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Tour d'Espagne - Romain Bardet, la preuve par La Vuelta

Benoît Vittek

Mis à jour 11/08/2021 à 17:56 GMT+2

LA VUELTA 2021 - Absent sur le Tour et les Jeux, Romain Bardet se présente pour la deuxième fois de sa carrière sur le Grand Tour espagnol, quelques mois après avoir découvert le Giro. Le Français, après s'être longtemps concentré sur le Tour, explore les nouveaux horizons qui le séduisaient depuis quelques saisons.

Romain Bardet entouré de son équipe

Crédit: Getty Images

À vrai dire, Romain Bardet nous a manqué cet été. Sur le Dauphiné, qui s’élançait une nouvelle fois de ses terres auvergnates, sur le Tour de France, qui a beaucoup récompensé les audacieux en marge du Pogačar-show, ou sur les Jeux Olympiques, théâtres d’une belle bataille dominée par un autre grimpeur habile (Richard Carapaz), l’enfant de Brioude avait certainement de belles cartes à jouer.
Mais, absent, avait-il tort ? Pour vraiment tout dire, on salue également ses choix (plus ou moins contraints par son employeur, en ce qui concerne le non-voyage à Tokyo) dans la continuité de la nouvelle orientation donnée à sa carrière en rejoignant Team DSM. Après neuf saisons chez AG2R et huit participations au Tour (néo-pro, il n’était pas au rendez-vous en 2012), Bardet s’apprête désormais à disputer sa deuxième Vuelta, quelques mois après avoir découvert le Giro. Autant de changements qu'il envisageait déjà à la fin de son bail français, et qu'il concrétise désormais sous ses nouvelles couleurs.
Depuis la cathédrale de Burgos jusqu’à celle de Saint-Jacques-de-Compostelle, le Français vient confirmer qu’il peut être prophète hors son pays. Sa première expérience italienne (7e au général) l’a séduit : "La découverte du Giro se sera plutôt bien passée globalement, mais j'aurai un peu de regrets par rapport à aujourd’hui", expliquait-il à l’arrivée de la 20e étape, dont il avait pris la 4e place après une grande offensive frustrée par la puissance montagnarde des Bahrain Victorious.

Il n’y a pas que la victoire (et heureusement)

Ce jour-là, Bardet avait donné corps au cyclisme qu’il décrit passionnément depuis ses débuts, entre opportunisme inspiré et offensive débridée, dans un cadre épique. À la veille de l’arrivée à Milan, l’Auvergnat et ses équipiers avaient tenté leur coup de force sur les pentes du San Bernardino, à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée sur les pentes d’Alpe Motta. La pluie lessivait les coureurs essorés et donnait plus de relief encore à une étape qui comptait 4 200m de dénivelé.
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Caruso et Bardet ont fait le spectacle, Bernal a géré : le résumé de la 20e étape

Déjà en vue lors de la précédente grande étape montagneuse de ce Giro (2e à Cortina d’Ampezzo), Bardet n’a pas été récompensé. Mais, après avoir buté sur Chris Froome et le Team Sky lorsqu’il s’investissait à corps perdu dans la quête du Tour (2e en 2016 et 3e en 2017), l’Auvergnat sait bien que la fin ne fait pas tout. Il a d’autres moyens de s’épanouir - et tant mieux, rares étant les victoires (8 en carrière) venues couronner ses plus belles journées sur le vélo.
Cela n’avait pas été le cas lors de sa précédente visite sur La Vuelta, en 2017, mais ça n’avait pas empêché Bardet d’y trouver son compte. Le Français venait pour voir, après un été déjà riche. Quatrième parmi les favoris en Andorre (3e étape), il s’était ensuite démené à l’attaque, malgré une blessure au pied qui lui en avait fait baver. Le Français avait tout particulièrement animé l’étape de Gijon (victoire du baroudeur en chef Thomas De Gendt) avant de finir dans le top 10 sur l’Angliru, à 1'25'' d'Alberto Contador, déchaîné pour ses adieux.
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Romain Bardet (DSM) lors de la 20e étape du Giro 2021

Crédit: Getty Images

Derniers barouds avec Storer

Depuis, Bardet n’a décroché que deux succès, mais le dernier est tombé dans son escarcelle il y a quelques jours seulement, à l’arrivée de la 3e étape de la Vuelta a Burgos (son premier succès hors de France), après trois ans et demi d’attente et malgré une chute dans la descente du célèbre Picon Blanco, que le peloton de La Vuelta retrouvera dès lundi. Le Français a payé les séquelles de sa chute quelques jours plus tard, dégringolant à la 6e place du classement général lors de la dernière étape menant aux Lagunas de Neila.
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Romain Bardet - Tour de Burgos 2021

Crédit: Getty Images

Son dos était "complètement bloqué", expliquait-il, tout en soulignant qu’il lui restait "une semaine pour se remettre sur pied". Ses supporters comptent sur lui, et son équipe aussi : "Après une grande performance sur la Vuelta a Burgos, la confiance est élevée au sein de l’équipe et nous sommes tous motivés pour montrer le maillot Team DSM sur le dernier Grand Tour de l’année", assure l’entraîneur Matt Winston, tout en soulignant "l’approche offensive" de ses coureurs.
Parmi ses sept compagnons de route espagnol, Bardet comptera notamment sur l’Australien Michael Storer, qui a récemment ouvert son compteur de victoires professionnelles sur le Tour de l’Ain. "Je suis super content pour ce mec", se réjouissait Bardet sur Twitter. "Il volait la semaine dernière lors du stage de l’équipe, et il est récompensé pour tout son travail. C’est peut-être le plus gros moteur que j’ai jamais vu !"
Le turbo australien, présent au côté de Bardet sur la route d’Alpe Motta, était déjà un des grands animateurs de la dernière Vuelta avec de nombreuses offensives collectives dans les montagnes. En fin d’année, il filera vers la Groupama-FDJ, avec laquelle il s’est engagé pour deux saisons après quatre années dans les rangs Sunweb-DSM. Il n’est pas le premier talent révélé par la structure néerlandaise à changer de couleurs dans l’espoir de mieux prendre son envol. Leur aîné Romain Bardet a emprunté un chemin inverse, et il est loin de le regretter.
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