Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Simon Yates, un coup de pompe qui promet une fin de Giro de folie

Julien Chesnais

Mis à jour 25/05/2018 à 12:11 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Les deux dernières étapes dans les Alpes s’annoncent bien plus palpitantes que prévues après la défaillance inattendue de Simon Yates, jeudi, à Prato Nevoso. Le maillot rose a perdu la moitié de son avance sur Tom Dumoulin, qui ne pointe plus qu’à 28’’. Et voilà la course à la victoire finale relancée.

Pink jersey Britain's rider of team Mitchelton-Scott Simon Yates (R) climbs the last meters to cross the finish line of the 18th stage between Abbiategrasso and Prato Nevoso during the 101st Giro d'Italia, Tour of Italy cycling race, on May 24, 2018.

Crédit: Getty Images

Mercredi, après une 17e étape éreintante conclue sous l'orage d'Iseo, il fallait peut-être prendre au sérieux les propos de Simon Yates. Sa déclaration résonne désormais comme une étrange prémonition : ”C'était une journée qui pourrait avoir un impact sur les prochaines étapes de montagne. J'espère que tout le monde est fatigué parce que, moi, je le suis.
Fatigué, le maillot rose l’a donc été bien plus que les autres jeudi, sur les pentes de Prato Nevoso. Incapable de suivre l’attaque de Chris Froome, consécutive à celle de Tom Dumoulin, le Britannique a lâché prise à deux kilomètres de l’arrivée. Une défaillance soudaine, inattendue, qui lui a coûté 28 secondes sur ses rivaux. Soit la moitié de son avance sur Dumoulin au général.
De quoi s’alarmer pour Yates, qui jusque-là se baladait de cime en cime depuis le départ du Giro ? Pas le moins du monde. Après l’arrivée, le Britannique s’est plutôt réfugié derrière la théorie du fameux “jour sans”. Un classique. “En fin d'étape, j'ai payé la fatigue, rien de plus. J'ai perdu du temps aujourd'hui mais ce n'est pas grave. Je suis toujours en tête du classement. C'est toujours mieux que d'être derrière”. On ne dira pas le contraire. Mais cette 17e étape n’était qu’un amuse-bouche comparé aux deux mastodontes qui se profilent. Au menu, vendredi, les chemins du redoutable Colle delle Finestre et l'arrivée à Bardonnecchia. Samedi, l’enchaînement sans répit des cols de Tsecore, Saint-Pantaléon et de Cervinia promet d’être terrible. Il n’y aura pas de place pour la moindre faiblesse.

Le profil des 19e et 20e étapes :

picture

Le profil de la 19e étape du Giro 2018 (site officiel).

Crédit: Eurosport

picture

Le profil de la 20e étape du Giro 2018 (site officiel).

Crédit: Eurosport

Paradoxalement, la perspective de ces deux jours en enfer est de nature à rassurer le clan de Yates, si on tient à les croire. “Je ne pense pas que cela change quoi que ce soit, assure Matthew White, le directeur sportif de Mitchelton-Scott, au sujet de la défaillance de Yates. Demain sera probablement l’étape la plus dure du Giro. Elle sera très, très dure, avec de longues vallées entre les cols. L’arrivée sera très pentue.”
White s'attend même à une vive réaction d’orgueil de son poulain. “J’espère qu’il ne voudra pas répondre en attaquant demain (vendredi) ! C’est un coureur agressif, un dur à cuire qui va mettre tout ce qu’il a dans la bataille.”

Dumoulin : "C’est sympa, finalement un moment de faiblesse"

"Je suis confiant pour les prochaines étapes, abonde Yates. Je préfère les parcours plus longs avec des montées, des descentes, au lieu d'une seule ascension.” Coup de pompe sans lendemain ou amorce d’un déclin inexorable, la vérité sur la défaillance de Yates sera connue dès vendredi. Quoi qu’il en soit, l’épisode de Prato Nevoso aura eu le mérite de réveiller les espoirs de ses rivaux. L’odeur du sang aiguise l’appétit. “Maintenant, tous ses adversaires pensent à l'attaquer. Moi aussi j'y pense”, se gargarise Chris Froome, 4e à 3’22’’, qui peut désormais envisager autre chose qu’un simple podium.
C'est la première fois depuis trois semaines que je suis plus fort que Yates, note Dumoulin, bien décidé à remettre ça pour défendre son titre. J'avais dit que je passerais à l'attaque si j'avais les jambes pour le faire. Je l'ai fait et tout s'est bien passé. Quand j’ai vu qu’il n’était plus là, je me suis dit : 'C’est sympa, finalement un moment de faiblesse.'" Pour le suspense, c’est clair, on ne dira pas le contraire.
picture

Simon Yates et Chris Froome, lors de la montée du Zoncolan.

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité