Tour d'Espagne 2025 | Jonas Vingegaard a besoin de remporter la Vuelta, le cyclisme peut-être aussi
Comme sur le dernier Tour de France, la Vuelta n'affiche qu'un seul favori au départ. Tadej Pogacar absent, comme tous les ans depuis 2019, c'est son meilleur ennemi, Jonas Vingegaard qui endosse le rôle. Le Danois rêve d'ajouter un autre grand tour à son palmarès, et, d'ailleurs, tout autre résultat à la régulière serait vu comme un immense échec.
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Jonas Vingegaard pourrait bien remporter cinq fois le Critérium du Dauphiné, huit fois Paris-Nice ou six fois le Tour du Pays basque, si ses trois ou quatre prochains étés devaient ressembler aux deux précédents, il resterait probablement dans l'histoire comme le souffre-douleur de Tadej Pogacar, quand bien même son palmarès affiche aussi deux Tour de France. Rien n'est facile pour lui depuis deux ans et la Vuelta dont il est le favori possède en elle la capacité de lui redonner un peu d'épaisseur, avec la pression qui va avec.
Ce samedi, à Turin, d'où le Tour d'Espagne s'élancera puisque lui aussi a pris l'habitude d'exporter son grand raoult de lancement hors de ses frontières, il n'y en aura que pour lui ou presque. Que ce soit au sein de la Visma | Lease a Bike, chez les adversaires qui le désignent favori unique, ou les suiveurs qui en font de même, Jonas Vingegaard est sur toutes les lèvres. Parce qu'il est trop fort pour les terriens d'un côté et qu'il est le seul à vraiment oser s'approcher du soleil Pogacar, quitte à se brûler.
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Bref, il n'y a pas, parmi la très belle liste de départ de la Vuelta 2025, de coureurs plus forts que lui sur trois semaines. Ceci étant posé, Vingegaard a-t-il un autre choix que la victoire finale ? La dernière fois qu'il est venu sur la dernier grand tour de la saison, le Danois visait un doublé que seul Christopher Froome a réussi (en 2017), depuis que le Tour d'Espagne a pris ses quartiers à la fin de l'été (1995). Le plus fort de cette édition 2023, Vingegaard avait dû se ranger derrière Sepp Kuss pour services rendus et pour respecter les consignes d 'équipes.
Loin de Pogacar, encore plus loin des autres
C'est un peu cette anomalie qu'il vient corriger deux ans plus tard. Surtout, c'est l'ivresse d'un grand succès qu'il peut retrouver. Le Tour d'Espagne n'a pas l'aura de ses homologues italiens et français mais il demeure le troisième grand tour de la saison et si l'on pourrait débattre de son prestige face aux cinq Monuments par exemple, ne pas le classer au-dessus de toutes les autres courses serait une faute. Oui, la Vuelta serait une grande victoire et Vingegaard en a besoin.
Le leader des Visma | Lease a Bike en a d'abord besoin pour asseoir sa position au sein du peloton. Bien sûr, il se trouve un ou deux crans en dessous de Pogacar mais l'on peut se demander qui est le plus important entre l'écart qui le sépare du Slovène et celui qui l'éloigne du reste de la meute. Il y avait trois minutes entre lui et Remco Evenepoel sur le Tour de France 2024, six minutes et trente secondes entre lui et Florian Lipowitz il y a quelques semaines.
Faire mal à la concurrence
A compter de samedi, ses adversaires s'appelleront Joao Almeida, Juan Ayuso, Ben O'Connor, Felix Gall, Mikel Landa, Antonio Tiberi ou Jai Hindley. Ce sera une cure de fraîcheur pour lui qui ne voyait, par la force des choses, que par Pogacar depuis plusieurs années sur les grands tours. Être de nouveau celui qui fait mal à la concurrence pourrait aussi lui faire du bien à la tête après avoir pris de sacrés coups sur celle-ci ces deux dernières saisons.
On ne s'avancera pas à souhaiter un triomphe du Danois à Madrid dans trois semaines puisque tout ce que l'on espère est d'assister à une course spectaculaire et à suspense mais un revers de Vingegaard serait peut-être un nouveau mauvais signe pour les prochaines saisons. S'il venait à être battu par un "humain", comment le leader des Visma pourrait espérer combler son retard sur l'ogre Pogacar ? Déjà mince, l'espoir pourrait bien quasiment disparaître.
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