Faites vos jeux !

Le moral de "Purito" est (re)gonflé à bloc. Nouveau leader du classement général, Joaquin Rodriguez a engrangé énormément de confiance à l'issue de la 16e étape, lundi. "Quand Nibali s'est retrouvé isolé, je savais que c'était le moment de tenter ma chance. J'ai vu qu'il n'était pas bien", a commenté le leader de Katusha, qui est assuré de prendre la place de numéro un mondial UCI s'il va au terme de cette Vuelta. Avec 33 secondes d'avance sur son dauphin italien et 53 sur son compatriote Mosquera, Rodriguez sait tout de même que rien n'est encore fait. Même si l'Espagnol préfère positiver et se satisfaire de sa place actuelle : "Etre le leader du Tour d'Espagne à ce moment de la course est idéal à mes yeux. Mais Nibali et Mosquera ne sont pas mes seuls adversaires. Schleck a encore la possibilité de gagner à Madrid", a-t-il confié à Cyclingnews.

Mercredi pourrait être un grand jour pour le maillot rouge. Le chrono de 46km ne lui fait pas peur : "Ce contre-la-montre est difficile mais pas impossible. Je ne veux pas céder mon maillot de leader à cause de ce chrono. Je sais que Nibali est plus fort que moi à ce jeu-là, mais je vais essayer de perdre le moins de temps possible". Et de conclure : "Je suis venu sur cette épreuve avec trois objectifs : 1. Porter le maillot rouge. 2. Gagner une étape (NDLR : 14e étape à Pena Cabarga). 3. Remporter la Vuelta. Si je ne gagne pas le général, ça ne sera pas un drame, mais je sais que je peux le faire".

VINCENZO NIBALI (LIQUIGAS)2e du général à 0'33"CLM : Départ à 16h42

A l'arrivée de la 16e étape, Vincenzo Nibali a accusé le coup : "La journée a été difficile, j’ai fini à bout de forces. Dans l’avant-dernier col, j’ai compris que j’allais avoir du mal, et j’ai surtout cherché à perdre le moins de temps possible". Au final, l'Italien de Liquigas a concédé 37 secondes à Rodriguez et a dû céder à l'Espagnol sa précieuse tunique : "Je reste très calme, bien qu'ayant concédé un peu de temps. Tout est une question de contrôle. Ça a été très difficile et réellement éprouvant avec des pentes constantes et très importantes. Roman (Kreuziger) m'a beaucoup aidé jusqu'à ce que mes forces me quittent". Si le 3e du dernier Giro a perdu une bataille, il a également conscience qu'il est encore en mesure de s'adjuger la Vuelta : "La Vuelta n'est pas décidée, ni terminée".

Bien meilleur rouleur que Rodriguez, Nibali peut récupérer son bien à l'issue des 46 kilomètres de Penafiel : "J’espère reprendre une minute à Joaquin Rodriguez dans le chrono. J'ai l'espoir de regagner le temps perdu, car il s'agit d'un domaine où je suis à mon avantage". Dans un premier temps, ça sera un minimum. Car Nibali le sait, l'avant-dernière étape du Bola del Mundo (20e étape), à la veille de l'arrivée, s'avèrera probablement décisive : "J’espère bien récupérer lors du jour de repos, ce mardi, et des deux étapes de plaine qui précèdent cette étape".

Passé tout près de la victoire à Andorre (11e étape) et à Pena Cabarga (14e étape), Ezequiel Mosquera était encore dans le coup, lundi, à Cotobello. Sixième à 1'40" de son compatriote Mikel Nieve, le leader de Xacobeo a confirmé son excellente forme actuelle. S'il a perdu 18 secondes sur Joaquin Rodriguez, il s'est rapproché de Vincenzo Nibali, en lui reprenant 19 secondes à l'arrivée. Le voilà à 20 secondes de l'Italien au classement général. "J’étais à la limite de la rupture, je n’avais plus de forces, mais c’était aussi le cas de tous les autres", a-t-il expliqué à Europapress. Excellent grimpeur mais rouleur plus que moyen, Mosquera risque de perdre beaucoup de temps sur le chrono tout plat de Penafiel. L'Espagnol aurait aimé qu'il soit un peu plus vallonné. Malheureusement pour lui (ou pour Rodriguez), ce ne sera pas le cas.

Il a, sans contestation possible, repris des couleurs à l'arrivée de la 16e étape, lundi. Privé depuis une semaine de son fêtard de frère, Frank Schleck a décidé de passer à l'offensive. A deux reprises. Sa seconde attaque fut la bonne. Sa deuxième place à l'Alto de Cotobello lui a permis de gagner trois rangs au général. Actuellement quatrième, le Luxembourgeois de 30 ans pointe tout de même à plus de deux minutes du leader de l'épreuve. Est-il capable de bouleverser encore plus la hiérarchie actuelle ? Limité en contre-la-montre, le coureur de Saxo Bank a affiché de réels progrès lors du dernier Tour de Suisse. Ses rêves de figurer sur le podium à Madrid ne se sont pas complètement envolés.

Un vrai conte de fée. Qui aurait pu prédire que Nicolas Roche aborderait les cinq dernières étapes de cette Vuelta 2010 à la cinquième place du général ? Même lui avait reconnu vouloir viser un top 10 avant le départ à Séville. Excellent 8e à Cotobello, à 1'44" de Nieve et à 0'38" de son dauphin Frank Schleck, l'Irlandais est en passe de signer les trois plus belles semaines de sa (jeune) carrière. "Je suis vraiment heureux de ce que j'ai fait depuis le début de cette Vuelta. Je suis plus en forme que sur le Tour de France (15e), même s'il est difficile de comparer les deux courses", a commenté le coureur d'AG2R-La Mondiale sur Velonation. Ce n'est pas la première fois qu'il joue les premiers rôles sur le Tour d'Espagne. En 2008, il avait terminé 13e de l'épreuve, même s'il reconnait avoir profité d'une échappée. "A priori, je n'ai plus que 46 km (du chrono) pour reprendre du temps à mes adversaires. Je vais tout faire pour défendre ma position. Après si je termine 5e, 4e ou 6e, ma Vuelta sera réussie".