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Tour de France femmes avec Zwift - De fleuriste à maillot jaune : Demi Vollering, la nouvelle "cannibale" du peloton

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 30/07/2023 à 19:43 GMT+2

Un an après sa 2e place sur la première édition, Demi Vollering n’a cette fois pas fait de détail sur la deuxième édition du Tour de France femmes avec Zwift. En 2023, la Néerlandaise n’a cessé d’écraser la concurrence, tout le temps, sur tous les terrains. A la manière d’un Tadej Pogacar chez les messieurs. Portrait de la reine de 2023.

Vollering entourée de Kopecky et Niewiadoma : le podium du Tour de France Femmes

"J’espère vraiment que je pourrais gagner le Tour un jour". Voilà ce que déclarait Demi Vollering au départ l’an dernier. Et il ne lui aura fallu qu’une petite année pour y arriver. La Néerlandaise a remporté à Pau la deuxième édition du Tour de France femmes avec Zwift, un succès qui récompense toute la progression de la coureuse de la SD-Worx. Mais aussi une personnalité et un caractère taillés pour le haut niveau et la compétition.
Le rêve d’être cycliste a toujours été présent en moi
"J’ai toujours été compétitive, racontait-elle l’année passée dans un portrait pour le site officiel du Tour. J’ai toujours aimé donner le meilleur de moi-même, quoi que je fasse. C’était déjà le cas à l’école, je voulais être la meilleure en classe". Et ça n’a jamais changé, même quand elle a décidé de se tourner vers le cyclisme. "Je pense que le rêve d’être cycliste a toujours été présent en moi, depuis toute petite, avouait-elle. A l’école quand on était enfant, on avait ce petit livre. Il y avait toujours cette question à l’intérieur : ‘Qu’est-ce que vous voulez faire plus tard ?’. Et une fois, j’ai écrit à l’intérieur : ‘Je veux être cycliste’ ". Un rêve qui l’a d’abord poussé à courir pour le plaisir.
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"On a assisté au passage de témoin entre van Vleuten et Vollering"

"J’ai fait du vélo toute mon enfance avec les autres enfants dans les rues où on vivait, racontait-elle pour El Sterrato. Au début, j’avais encore besoin des roulettes. Mais comme je suis têtue, j’ai très vite roulé toute seule. Comme mes amis étaient plus grands que moi, j’ai appris à rouler de plus en plus vite. À 12 ans, je faisais des courses sur les vélos normaux avec lesquels on allait à l’école, j’ai commencé en club un peu plus tard et à 16 ans je me suis inscrite dans un véritable club de cyclisme". Pour autant, le cyclisme aurait pu ne jamais faire partie de la vie professionnelle de Vollering.
Il a vu en moi un talent auquel je ne croyais pas vraiment
"J’ai toujours eu le rêve de devenir cycliste, mais pendant la période scolaire, il a un peu disparu parce que j’étais occupé avec d’autres choses, expliquait la Néerlandaise pour VeloNews. Ensuite, j’ai commencé à travailler et je pense avoir travaillé pendant deux ans dans différents magasins de fleurs". Une situation totalement différente d'aujourd'hui. Mais, au fond d’elle-même, Vollering savait que tout allait changer. "J’étais énormément occupée, mais je savais quand j’y travaillais que ce n’était pas pour moi, et que ce n'était pas mon avenir. Et tout a changé quand j’ai rencontré mon petit ami, Jan de Voogd". A cette époque, Demi Vollering ne fait plus du cyclisme, mais du patinage de vitesse.
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Vollering dans les nuages, van Vleuten dans le brouillard : le film de la 7e étape

