David Gaudu (Groupama-FDJ) a retiré le frein à main : "J'ai préféré tenter d'aller gagner au risque d'exploser"

Après avoir bien mené sa barque pour réaliser un bon classement final, David Gaudu a décidé de lâcher les chevaux samedi. Lors de la 20e étape de la Vuelta, remportée par Eddie Dunbar au Picon Blanco, le Français de 27 ans est passé à l'attaque. Il ne lui a pas manqué grand-chose pour revenir sur l'Irlandais. Septième du jour, cinquième du général à la veille du dénouement, Gaudu compte à nouveau.

Roglic a assuré, Gaudu a tout tenté : le résumé de la 20e étape

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David Gaudu a dû y croire. Lorsqu'Urko Berrade a attaqué un groupe de favoris plutôt enclins à se toiser, à trois kilomètres de l'arrivée, le Breton a pris sa roue et l'a contré. Cela ressemblait au coup parfait. Jusqu'à un peu moins de deux bornes du Picon Blanco, où Gaudu a buté sur les talons d'Eddie Dunbar, qui avait anticipé. L'Irlandais était là, 4 ou 5 secondes devant lui. Il y est resté avant de s'envoler irrémédiablement vers le succès, lors de la 20e étape du Tour d'Espagne.
Le grimpeur de Groupama-FDJ a quant à lui été repris par Primoz Roglic, Enric Mas and co., finissant à une anecdotique 7e place de cette pénultième passe d'armes et ne repoussant que de 16 secondes Mattias Skjelmose, qu'il devance d'une demi-minute. Le Danois risque de le croquer dimanche lors du chrono de Madrid (24,6km), pour s'adjuger le 5e rang du classement final. Mais ce n'était pas le combat du jour de Gaudu, qui a pourtant fait de cette course au général un fil rouge.
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Gaudu : "Je préférais tenter d'aller gagner quitte à exploser dans la dernière ascension..."

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Sensations et plaisir retrouvés

"J'ai préféré tenter, essayer d'aller gagner, au risque d'exploser et de prendre moins de temps sur mes concurrents, que d'être 5e ou 6e demain (dimanche) à l'arrivée", a justifié le 4e du Tour de France 2022. Il s'était rassuré, pendant dix-neuf étapes, sur sa capacité à être de nouveau dans le match avec les cadors. Samedi, il était temps d'oublier quelques instants son fameux "effort curseur" pour se faire mal dans l'optique de lever les bras, comme il l'avait fait sur cette course en 2020.
"Cette Vuelta me fait énormément de bien, synthétise-t-il, à J-1 de son épilogue. C'est ma deuxième participation. J'avais brillé lors de la première (deux étapes remportées, une 8e place au général, ndlr). J'adore courir en Espagne. C'est un pays qui me réussit plutôt bien et c'est une course beaucoup plus ouverte que le Tour de France. J'ai pu reprendre énormément de plaisir et de sensations sur trois semaines." Avec, donc, le goût d'inachevé d'un bouquet seulement entrevu.
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Roglic : "On devait terminer le travail"

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"C'était une journée très dure, façon rouleau-compresseur. Je n'avais pas mes meilleures sensations de la Vuelta, raconte Gaudu. Il fallait s'accrocher. Ce sont des étapes où on a mal aux jambes toute la journée, où tout le monde a mal aux jambes. Puis dans l'ascension finale, on lâche tout, on met tout, on sait que c'est la dernière." Deuxième derrière Roglic vendredi, le Français de 27 ans aurait peut-être échangé ses cannes du jour avec celles de la veille, s'il en avait eu le pouvoir.
Notre consultant Jacky Durand estime ainsi, sur le plateau des Rois de la Pédale : "Il avait de bonnes jambes… pas de grandes jambes. Il lui a manqué ce petit truc, quand il était à 5 secondes de Dunbar. Le Gaudu d'hier (vendredi) rentre sur Dunbar. Le Gaudu d'hier gagne l'étape." Le Gaudu de samedi ne la gagne pas. Mais le Gaudu du Tour d'Espagne 2024 n'a rien à voir avec le coureur impuissant qu'il a trop souvent été depuis deux ans, et ce peu importe le dénouement madrilène.
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"Le Gaudu de vendredi aurait gagné cette étape"

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