Vuelta 2023 | Un nouveau show pour Remco Evenepoel, Sepp Kuss reste en rouge

Un nouveau show Remco. Ceint de sa tunique de meilleur grimpeur, Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) a raflé au Puerto de Cruz de Linares la 18e étape de la Vuelta. Un succès en solo, son troisième sur ce Tour d'Espagne, dont il a le secret. Le Belge a éliminé un à un ses 13 compagnons d'échappée pour boucler seul les 29 derniers kilomètres et s'imposer avec près de cinq minutes d'avance sur Damiano Caruso (Bahrain-Victorious). Mais la grande information vient évidemment du classement général : Sepp Kuss a conservé son maillot rouge et fait un grand pas vers la victoire finale.

La stratégie semble enfin claire chez Jumbo-Visma : les frelons veulent faire gagner la Vuelta à l'Américain. Cette fois, Jonas Vingegaard et Primoz Roglic, qui avait distancé Kuss mercredi en allant chercher la victoire à l'Angliru, ont joué les équipiers modèles. Pas d'attaque de leur part. Au contraire, c'est Jonas Vingegaard qui a joué les chiens de garde, en allant tamponner au train les attaques de Juan Ayuso et Mikel Landa dans la montée finale.

En bon seigneur, Vingegaard s'est clairement mis au service de Kuss. Et Roglic n'a pas bronché non plus, tranquillement calé dans les roues. Kuss s'est même permis de contrer Ayuso sous la flamme rouge, un mouvement plus symbolique qu'autre chose qui a néanmoins montré sa volonté de s'affirmer comme le patron. Sur la ligne d'arrivée, Sepp Kuss a fini dans le même temps que Juan Ayuso, Enric Mas et Primoz Roglic. Et avec 9" d'avance sur Vingegaard, qui semble s'être volontairement relevé dans les derniers hectomètres. Au général, à trois jours de l'arrivée, Kuss possède 17" d'avance sur Vingegaard, 1'08" sur Roglic et 4'00" sur le premier coureur à ne pas appartenir à Jumbo-Visma, Ayuso (UAE Emirates).

Kuss a peut-être fait le plus dur dans sa quête d'un premier grand tour. Il ne reste plus que deux étapes dédiées aux sprinteurs (vendredi et dimanche) et une journée de moyenne montagne, samedi, qui s'annonce néanmoins très mouvementée. Pour lui, ce n'est pas encore gagné. Mais le plus dur semble être fait, maintenant que la hiérarchie semble enfin établie chez les Jumbo-Visma et les directives claires.

Les cadors se sont totalement désintéressés de la victoire du jour et ont terminé, pour les premiers d'entre-eux, à 9'29" d'Evenepoel. Les Jumbo-Visma (et donc le peloton) ont appliqué un tempo modéré qui a permis à l'échappée du jour, forte de 14 éléments et sortie après une quinzaine de kilomètres, de compter plus de onze minutes d'avance. Evenepoel était de la partie. Et, sans surprise, le Belge s'est envolé dans la première des deux ascensions du Puerto de Cruz de Linares (1re catégorie, 8,3km à 8,6%), alors que Max Poole (DSM-Firmenich), finalement 4e de l'étape derrière Andreas Kron (Lotto Dstny), demeurait le dernier à tenter de s'accrocher.

Evenepoel est le premier coureur à remporter trois victoires sur cette Vuelta. Il avait déjà remporté la 3e, à Arinsal, et la 14e, à Larra-Belagua, au lendemain de sa défaillance sur la route du Tourmalet. Le Belge est désormais assuré de remporter le classement de la montagne (sauf abandon d'ici dimanche bien sûr), ce qui lui permettra de monter sur le podium à Madrid. Cette victoire est la 50e de sa carrière, à 23 ans déjà. Sa chasse en Espagne n'est pas terminée. Il tentera d'aller chercher la 51e dès samedi, en direction de Guadarrama.