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Le double effet Menchov

Eurosport
ParEurosport

Publié 21/05/2009 à 19:30 GMT+2

Denis Menchov est le nouveau leader du Tour d'Italie. Le Russe a remporté la 12e étape jeudi, sur les 60 kilomètres du contre-la-montre si redouté entre Sestri Levante et Riomaggiore. Menchov s'empare du maillot rose avec 34 secondes d'avance sur Danilo Di Luca et 40 sur Levi Leipheimer (Astana).

Redouté par tous et attendu comme l'un des tournants de ce Giro du centenaire, le contre-la-montre aux Cinque Terre a bel et bien bouleversé la hiérarchie. Avec ses 60,6 kilomètres et ses deux ascensions, ce chrono dantesque a redistribué les cartes et rayé quelques noms, et pas des moindres, de la liste des prétendants. Le grand gagnant s'appelle Denis Menchov. Puissant et endurant, bon grimpeur et bon rouleur, le Russe s'est régalé sur ce tracé. Le leader de l'équipe Rabobank a survolé cette 12e étape. Un bonheur ne venant jamais seul, il devient également leader du classement général, endossant pour la première fois de sa carrière le maillot rose.
En tête à tous les pointages intermédiaires, Menchov est parti vite, avant d'accélérer et de terminer à fond. La recette idéale du contre-la-montre. Un seul homme, Levi Leipheimer, a réussi à suivre son rythme. On craignait pourtant le pire pour l'Américain, médiocre descendeur, sur les deux descentes très techniques du parcours. Mais il parfaitement limité la casse sur ces portions. C'est même lui qui a le mieux fini. Relégué à 34 secondes de Menchov au sommet du Passo del Termine, à 16 kilomètres de l'arrivée, il termine finalement à 20 secondes du Russe. Tous les autres sont au-delà de la minute. Au mieux. Stefano Garzelli (Acqua e Sapone) a ainsi pris la troisième place de l'étape à 1'03" du vainqueur. Si Menchov et, à un degré moindre, Leipheimer, peuvent s'estimer satisfaits, tous les autres appartiennent au clan des battus.
Di Luca limite la casse
Mais il y a défaite et déroute. Certains ont perdu une bataille. D'autres ont déjà perdu la guerre et peuvent déposer les armes. On pense à Ivan Basso. Sans être ridicule (11e), le Varésan n'avait pas les moyens de rivaliser. Il a perdu du temps de manière régulière dans tous les secteurs clés de la course pour finir à 2'17" de Menchov. S'il reste 7e du classement général, comme avant le chrono, Basso se retrouve désormais à trois minutes du maillot rose. Pire, chez Liquigas, le leader se nomme Franco Pellizotti, 5e et de l'étape et 4e du général. On se souvient des propos de Roberto Amadio, manager de la formation italienne, annonçant avant le début du Giro qu'il ferait le point au soir du contre-la-montre pour désigner un leader. Il a sa réponse. Michael Rogers, lui, a pris une grosse claque. Pour beaucoup, il était le principal favori du chrono. Dès le premier pointage, en haut du Passo del Braco, l'Australien de Columbia accusait un retard de 1'37" sur Denis Menchov. Son addition est salée à l'arrivée: 14e à 2'46". Le triple champion du monde se disait pourtant en grande condition et il avait parfaitement préparé cette étape, multipliant les reconnaissances.
Danilo Di Luca n'a pas bu autant la tasse que certains de ses adversaires. L'Italien savait qu'il perdrait du temps sur Menchov et Leipheimer. C'est le cas. Mais à l'exception de ce duo, et de Pellizotti, le leader de l'équipe LPR a repris du temps à tous ses autres rivaux. 6e du chrono à 1'54" du vainqueur, il doit rendre son maillot rose, qui ne le quittait plus depuis une semaine. Le genre de séparation qui ne s'opère jamais sans douleur. Mais c'est un au revoir. Pas forcément un adieu. Un grand tour se gagne sur des temps forts, mais peut-être plus encore sur les temps faibles. C'en était un aujourd'hui pour Di Luca. Il a fait le dos rond et bien limité la casse. Avec 34 secondes de retard sur le maillot rose, il n'a certainement pas perdu le Giro. D'autant qu'il n'aura plus à assumer le poids de la course dans les prochains jours.
A 10 jours de l'arrivée, la situation est bien décantée. Les trois premiers (Menchov, Di Luca, Leipheimer) se tiennent en 40 secondes. Une broutille avec encore trois grandes étapes de montagne et le dernier contre-la-montre de Rome. Derrière ce trio, le break est fait, puisque Franco Pellizotti est à deux minutes. Pellizotti, Carlos Sastre, Michael Rogers et Ivan Basso forment désormais un quatuor d'outsiders, dont le retard se situe entre deux et trois minutes. Après quoi on trouve un nouvel écart significatif, Gilberto Simoni, 8e, étant pour sa part à 4'38". Mais on connait les hommes forts. Il n'y aucune surprise à voir Menchov et Di Luca, vainqueurs de deux étapes chacun, aux commandes de l'épreuve. Malgré la perte de Chris Horner, Leipheimer, avec Armstrong (auteur d'un bon chrono et 12e du général à présent), Popovych et Brajkovic, a pour lui la force collective d'Astana. Entre ces trois-là, tout reste possible. Ce Giro du centenaire n'a pas encore livré tous ses secrets.
LES POINTAGES INTERMEDIAIRES
Km 18,5 (sommet du Passo del Bracco
1. Menchov 32:36. (34,233 km/h)
2. Bosisio à 17"
3. Leipheimer 18"
4. Scarponi 18"
5. Garzelli 20"
6. Di Luca 43"
7. Pellizotti 44"
10. Sastre 58"
11. Armstrong 1'00"
13. Basso 1'04"
Km 34,5 (Levanto, bas de la descente)
1. Menchov 52:38. (39,328 km/h)
2. Garzelli à 12"
3. Bosisio 13"
4. Leipheimer 15"
5. Pellizotti 30"
8. Armstrong 41"
10. Di Luca 46"
13. Basso 1'12"
14. Sastre 1'16"
Km 44,5 (sommet du Passo del Termine)
1. Menchov 1 h 13:53. (36,138 km/h)
2. Leipheimer à 34"
3. Garzelli 1'04"
4. Pellizotti 1'36"
5. Brajkovic 1'41"
6. Di Luca 1'46"
9. Sastre 2'02"
12. Armstrong 2'16"
13. Basso 2'17"
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