Vuelta 2021 - Egan Bernal est réaliste face à Roglic et les autres : "C'est difficile de m'imaginer gagner la Vuelta"

VUELTA 2021 - Egan Bernal n'est pas dans la forme de sa vie, ni celle du Tour 2019, ni celle du Giro 2021. C'est un fait à peu près indiscutable et le Colombien en convient lui-même. Cinquième du Tour d'Espagne après neuf étapes, il affiche déjà pratiquement deux minutes de retard sur Primoz Roglic. De quoi faire une croix sur la victoire finale.

Egan Bernal sur la Vuelta 2021

Crédit: Getty Images

Egan Bernal, c'est Pogacar avant Pogacar. Ce coureur, tellement jeune et déjà si fort, qui devait écraser les grands tours années après années. Ringardisé par le phénomène slovène, mis dans l'ombre par Roglic, il cherche à devenir ce qu'il aurait dû être. Le Giro, qu'il a remporté en dominant mais non sans souffrir, était une première étape, la Vuelta devait en être une deuxième d'autant que la moitié du duo slovène est présente. Jusqu'ici, ça ne se passe pas comme prévu et Bernal ne voit pas vraiment comment il pourrait renverser la table.
"Considérant que j'ai perdu pratiquement deux minutes, c'est difficile de penser à gagner la Vuelta", a avoué le Colombien lors de la première journée de repos. Plus que le résultat brut, c'est l'impression générale laissée par le leader d'Ineos-Grenadiers qui incite au pessimisme. Déjà loin lors du chrono (46e à 27 secondes de Roglic), Bernal a toujours concédé du temps dès que les leaders ont augmenté le tempo. C'est ce qu'il a pointé lui-même, sa difficulté à changer de rythme. "J'ai des sensations globalement différentes par rapport au Giro. J'ai l'impression qu'ici je peux rouler au train mais que je ne peux pas réagir aux accélérations. J'ai fait toute l'ascension tout seul dans le vent dimanche. C'était difficile".
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Video credit: Eurosport

Un troisième podium en grand tour comme objectif ?

L'étape de l'Alto de Velefique dimanche a d'ailleurs montré ses limites. Lâché, Bernal est parvenu à revenir une fois mais pas deux et au sommet son débours se chiffrait à plus d'une minute sur le duo Roglic-Mas. Il a même concédé du temps à Yates, Ciccone, Mäder ou Haig. Des coureurs qu'un leader de sa trempe devrait battre. Mais, on l'a dit, ce Bernal n'est pas le meilleur Bernal. "La préparation a été différente et le Giro était mon objectif de la saison. J'avais bien sûr l'intention de bien me préparer pour la Vuelta mais avec le Covid, je ne suis pas arrivé à mon meilleur niveau. C'est normal qu'il me manque quelque chose."
Désormais, Bernal espère "faire un bon classement final" en courant "intelligemment". Après tout, il ne compte pour l'instant "que" deux podiums en grands tours (deux succès) et trois courses de trois semaines terminées. Grimper sur la boîte ne serait pas si déshonorant que ça pour un homme qui luttait encore avec des terribles douleurs au dos il y a neuf mois. "Pour l'instant, on ne voit pas un point faible à Roglic. Et même si on en voyait un, il faut avoir les jambes pour attaquer, note-t-il. C'est un coureur très, très fort. Il est champion olympique de contre-la-montre, il a gagné deux fois la Vuelta, c'est l'un des meilleurs du monde. On verra s'il y a une ouverture, nous allons faire de notre mieux."

Yates, la vraie chance d'Ineos ?

Ce "nous" représente le duo qu'il forme avec Adam Yates. Avec un Richard Carapaz pas dans son assiette, Ineos compte désormais exclusivement sur le Britannique et le Colombien. Ce dernier est toujours le mieux placé des deux mais quinze secondes seulement les séparent. Sans la demi-minute déboursée gratuitement le deuxième jour, Yates serait devant et le classement général refléterait mieux ce que la route montre. Lui aussi doit cependant reconnaître que Roglic apparaît encore trop fort. "Primoz était le plus fort dimanche. A un moment, j'ai vu qu'il était derrière et il a bouché le trou tellement facilement... [...] Je n'ai pas vu de point faible jusqu'ici."
Et problème pour Bernal, Yates et les autres, cette Vuelta s'achèvera par un chrono de 33 kilomètres, spécialité de Roglic, récent champion olympique de la discipline. "Ce n'est pas que pour moi. Tout le monde aura besoin de beaucoup d'avance sur lui. Au moins deux minutes", juge Yates. Deux minutes plus deux qui font quatre. Les deux semaines restantes avant le contre-la-montre de Saint-Jacques de Compostelle ne seront pas de trop pour les Ineos.
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