intensifier l'entraînement, forcer la machine. On préférait qu'il parte plus tranquillement."

Le leader d’UAE Team Emirates a donc préféré se diriger vers l’Espagne où il a disputé la Jaen Paraiso Interior lundi, une semi-classique qu'il a remportée, avant d’enchaîner avec le Tour d’Andalousie (15-19 février). Mais pour lui, les réels objectifs de cette entame de saison se situent plus au Nord, avec les classiques, dont le Tour des Flandres qu’il a manqué de peu de remporter l’année dernière, et désormais Paris-Nice, selon des informations de L’Equipe.

Car quitte à modifier son début de saison, autant y aller franco. L’habituel tandem Strade Bianche-Tirreno-Adriatico voit son deuxième opus être remplacé par Paris-Nice, dont le départ se déroule le lendemain des Strade. Pas un problème pour Pogacar selon notre consultant : "Quand on s'appelle Pogacar on peut enchaîner Strade Bianche et Paris-Nice. Enchaîner deux courses c'est largement possible. C'est plutôt rare mais ça se fait."

Dans tous les cas, comme l’explique Steve Chainel : "Depuis quelques années, les coureurs courent très peu. Et toutes les courses auxquelles ils prennent part c'est pour la gagne ou pour une période de forme. Paris-Nice s'associe parfaitement aux classiques de début de saison. Il aura une coupure avec un stage en altitude pour le Tour."

Car outre les classiques, dont il fait son premier objectif, Pogacar a évidemment une revanche à prendre sur le Tour de France et sur Jonas Vingegaard, son lauréat. Pour notre consultant, le Slovène en est le favori, au vu de sa fin de saison dernière (notamment sa victoire sur le Tour de Lombardie).

Cependant, "s'il ne remet pas les pendules à l'heure sur le Tour, il pourrait y avoir des changements de cap dans un avenir proche sur d'autres grands Tours ou d'autres objectifs, assure l’ancien coureur. S'il gagne le Tour, on ne sera pas plus surpris que ça. S'il le perd, on va se poser beaucoup de questions." A lui de trouver les réponses.