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Di Luca les met au pas

Eurosport
ParEurosport

Publié 19/05/2009 à 18:30 GMT+2

Vainqueur en solitaire à Pinerolo de la 10e étape du Tour d'Italie mardi, Danilo Di Luca est plus que jamais le patron de ce Giro du centenaire. L'Italien effectue une affaire en or au classement général, puisqu'il devance désormais son nouveau dauphin, Denis Menchov (Rabobank), de 1'20".

Amputée de son incursion en France et notamment de l'Izoard, Cima Coppi initiale de ce Giro du centenaire, la 10e étape entre Cuneo et Pinerolo avait perdu son côté dantesque. Elle restera néanmoins peut-être comme un tournant de l'épreuve, car en s'imposant pour la deuxième fois en une semaine, mais en solitaire cette fois sur la ligne d'arrivée à Pinerolo, devant une foule encore considérable, Danilo Di Luca a pris du temps à tous ses rivaux. Ce n'est certes pas une prise de pouvoir, puisque le leader de l'équipe LPR portait déjà le maillot rose. Mais il dispose désormais d'une marge de manoeuvre autrement intéressante après ce 10e acte.
Au lieu des 13 secondes dont il disposait au départ de ce jour le plus long (262 km et 6h30 de selle au programme), Di Luca possède 1'20" d'avance sur Denis Menchov (Rabobank), lequel emmène la meute des poursuivants. Il y a aujourd'hui plus d'écart entre Di Luca et Menchov qu'entre le Russe et le 9e du classement général, David Arroyo, qui pointe à 2'35" du leader. C'est dire si Di Luca se retrouve en excellente position à mi-Giro. Après un tel tour de force, le coureur des Abruzzes peut aborder avec plus de sérénité le long contre-la-montre de jeudi. Ses trois plus proches poursuivants (Menchov, mais aussi Michael Rogers et Levi Leipheimer) sont bien meilleurs rouleurs que lui. Il le sait mieux que personne et c'est pour cette raison qu'il a attaqué.
A quoi jouent les Liquigas?
On a pourtant craint que cette étape ne soit escamotée par les leaders. La longue montée vers Sestrières a accouché d'une souris. Aucun favori n'a bougé, pendant que Stefano Garzelli faisait le show devant. Sorti du peloton dans la première difficulté, à 125 kilomètres de l'arrivée, le vainqueur de l'édition 2000 a sans doute voulu revivre son heure de gloire. Il y a neuf ans, c'est sur cette même pente qu'il avait endossé le maillot rose, à la veille de l'arrivée, lors d'un contre-la-montre en altitude. Cette fois encore, il a franchi Sestrières en leader. Mais pas en vainqueur. Rejoint à 25 kilomètres de l'arrivée par ses premiers poursuivants de la formation ISD, l'Italien Giovanni Visconti et l'Ukrainien Andriy Grivko, il est reparti dans la montée de Pra Martino, à moins de 11 kilomètres de la ligne, mais a vu fondre les favoris sur lui. Pour de bon.
La course des ténors a alors débuté et c'est Franco Pellizotti (Liquigas) qui a déclenché la bagarre. Une accélération fatale à Damiano Cunego (Lampre), mais surtout à Thomas Lovkvist (Columbia), deuxième du général, qui accusera finalement plus d'une minute trente de retard à l'arrivée. Au sommet, on pensait que le groupe Di Luca, où figuraient également Leipheimer, Arroyo, Basso, Sastre ou Soler, allait rester ensemble. Mais c'était sans compter sur le sens de l'initiative du maillot rose. Une première attaque dans la descente technique de Pra Martino, pour semer Ivan Basso et Levi Leipheimer et revenir sur Pellizotti, en compagnie de Menchov, Arroyo et Sastre. Puis la deuxième lame qui coupe le poil, dans l'autre sens cette fois, A la faveur de la dernière bosse du jour, à Piazzale San Maurizio, Di Luca a placé un démarrage irrésistible pour aller s'imposer en solo.
Au final, pas d'écarts colossaux bien sûr. Pellizotti, Menchov et Sastre ont concédé 10 secondes. Basso, Leipheimer et Rogers une trentaine, au sein d'un groupe où un Lance Armstrong en progrès avait pris place. Ce mardi, la concurrence a probablement pris un petit coup derrière la tête. Di Luca est en pleine bourre, et il court bien, contrairement à d'autres, comme les Liquigas, dont la tactique collective demeure un mystère à bien des égards. On peut ainsi se demander pourquoi Pellizotti a collaboré avec Di Luca quand ce dernier est revenu sur lui dans la descente, à quelques encablures de l'arrivée. Pendant ce temps, Basso, lui, était à la traîne. Curieux. Reste que jeudi, dans le chrono de tous les dangers, il n'y aura plus de stratégie. Les cartes seront peut-être à nouveau redistribuées. Mais pour l'heure, c'est bien Di Luca qui a le plus d'atouts en main.
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