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Tour d'Espagne - Se relever toujours plus haut, la drôle d’habitude de Thibaut Pinot

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 20/10/2020 à 15:34 GMT+2

TOUR D’ESPAGNE – Incapable de défendre ses chances sur le Tour de France après sa chute à Nice, Thibaut Pinot aborde la 75e édition de la Vuelta revanchard mais pas franchement serein et sans pression. Le Franc-Comtois veut avant tout retrouver du plaisir en course, quelques semaines après son immense déception du Tour. Un scénario qui ressemble fortement à celui de 2018.

Thibaut Pinot sur la 17e étape du Tour de France 2020

Crédit: Getty Images

Un an après, la déception est moins forte mais le résultat est le même. Thibaut Pinot a de nouveau manqué son rêve de ramener le maillot jaune sur les Champs-Elysées. Cette fois, pas de blessure musculaire arrivée brutalement, mais les conséquences douloureuses d’une chute dès le premier jour, à Nice. Des douleurs dans le dos qui l’ont empêché de défendre véritablement ses chances et qui l’ont contraint, après avoir péniblement fini le Tour, à renoncer aux championnats du monde. La seule solution pour pouvoir encore espérer quoi que ce soit en 2020.
"Depuis ma chute, je n'ai vu aucune amélioration au niveau de mon dos, avouait-il au micro de FranceTélévisons à l’arrivée à Paris. Il y a des jours qui étaient vraiment horribles. La seule chose que je peux faire c'est de me reposer complètement pendant une semaine. Normalement, si la Vuelta a lieu, je vais me préparer pour y être à 100 %". Il subsiste aujourd'hui beaucoup d’incertitudes, dont la plupart ne sont pas encore levées.
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Leader, équipier de luxe, chasseur d'étapes : Un Pinot multicartes pour sauver 2020

Se relever après l’échec, Pinot connait

A commencer par la tenue même du Tour d’Espagne. Déjà réduite à 18 jours par l’annulation des trois étapes censées se dérouler aux Pays-Bas, la Vuelta est menacée par la rehausse de cas de Covid-19 en Europe, et notamment dans la péninsule ibérique. Un Covid-19 qui menace également chaque coureur, et donc la composition de la formation Groupama-FDJ.
"La compo de l’équipe du Tour d’Espagne est potentiellement en route mais elle peut encore bouger parce qu’avec ces histoires de Covid, on ne sait jamais où on va, expliquait il y a une semaine le directeur général de l’équipe Marc Madiot au micro de RMC Sport. On est donc très prudent. On n’est pas encore au Tour d’Espagne, malheureusement". Et si, par bonheur, la course venait à avoir lieu avec les coureurs prévus, rien ne dit pour autant que Thibaut Pinot y sera avec la forme voulue.
"Ce n’est pas encore top mais il a repris l’entraînement", en témoignait son manager. Mais le Franc-Comtois s’attendait à ce que la convalence soit longue. "J'espère que cette semaine de repos après le Tour va me permettre de me soigner pour bien finir l'année", priait-il à l’arrivée de la Grande Boucle. Car, mentalement, Pinot a finalement l’habitude de venir sur le Vuelta pour tenter de sauver sa saison.
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Thibaut Pinot sur le Tour de France 2020

Crédit: Getty Images

En trois participations à l’épreuve espagnole, le Tricolore est parvenu à deux reprises à rallier Madrid, en accrochant les deux fois un top 10 au classement général. Le point commun de ces deux éditions ? Il venait à chaque fois de subir une terrible désillusion. En 2013, attendu pour la première fois sur le Tour un an après sa 10e place, son maillot blanc et le gain d’une étape, il passe complètement à côté et ne finira même pas l’épreuve.
On le retrouve pourtant revigoré deux mois plus tard sur la Vuelta, loin de la guerre des chefs mais à la lutte au général (7e, à 8’41’’). En 2018, c’est encore pire. Troisième du Giro à deux jours de l’arrivée, Pinot explose dans la 20e étape, victime d’un début de pneumopathie. Mais, pire est l’échec, meilleur est la réaction. Venu sans pression pour jouer les étapes, le Franc-Comtois brille tellement en montagne qu’il s’offre deux succès de prestige (Lacs de Covadonga et au sommet de la Rabassa) à la pédale pour finalement prendre la 6e place du général. Une forme resplendissante qui le conduira ensuite à la plus grande victoire de sa carrière, sur le Tour de Lombardie.

Les étapes d’abord, le général ensuite ?

Cette fois, il n’y aura rien derrière le Tour d’Espagne, dernière échéance de cette saison 2020 si particulière. Mais voir Thibaut Pinot aborder la Vuelta avec le même état d’esprit qu’en 2018 n’a rien d’impossible. Cela est d'ailleurs l'idée de base de la formation Groupama-FDJ. "Thibaut sera là pour courir comme il l'aime, annonçait son directeur sportif Philippe Mauduit sur le Twitter de l'équipe tricolore. C'est à dire avec une certaine liberté d'action et de manoeuvre. Cette édition de la Vuelta présente beaucoup d'étapes accidentées, il devrait largement trouver un terrain à sa convenance".
Autrement dit, zéro pression éventuelle liée au classement général (que pourrait aussi jouer David Gaudu) pour le laisser retrouver le plaisir après un été pourri et jouer les victoires d’étapes. Et, au fond, qu’importent ses ambitions initiales. Si le Franc-Comtois retrouve la forme et parvient jouer des étapes à la pédale, le classement général suivra. Comme cela avait été le cas en 2018. Après tout, 2020 est si particulière qu’on ne serait pas si étonné de voir le Français briller. Et qui sait, peut-être que l’échec du Tour de France aura été celui qui permettra au Franc-Comtois d’enfin accrocher une course par étapes World Tour. A force de se relever toujours plus haut, Thibaut Pinot finira bien par décrocher la lune.
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Thibaut Pinot - 15e étape du Tour d'Espagne 2018

Crédit: Getty Images

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