Vuelta 2021 - Florian Sénéchal (Deceuninck-Quick Step) remporte la 13e étape, première victoire française

Un Deceuninck-Quick Step peut toujours en cacher un autre. Alors que tout le monde attendait une nouvelle victoire au sprint de Fabio Jakobsen, c’est finalement son poisson-pilote habituel Florian Sénéchal qui s’est imposé. Le Français a résisté aux retours de Matteo Trentin (UAE Team Emirates) et d’Alberto Dainese (DSM) pour s’offrir sa première victoire sur un Grand Tour, le premier succès tricolore de cette Vuelta, que l'on imaginait plus facilement revenir à Arnaud Démare. Le tempo infernal imposé par l’équipe belge dans les trois derniers kilomètres a conduit à de multiplies cassures mais pas de changement au classement général, malgré 6’’ glanées par Bernal (INEOS Grenadiers).

On s’attendait à beaucoup de choses mais sans doute pas à ça. Cette 13e étape du Tour d’Espagne était promise à un sprint massif avec son profil tout plat à la veille d’un week-end montagneux. Et pourtant, il serait bien compliqué d’affirmer que cela s’est joué "massivement" au terme d’une étape jusqu’ici tout ce qu’il y a de plus classique. Partis dès le départ, Diego Rubio (Burgos-BH), Alvaro Cuadros (Caja Rural-Seguros RGA) et Luis Angel Mate (Euskaltel-Euskadi) n’ont jamais eu la moindre chance, avec une avance maximum de 3’. Repris à l’entame des trente derniers kilomètres, ils ont laissé les équipes de sprinteurs se mettre en place.

Celles-ci s’étaient fait une première frayeur à 61km de l’arrivée, avec une tentative de coup de bordure impulsée par les Belges, à l’image de Stan Dewulf (AG2R Citroen). Alors que le peloton roulait à allure très réduite, le changement de rythme a piégé de nombreux coureurs, dont Egan Bernal, un temps repoussé dans un troisième groupe. Mais tout est rentré dans l’ordre cinq kilomètres plus loin et le jour de repos des coureurs a pu continuer. Jusqu’aux trois derniers kilomètres. Techniques, avec de multiples changements de direction et des ronds-points, on savait qu’ils allaient étirer le peloton. Pas qu’ils allaient le faire exploser. Sous la flamme rouge, sur l’impulsion des Deceuninck-Quick Step, ils n’étaient plus qu’une quinzaine dans le premier groupe et Jakobsen semblait lancé vers un 3e succès. C’était sans compter sur une crevaison.

Habituel lanceur du Néerlandais, Florian Sénéchal a dû alors se la jouer au sprinteur. Parfaitement emmené par Bert Van Lerberghe, le Français n’a pas hésité à prendre ses responsabilités lorsqu’Alexander Krieger (Alpecin-Fenix) a tenté de surprendre l’équipe belge. En vain. Sûr de sa force, Sénéchal a lancé son effort à 250m de la ligne et jamais Matteo Trentin, pourtant calé dans sa roue, n’a pu le remonter. Piégé par les cassures, Alberto Dainese (DSM) est revenu de loin mais c’était trop tard. On attendait plus Arnaud Démare (Groupama-FDJ), pris par une cassure avant la flamme rouge, côté français mais un Tricolore, là aussi, peut en cacher un autre. Surtout quand il roule pour la Deceuninck-Quick Step. Au sprint, ça a tendance à aider. Au général, Christian Odd Eiking (Intermarché Wanty-Gobert Matériaux) reste leader et aucun changement dans le top 10 même si Egan Bernal a profité des cassures pour glaner 6’’.