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Tour d'Espagne 2021 - Primoz Roglic (Jumbo-Visma) vise un triplé sur la Vuelta après ses échecs sur le Tour de France

Christophe Gaudot

Mis à jour 10/08/2021 à 14:51 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE 2021 - Primoz Roglic arrive sur la Vuelta fort de deux succès en 2019 et 2020, de son titre de champion olympique de contre-la-montre mais aussi et surtout d'un nouvel échec sur le Tour. Le résilient Slovène pourra-t-il prendre une nouvelle revanche ? Et si oui, que signifierait-elle au regard de son histoire personnelle ?

Primoz Roglic à La Covatilla sur la 17e étape de la Vuelta 2020

Crédit: Getty Images

C'est l'histoire d'un mec que la poisse poursuit. Un mec arrivé tardivement dans son sport et de fait au plus haut niveau. Un mec que l'on regardait un peu de travers parce qu'il ne vient pas tout à fait du sérail, et que dans le cyclisme c'est un tort. Sa nationalité, slovène, fait peser sur lui un peu de soupçon même si ces dernières semaines, c'est plutôt le nom de Pogacar qui est dans le viseur des sceptiques. Lui c'est Primoz Roglic bien entendu. Depuis un an bientôt, sa carrière a pris une drôle de tournure. Roglic, c'est l'histoire du mec qui ne se rate jamais sauf quand ça compte le plus.
Ses déboires sur le Tour ont un peu fait évoluer son image, forcément. Le robot Roglic a des failles, la Planche des Belles Filles l'a prouvé. Et en plus le sort s'acharne sur lui, pensez à Paris-Nice où il a été admirable de courage, et surtout au Tour de France où le départ tendu en Bretagne a eu raison de ses ambitions. Pensez que désormais il ne sera plus jamais favori d'une course tant que Tadej Pogacar sera au départ. C'est d'ailleurs bien injuste puisqu'il l'a battu au Tour du Pays Basque cette année et qu'il n'a pas vraiment pu combattre sur la Grande Boucle.

Roglic, homme de rebonds

Maintenant, notez que le double tenant du titre de la Vuelta occupait la tête du classement UCI depuis le 17 novembre et qu'il ne l'a plus lâchée jusqu'au 20 juillet dernier. Avant la Grande Boucle, il comptait même 800 points d'avance sur son rival slovène, soit près du cinquième de son total (4 651 points). Pogacar est désormais le patron, et les chiffres ne font que confirmer l'impression de la route ici, mais avant le Tour, Roglic était bien l'homme de l'année écoulée. Mieux, il était, nous l'avons assez répété, le coureur le plus régulier au très, très haut niveau depuis 2019 au moins et 2018 au plus. Tout ça pour ça serait-on tenté de dire.
Car ce que l'on retient de Roglic, ce sont ses échecs, pas ses succès. Sans doute parce que les premiers sont plus spectaculaires que les seconds. C'est son grand drame. Mais Roglic, c'est avant tout l'histoire d'un mec qui se relève tout le temps. Il perd le Giro 2019 ? Il remporte la Vuelta. Il est humilié sur le Tour 2020 ? Il vole la vedette au champion du monde Alaphilippe sur Liège-Bastogne-Liège avant de doubler en Espagne, encore. Une chute le contraint à abandonner le Tour 2021 ? Il écrase une concurrence exceptionnelle (Dumoulin, Dennis, Van Aert, Ganna, Küng, Asgreen, Evenepoel, Cavagna…) lors du contre-la-montre des Jeux Olympiques.
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"Il faut t'arrêter Primoz !" : Roglic était prêt à faire un tour supplémentaire au chrono

"Pour moi c’est très agréable de gagner cette course après une période aussi difficile. C’était compliqué de garder la tête froide durant ces moments, a-t-il soufflé. Le travail dur, le soutien de ma famille, des proches, et tout ceux qui ont cru en moi m’ont aidé. Cela paie maintenant avec cette médaille." Une victoire qui vient un peu plus garnir un palmarès déjà très bien fourni. Bien sûr, Roglic n'a pas gagné le Tour, peut-être ne le gagnera-t-il jamais d'ailleurs. Mais sur la Vuelta, il se lance un beau défi.

Comme Rominger et Heras avant lui ?

Dans l'après-guerre, ils ne sont que sept à avoir triplé sur un grand tour : Bobet (Tour 53, 54 et 55), Anquetil (Tour 61, 62, 63 et 64), Merckx (Tour 69, 70, 71 et 72 et Giro 72, 73 et 74), Indurain (Tour 91, 92, 93, 94 et 95), Rominger (Vuelta, 92, 93, 94), Heras (Vuelta 03, 04, 05) et enfin Froome (Tour 2015, 2016 et 2017). On arguera que le faire sur le Tour d'Espagne a moins d'impact que de le faire en Italie ou en France et ce sera vrai, mais gare à ne pas minimiser la performance. Carapaz, Carthy, Valverde, Pogacar, Quintana, Lopez ou Mas, soient les coureurs qu'il a battus en 2019 et 2020, auraient bien pris l'un de ces succès.
Pour rester un peu plus dans l'histoire, le Slovène aurait cependant tout intérêt à gagner ailleurs. En somme, ses trois Vuelta, si victoire il y a cette année face à une concurrence solide (Bernal, Carapaz, A. Yates, Lopez, Landa, Bardet, Uran…), seraient un bon argument pour défendre son palmarès mais pas le premier. Ajoutez-y au choix un Giro, un titre de champion du monde, deux ou trois Monuments et vous obtiendrez l'un des plus beaux CV de sa génération. Contentez-vous de ce triptyque espagnol et vous trouverez toujours quelqu'un pour répondre "oui, mais…". C'est l'histoire d'un mec dont les échecs pèsent encore plus lourds que les succès.
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Roglic a résisté à Carapaz, Gaudu s'est envolé : le résumé de la 17e étape

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