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Monier en pleine lumière

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 26/05/2010 à 19:09 GMT+2

Appelé de dernière minute, Damien Monier (Cofidis) a remporté la 17e étape du Giro, sa première victoire chez les pros. C'est le deuxième succès français cette année après celui de Jérôme Pineau. Une première depuis 1999 ! Les favoris s'étant neutralisés, David Arroyo reste en rose.

Giro 17e étape Monier

Crédit: AFP

Les belles histoires ne sont pas seulement pour les autres. Damien Monier aura dû attendre 28 ans et sa septième saison professionnelle pour signer la toute première victoire de sa carrière, l'une des plus belles qu'il pouvait imaginer et sans doute celle à laquelle il s'attendait le moins. "Je vis un rêve. J'en ai rêvé de cette victoire", lâche-t-il, épuisé, la ligne d'arrivée de Peio Terme franchie. Ce succès, il ne le doit à personne. Ou plutôt si, à un coup de pouce du destin qui a poussé Tristan Valentin à déclarer forfait à quelques jours du départ et Cofidis à l'appeler en renfort.
Sur la route, Monier, déjà à l'avant les jours précédents, a fait preuve d'opportunisme. En sautant dans la bonne échappée, celle de 19 coureurs qui a réussi à compter jusqu'à 12 minutes d'avance sur le peloton. En parvenant ensuite à suivre les deux derniers attaquants, Danilo Hondo et Steven Kruijswijk, à 14km de l'arrivée. "La journée de repos m'a fait du bien. Je finis bien ce Giro et j'avais fait un bon chrono hier (ndlr: 26e). Je sentais qu'il fallait aller devant aujourd'hui," analyse le Clermontois. "J'ai laissé beaucoup de plumes en début d'étape, mais ça valait le coup."
Des propos plein d'enthousiasme et d'assurance, loin de l'image d'introverti qu'il dégage souvent. "Cela fait six ans qu'il est là, réservé, timide voire solitaire, explique son manager Eric Boyer au micro d'Eurosport. "Depuis deux-trois ans, il a trouvé sa place dans l'équipe et s'intègre de mieux en mieux." Le protégé de François Migraine, le premier à croire en lui, a longtemps brillé par sa discrétion, au grand dam de son staff. "Il a un moteur énorme, mais il ne savait pas l'utiliser, souligne Boyer. Il a fallu lui apprendre le flair, la lecture de la course, avoir de la vista... L'apprentissage a été long et énorme. Parfois on a craqué, mais on l'a gardé."
Cofidis enfin récompensé
A force de travail, de perte de poids (5kg en moins sur la balance), Monier s'est découvert un potentiel en montagne, lui qui brillait jusque-là contre la montre dont il fut sacré champion de France Espoirs. Un parcours assez similaire à celui d'un certain Bradley Wiggins, toutes proportions gardées pour le moment... Le déclic, il le trouve en 2009. "L'an passé, on a noté un net changement sur le Tour de Suisse et surtout le Tour de l'Ain", ajoute Boyer alors que son coureur avait pris la 3e place au sommet du Colombier derrière deux coéquipiers, Rein Taraamae et David Moncoutié.
Peu avare d'efforts dans le Passo delle Palade (1re cat.), puis dans les premières rampes vers Peio Terme, Monier a confirmé ses dispositions naissantes, mercredi sur les routes du Giro. Bien aidé par la présence à l'avant de son coéquipier Leonardo Duque, il a pu compter sur l'énorme travail de sape du Colombien. "C'était vraiment dur sur la fin. J'ai eu la chance de prendre le bon coup à trois avant la dernière montée, reconnaît l'Auvergnat. Puis j'ai vu que les deux autres n'étaient pas au mieux et je suis parti dès le pied de la dernière bosse, ça a souri, c'est génial". Une seule accélération, terrible, à 3km du but lorsque les pourcentages redevenaient élevés (9%) et ses deux comparses ne l'ont plus revu.
"Comme quoi, il faut toujours y croire. Il est courageux, il collabore et travaille beaucoup. C'estle résultat de l'ensemble du travail des dirigeants Cofidis qui l'ont amené là", le félicite Boyer. Car ce succès de Monier, le second pour un Français dans cette édition, une première depuis 1999, est aussi un peu celui de toute une équipe. "On était beaucoup à l'attaque depuis quelques jours. On est passé plusieurs fois à côté, déclare-t-il. C'est super pour l'équipe." Une belle récompense pour Eric Boyer qui n'a pas hésité à aller frapper à la porte des organisateurs du Giro pour qu'ils invitent sa formation alors qu'elle n'appartenait plus au gotha du ProTour.
On attendait de voir les favoris se titiller dans les pentes du Palade avec ses passages à 16% ou dans les derniers kilomètres casse-jambes du Peio Terme. Il n'en a rien été. A l'arrivée, 9'52" après Monier, Michele Scarponi n'a pris qu'une toute petite seconde à la concurrence en lançant le sprint à 200m de la ligne. David Arroyo reste en rose un jour de plus.
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