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Vuelta 2023 | Jonas Vingegaard : "J'adorerais que Sepp Kuss remporte la Vuelta"

Christophe Gaudot

Mis à jour 13/09/2023 à 19:23 GMT+2

Une étape de plus en rouge mais du temps en moins pour Sepp Kuss qui a passé les dix derniers jours de course sur ce Tour d'Espagne 2023 sur le trône de leader. Une situation que Jonas Vingegaard confie vouloir faire perdurer jusqu'à l'arrivée à Madrid pour le sacre de son coéquipier américain chez Jumbo-Visma. Primoz Roglic espère que le meilleur l'emportera et tant mieux si c'est lui.

Les Jumbo-Visma plus forts que le brouillard de l'Angliru : le résumé de la 17e étape

La bonne ambiance de façade chez Jumbo-Visma reflète-t-elle réellement ce qui se passe en coulisses ? Alors que du côté du staff, on répète jour après jour que les coureurs ont le droit de faire ce qu'ils veulent, tant que l'équipe y trouve son intérêt, chez les coureurs, les discours divergent. Jonas Vingegaard espère par exemple que Sepp Kuss va remporter la Vuelta mais l'a attaqué ces derniers jours. Primoz Roglic lui assume ses "responsabilités" et confie qu'il se verrait bien triompher dimanche à Madrid.
"Nous avons encore prouvé que nous avons les trois gars les plus forts de la course". Grischa Niermann est un directeur sportif comblé. Pour la deuxième fois après le Tourmalet, il y avait ses hommes devant et les autres derrière. Primoz Roglic, Jonas Vingegaard et Sepp Kuss, voilà pour le triplé du jour. La seule lecture du classement vous ferait passer à côté du plus important comme au Tourmalet, comme à Bejes : une fois de plus, Kuss a lâché du temps sur ses deux coéquipiers et le Danois n'est plus qu'à huit secondes. A croire qu'il veut absolument le déboulonner, contrairement à ce qu'il veut bien dire.

Vingegaard mise tout sur Kuss

"La victoire d'étape était notre objectif principal aujourd'hui, a avoué le Danois, fidèle à sa ligne de conduite, succès après succès. Nous voulions conserver notre position au général et nous sommes très satisfaits." Voilà pour les éléments de langage. A la suite, Vingegaard s'est montré, pour une fois, un peu plus, si ce n'est parfaitement ouvert, au moins surprenant dans ses déclarations : "Honnêtement, je suis très heureux que Sepp ait pu conserver ce maillot rouge et j'espère qu'il va garder le maillot jusqu'au bout. J'adorerais voir Sepp gagner ce Tour d'Espagne."
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Roglic devant Vingegaard et Kuss : les Jumbo-Visma domptent l'Angliru

Ainsi, le vainqueur du Tour de France souhaiterait plus la victoire de son coéquipier que la sienne. Après tout, cela n'aurait rien d'absurde pour récompenser un équipier aussi fidèle que précieux. "Il a été de toutes nos victoires", a rappelé Roglic. Mais alors, pourquoi Vingegaard a-t-il attaqué pour reprendre, au total, une minute et 53 secondes entre le Tourmalet et vers Bejes ? Par deux fois, il fut le premier à bouger, jamais pour répondre à une offensive d'un "vrai" adversaire, toujours pour prendre les devants, "au bon moment", avait-il souligné.

Roglic et ses "responsabilités"

On est en droit de remettre en doute la sincérité profonde d'un Jonas Vingegaard à qui l'on ne saurait reprocher de vouloir remporter un nouveau grand tour et de ne pas cracher sur une telle victoire. C'est le propre des champions. Primoz Roglic a lui un autre discours. S'il salue évidemment Sepp Kuss, il se trouve dans une position qu'il qualifie lui-même "d'étrange".
Sur les pentes de l'Angliru, c'est son rythme qui a fait craquer Kuss. "C'était un sentiment étrange. D'un côté je voulais y aller, de l'autre je ne voulais pas. Nous avons lâché notre coéquipier en rouge", dit-il alors que son équipe a, une fois n'est pas coutume, communiqué sur un échange radio. L'Américain aurait enjoint ses coéquipiers à continuer leur route avec un "go guys" qui ne laissait pas de place au doute sur ses intentions.

Un match Roglic-Vingegaard ?

"Il est le premier gars que j'espère voir gagner, sourit le Slovène. Mais je me concentre sur moi, mes responsabilités. Je suis là pour courir, pour faire de mon mieux. J'espère que c'est moi qui vais gagner la Vuelta". Lâchée dans un rire, cette dernière phrase résume assez bien son discours. Roglic aimerait beaucoup voir Kuss remporter la Vuelta si, et seulement si, il est le plus fort en course. Ce qui ne fut pas vrai ces derniers jours puisque ce rôle, c'est Jonas Vingegaard qui l'a endossé.
Ainsi, chez Jumbo-Visma, on ne semble plus sur la même longueur d'ondes. Tous répètent le plan, "chacun peut attaquer tant que c'est bon pour l'équipe" mais l'on commence à voir des nuances et le diable ne se cache-t-il pas dans les détails ? Si Roglic et Vingegaard aimeraient voir Kuss gagner la Vuelta, c'est sans doute pour services rendus. On peut aussi lancer l'hypothèse que le Slovène préfèrerait l'Américain au Danois. Et vice-versa, évidemment.
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