"Lorsque je l’ai rencontré, le rêve de devenir cycliste professionnel est revenu, raconte la vainqueure de cette 2e édition du Tour de France femmes avec Zwift. C’est lui qui m’a dit d’arrêter le patinage sur glace et de vraiment faire du vélo. Il a vu en moi un talent auquel je ne croyais pas vraiment. J’étais en colère au début quand il a dit que je devrais arrêter le patinage sur glace mais, un an plus tard, je l’ai fait. Et tout s’est vraiment passé vite". Arrivée chez les professionnelles en 2019 au sein de la formation Parkhotel Valkenburg, mais déjà 18e du Tour Cycliste Féminin International de l'Ardèche en 2018, Demi Vollering confirme rapidement tout le talent que lui voyait son compagnon. Et ses prédispositions pour les classiques.
Il faut devenir leader, il faut le mériter
7e de l’Amstel, 5e de la Flèche Wallonne, elle accroche surtout la 3e place de Liège-Bastogne-Liège, pour son premier Monument. "C’est là que j’ai commencé à croire en mes chances, à croire que j’étais capable de le faire", avoue t-elle. Elle doit toutefois prendre son mal en patience en 2020 en raison de la crise du Covid-19. Et se donner les moyens, aussi. C’est pour cela qu’elle décide de se dédier à 100% à sa carrière. "J'ai doucement arrêté de travailler, racontait Vollering dans El Sterrato. D’abord deux jours de moins et puis bientôt seulement deux jours par semaine. Mais j’avais toujours une course ou alors j’allais en Suisse où mon copain avait déménagé. Donc j’ai décidé de quitter mon boulot comme fleuriste et j’ai arrêté de travailler pour la société de mon père".
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Demi Vollering - Tour de Femmes

Crédit: Getty Images

"Au début, c'était bizarre de ne faire que du vélo ou de se reposer à la maison pendant que tout le monde travaillait, poursuit la Néerlandaise. Mais mes parents m’ont supporté à 100%. et je me servais de leur voiture pour aller disputer les courses ou pour aller en Suisse". Elle est récompensée en 2021, année où elle passe un cap et remporte Liège-Bastogne-Liège au printemps. Une championne est née. Une leader, pas vraiment. "Je n’aime pas vraiment être le leader, du genre : ‘Regardez-moi !’, avoue-t-elle. Je n’aime pas être vue comme quelqu’un de spécial. Mais je pense aussi que le leadership vient naturellement. Il faut devenir leader, il faut le mériter". Alors elle fait ce qu’il faut pour le mériter.

Sur les traces de Van der Breggen

Toujours en 2021, elle participe au triplé de la SD-Worx au général du Giro Donne dont elle prend la 3e place, son premier podium sur un Grand Tour. Ses performances et la retraite d’Anna Van der Breggen à la fin de la saison lui offrent sur un plateau le leadership de la formation néerlandaise. Mais une pression, aussi. Ou pas. "Je ne ressens pas ça comme une pression, mais comme un compliment, estimait-elle pour El Sterrato. Je ne suis pas encore aussi bonne qu’elle, mais si je peux gagner autant de courses, je signe tout de suite". Peut-être n’atteindra-t-elle pas les 62 succès en carrière (elle est à 27 au soir de ce Tour de France), mais son année 2023, en tout cas, c'est du "Van der Breggen" tout craché.
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Comment Vollering a construit sa victoire

Comme son illustre ex-coéquipière, Demi Vollering a réussi l’incroyable triplé ardennais Amstel-Flèche-Liège au printemps, auquel il convient d’ajouter les Strade Bianche, A Travers les Flandres et des 2e places sur le Tour des Flandres et la Flèche Brabançonne. Mais la razzia se poursuit aussi sur les courses par étapes : 2e de la Vuelta, avec deux succès étapes, et une victoire finale envolée sur une pause pipi polémique, 2e du Tour du Pays basque derrière sa coéquipière Marlen Reusser (avec également deux étapes gagnées), le Tour de Burgos (deux étapes aussi) et 2e du Tour de Suisse, en juin. Et voilà que la Néerlandaise y ajoute la plus prestigieuse course du calendrier, le Tour de France femmes avec Zwift, son premier Grand Tour. La cerise sur le gâteau d’une année déjà stratosphérique.
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