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Tour d'Italie - Geoghegan Hart veut profiter du chrono pour finaliser sa remontée sur Hindley

Jean-Baptiste Duluc

Publié 24/10/2020 à 21:18 GMT+2

TOUR D’ITALIE - Constamment derrière Jai Hindley (Sunweb) au classement général depuis le premier jour, Tao Geoghegan Hart (Ineos) a passé tout le Giro à conrir derrière son retard et est finalement revenu à égalité avec l’Australien au terme de la 20e étape. Le tout juste avant le chrono final à Milan qui, sur le papier, semble avantager le Britannique.

Jai Hindley et Tao Geoghegan Hart à l'arrivée à Sestrières

Crédit: Getty Images

Hindley ou Geoghegan Hart, Jai ou Tao... Au matin de la 21e et dernière étape du Tour d’Italie, impossible de savoir quel coureur sera sacré dimanche soir à Milan, les deux premiers du classement général se tenant dans un mouchoir de poche. Le plus petit mouchoir du monde même, puisque l’Australien de la Sunweb et le Britannique d’Ineos sont tout simplement dans la même seconde. Et, ce, après plus de 85 heures de course depuis le départ de Palerme.
Un fait incroyable, encore jamais vu dans la très longue histoire des grands tours et provisoirement à l’avantage d’Hindley, qui portera dimanche le premier maillot rose de sa carrière. Mais, Tao Geoghegan Hart n’a pas chômé pour se retrouver là, après avoir bien mal débuté son Tour d’Italie. D’ailleurs, le Britannique n’a tout simplement jamais été devant l’Australien au classement.

Un retard grignoté … dans le chrono

Après seulement trois étapes, le grimpeur d’Ineos Grenadiers ne semblait plus être un candidat à la victoire finale. Piégé par les conditions sur le chrono de Palerme (126e à 2'04'' de Ganna), distancé sur l’Etna (24e), Geoghegan Hart était déjà repoussé à 1'45'' de Jai Hindley au bout du 3e jour. Le plus grand retard enregistré par le Britannique, lancé à partir de là dans une opération "remontada" de grande ampleur.
Mais, après une vingtaine de secondes récupérées à Roccaraso (9e étape), c’est à l’occasion du contre-la-montre de Valdobbiadene que Geoghegan Hart s’est définitivement remis en selle, en bouchant 1'15" sur l’Australien. De quoi laisser uniquement 11'' d’avance à Jai Hindley au terme de la 14e étape et à l’entame de la haute montagne. Mais tous deux étant à plus de 3 minutes (3'33'' et 3'44'') du maillot rose Joao Almeida, personne ne les imaginait encore en véritables candidats à la victoire finale.
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Tao Geoghegan Hart (INEOS Grenadiers), sur le chrono de la 14e étape du Giro 2020

Crédit: Getty Images

Mais cette impression-là, une grosse erreur, ne durera que le temps d’une étape, la 15e étape se chargeant de corriger tout ça. Sur les pentes du Piancavallo, Jai Hindley essorait le peloton pour son leader Kelderman et seul Tao Geoghegan Hart pouvait alors les suivre. Vainqueur au sommet, quelques secondes devant l’Australien (3e), le Britannique revenait à 1'' de celui qui ne semblait être qu’un lieutenant de luxe pour Kelderman.
Le début d’une chasse aux bonifications entre Hindley et Geoghegan Hart, incapables de se distancer à la pédale. En trois jours, entre sprints intermédiaires et arrivées, le Britannique récupère 21'', contre "seulement" 20'' à l’Australien, pour une victoire d’étape et une 2e place chacun. Surtout, les deux hommes se sont montrés les plus forts de l’épreuve en distançant tous leurs adversaires en dernière semaine. Pour s’offrir une lutte royale sur l’ultime chrono.

Jamais le vainqueur n'a pris son premier rose le dernier jour

15 700 mètres tracées dans les rues de Milan, 15700 mètres pour faire la différence au terme des 3 370 040 que comptait ce Tour d’Italie, 15 700 mètres clairement en faveur sur le papier de Tao Geoghegan Hart. Excellent grimpeur, le Britannique est également un très bon rouleur, comme en témoigne son chrono de Valdobbiadene (13e), où il a devancé de purs spécialistes comme Mikkel Bjerg ou Alex Dowsett. Un jour où il a repris 1'15'' à Jai Hindley en 34 kilomètres, soit 2,2 secondes au kilomètre.
Une différence énorme qui symbolise bien la différence de niveau entre les deux hommes dans l’exercice. Si l’Australien avait devancé le Britannique à Palerme lors du chrono inaugural, le débours était surtout lié aux conditions climatiques, pas aux qualités de chacun. Une différence dont on se rend compte en regardant les résultats de chacun dans l’exercice. Historiquement, depuis leurs passages chez les professionnels, Hindley n’a battu qu’une seule autre fois Geoghegan Hart en chrono, en huit confrontations. C’était à l’occasion de la Vuelta 2018 (+ 17'') et les deux hommes avaient fini très loin, sans avoir fait le chrono à fond.
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Jai Hindley - Giro d'Italia 2020, stage 20 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Tous les autres contre-la-montre ont tourné faveur du coureur d’Ineos, capable régulièrement d’intégrer le top 20 dans l’exercice solitaire, là où l’Australien n’a jamais connu le top 40. Mais, on le sait, un chrono de fin de Grand Tour n’a rien à voir avec un chrono habituel, il se joue beaucoup plus sur la fraicheur que sur les qualités intrinsèques. Demandez donc à Primoz Roglic ce qu’il en est !
Pas sûr cependant que cela favorise plus Hindley que Geoghegan Hart, qui semblaient aussi "frais" à Sestrières. Mais le Britannique d’Ineos Grenadiers a au moins évité le protocole et les sollicitations obligatoires pour le maillot rose. Comme si Tao Geoghegan Hart n’était pas assez favori comme cela... Pour Jai Hindley, il faudra un exploit, rien de moins. Mais 2020 n’en serait pas à sa première surprise. Et l’Australien pourra toujours se rassurer en se disant que jamais le Tour d’Italie ne s’est offert le dernier jour à un coureur qui n’avait pas encore connu les joies du maillot rose...
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