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Les débats du Tour : Qui est le principal rival d’Hindley ? Où le Tour se jouera-t-il entre Pogacar et Vingegaard ?

Mis à jour 15/07/2023 à 12:29 GMT+2

Dans les débats du Tour de France 2023, vendredi après la 13e étape, on s'interroge sur la course au podium et sur le principal rival de Jai Hindley, actuellement 3e. On se demande aussi où le Tour se jouera et où Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard sauront se départager. Enfin, quid de l'étape vers Morzine ? Faut-il vraiment s'attendre à un feu d'artifice ?

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Faut-il espérer un feu d’artifice vers Morzine ?

Jean-Baptiste Duluc
Tout dépend ce qu’on appelle un feu d’artifice. Si vous espérez voir Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar s’attaquer dès le Col de Cou (1re cat), à 116km de l’arrivée, vous serez déçu, évidemment. Bien qu’infernale, cette 14e étape comporte malgré tout deux sections trop "roulantes", entre le sprint intermédiaire du col de Jambaz et le pied de la Ramaz (22 km) et entre le bas de la descente de ce dernier et le pied de Joux-Plane (11 km). Si celle-ci peut éventuellement se faire en retombant sur des hommes partis à l’avant, ce n’est pas le cas de la première.
Non, je pense plus sincèrement que les favoris attendront le col de Joux-Plane mais ça ne signifie pas pour autant que l’on assistera pas à une étape dantesque. Je ne serais pas surpris outre mesure que la Jumbo-Visma cherche à éparpiller le peloton dès le col de Cou, que des favoris loin au général (à partir de Gaudu donc) attaquent dès le col de la Ramaz mais Pogacar et Vingegaard attendront la montée finale. Avec 11,6 km à 8,5%, un sprint bonifications au sommet, une descente périlleuse vers Morzine, Joux-Plane se suffit largement à lui-même - surtout vu l’étape du lendemain - et peut créer de gros écarts, comme on l’a vu en 2000 par exemple.
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Le profil de la 14e étape : Joux Plane en juge de paix

Christophe Gaudot
Je partage le point de vue de Jean-Baptiste, et pourtant… Vu ce que les 10e et 12e étapes ont livré comme scénario, la tentation est grande d'imaginer un immense feu d'artifice sur un parcours exigeant empruntant pas moins de trois cols de première catégorie dans les cent premiers kilomètres de l'étape. Des montées courtes mais des pourcentages moyens au-dessus des 7%, voilà un terrain que pourraient utiliser certains coureurs du général pour mettre la zizanie.
Mais… Je n'y crois pas vraiment. Pour la simple raison que l'étape ne termine pas au sommet et que la descente de Joux-Plane est technique et dangereuse. Qui voudra se lancer dans une bagarre de loin au risque de se retrouver sans jus et donc sans lucidité dans la descente vers Morzine ?
J'imagine plutôt un scénario fou dimanche vers Saint-Gervais et le Bettex avec 67 derniers kilomètres effarants sans un seul mètre de plat, qui plus est à la veille de la seconde journée de repos. Sinon il faudra sans doute attendre les Vosges puisque la Loze devrait freiner les ardeurs en début de 17e étape.
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Où le Tour se jouera-t-il entre Pogacar et Vingegaard ?

Jean-Baptiste Duluc
Depuis l’annonce du parcours, une étape est au coeur de toutes les attentes et tous les rêves les plus fous : la 17e étape, entre Saint-Gervais Mont-Blanc et Courchevel. C’est l’étape-reine, l’étape la plus dure, l’étape du col de la Loze et ses pourcentages infernaux… Pour moi, s’il y a bien un jour susceptible de créer de gros écarts, c’est bien celui-ci. Attention, je ne dis pas que ce sera le cas mais, pour être honnête, je serais surpris de voir Pogacar perdre le Tour s’il n’est pas distancé par Vingegaard mercredi prochain.
A mon sens, le Slovène abordera d’ailleurs cette 17e étape avec le maillot jaune, avec deux étapes de montagne et un chrono où je l’imagine renverser la tendance - pour quelques secondes sans doute. Mais c’est LE jour qu’attendent Vingegaard et la Jumbo-Visma depuis le départ. L’étape censée être favorable au Danois, soit-disant plus fort sur les enchaînements de longs cols. La réalité sera peut-être différente de la théorie mais il a donné rendez-vous mercredi. D’autant qu’après Courchevel, il ne restera plus que les Vosges, taillées pour les qualités de Pogacar.
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Christophe Gaudot
Je me demande sincèrement si les Jumbo-Visma ne font pas fausse route en misant tout ou presque sur l'étape du Col de la Loze. Dans sa communication, et même dans celle de ses coéquipiers et de son équipe, Jonas Vingegaard répète que les étapes qui lui conviennent arrivent et il mise tout ou presque sur celle de Courchevel justement ciblée par Jean-Baptiste. Selon moi, Pogacar est capable de suivre Vingegaard ce jour-là. Aussi, je pense que le Tour se jouera… avant.
Le momentum est clairement à l'avantage du Slovène qui a par trois fois lâché son rival (Cauterets, Puy de Dôme et Grand Colombier) depuis la claque prise dans Marie-Blanque. C'est loin d'être anodin et je pense qu'il va se servir de la très belle étape de Saint-Gervais dimanche pour faire une nouvelle différence, assez en tout cas pour reprendre un maillot jaune qu'il pourrait bien consolider lors du contre-la-montre entre Passy et Combloux mardi. Aussi, je pense que les trois étapes à venir seront décisives dans le duel entre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. A l'avantage du premier nommé.
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Quelle est la menace principale d’Hindley pour le podium ?

Jean-Baptiste Duluc
La réponse me paraît évidente, à plus d’un titre : INEOS Grenadiers. Déjà parce qu’elle possède à ce jour le coureur le plus dangereux, directement, pour la 3e place de Jai Hindley en la personne de Carlos Rodriguez, 4e à 1'57'' de l’Australien. L’Espagnol a été l’un des deux seuls (avec Simon Yates) à suivre Hindley vers Cauterets et l’un des trois à lui reprendre du temps au Puy de Dôme. Et s’il a perdu 15 secondes dans le Grand Colombier, il est particulièrement fiable. Mais plus que Carlos Rodriguez en lui-même, le danger INEOS Grenadiers réside pour Hindley dans son duo avec Thomas Pidcock.
Depuis une semaine, le Britannique est absolument bluffant. Il est même factuellement le 3e homme de ce Tour de France ! Et s’il est plus loin au général (2'44'' de retard), Pidcock est aussi suffisamment éloigné de Pogacar et Vingegaard pour que UAE comme Jumbo-Visma ne s’occupent pas d’une éventuelle tentative de sa part. Et la BORA Hansgrohe n’a pas le matériel pour rouler en montagne, Buchmann était le seul capable aux côtés de Hindley. Le principal danger pour le vainqueur du Giro 2022 réside sans doute dans cette possibilité.
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Christophe Gaudot
Je ne veux pas tuer le suspense dans l'œuf, et pourtant c'est sans doute ce que je m'apprête à faire. Je pense que le seul adversaire de Jai Hindley dans la course au podium est… Jai Hindley lui-même. Steve Chainel l'a évoqué sur le plateau des Rois de la Pédale, les Alpes et l'étape des Vosges sont si terribles qu'elles peuvent faire naître d'énormes défaillances. Notre consultant pense même qu'un coureur peut encore perdre six minutes d'ici la fin du Tour, ce qui porterait à sept le nombre de rivaux pour l'Australien, jusqu'à Sepp Kuss, 10e du général.
Oui mais, je n'imagine précisément pas l'expérimenté Hindley (2e du Giro 2020, vainqueur en 2022) exploser d'ici Paris. Dans la longue liste des candidats au podium, il est le coureur qui a le plus de références en troisième semaine d'un grand tour. Alors, comment croire qu'il va complètement craquer ? Et surtout, lequel parmi Carlos Rodriguez, Tom Pidcock, les frères Yates ou Pello Bilbao va lui faire mal ? Aucun de ces hommes n'a tenté quelque chose en montagne, or compter sur une défaillance d'Hindley me paraît illusoire.
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