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Sastre au paradis

Eurosport
ParEurosport

Publié 26/07/2008 à 18:15 GMT+2

Carlos Sastre a tenu bon. L'Espagnol de la CSC, qui comptait 1'34" de marge sur Cadel Evans avant le contre-la-montre, n'a cédé que 29 secondes à l'Australien. Il remportera donc son premier Tour de France dimanche, Bernhard Kohl, 3e complétant le podium.

Il n'a pas l'aura de Miguel Indurain, le charisme d'Ocana, ou l'agilité de Bahamontes. Il n'a pas même la jeunesse de Contador, le sourire de Pereiro ou l'humour de Delgado. Mais Carlos Sastre se fout de tout ça. Dimanche, sauf catastrophe, il remportera à 33 ans le Tour de France 2008, devenant le septième coureur espagnol à ramener le maillot jaune à Paris. Une consécration que beaucoup n'attendaient pas avant ce dernier contre-la-montre. Certes, Sastre portait la tunique dorée. Mais si Frank Schleck et Bernhard Kohl, ses poursuivants immédiats au général, ne constituaient pas une menace directe, Cadel Evans semblait, lui, en mesure de combler son handicap de 1'34". Las, sur les 53 kilomètres d'un chrono que l'on disait taillé pour les rouleurs, l'Australien n'a repris que 29 secondes à Sastre.
Comme l'an dernier, Evans terminera donc deuxième du Tour. La plus mauvaise place. Encore derrière un Espagnol. Il y a 12 mois, ce costume de dauphin incarnait une forme d'espérance. Cette fois, il s'agit pour lui d'une énorme désillusion. Evans est le grand perdant du jour. Et du Tour. Jamais le leader de Silence-Lotto n'a eu l'occasion d'y croire samedi. Après 18 kilomètres, soit au tiers du chrono, il n'avait repris que huit secondes à son rival. Trop peu pour envisager le casse du siècle. Dès lors, Sastre n'avait plus qu'à gérer, ce qu'il fit parfaitement, pour terminer l'étape à la 12e place.
La victoire de Riis
On le sait donc aujourd'hui, le Tour 2008 s'est joué mercredi à l'Alpe-d'Huez, là où Carlos Sastre a su forcer son destin. Il est finalement assez sain que le vainqueur de cette 93e édition soit celui qui a attaqué, pas celui qui a cherché en permanence à contrôler. Trop sûr de son fait en vue de cet ultime rendez-vous chronométrique, Evans a eu le tort de se montrer trop passif en montagne. Mais peut-être n'était-il tout simplement pas capable d'offrir davantage. Très esseulé, l'Australien n'a pu, contrairement à Sastre, s'appuyer sur une machine collective comme l'équipe CSC. Le triomphe du Madrilène est aussi celui de la formation danoise et de Bjarne Riis, critiqué pour avoir sacrifié Frank Schleck au profit son grimpeur espagnol. Les faits lui donnent aujourd'hui raison.
Outre Carlos Sastre, l'autre grand gagnant de ce contre-la-montre dans la perspective du classement final est incontestablement Bernhard Kohl. L'Autrichien, que l'on disait épuisé, a livré le chrono de sa vie, qu'il a achevé à la neuvième place, juste derrière Evans! Le meilleur grimpeur du Tour sauve ainsi sa place sur le podium, au pied duquel échoue Denis Menchov. Le Russe conservait un tout petit espoir de décrocher le maillot jaune, mais la performance de Sastre l'a vite ramené à la raison. Celle de Kohl l'a empêché de rêver à la troisième marche du podium. Trop inconstant, le double vainqueur de la Vuelta signe sa meilleure performance sur le Tour, mais on attendait mieux de lui.
Schumacher sur son nuage
Chez CSC, le champagne coulera à flots samedi soir, mais la meilleure équipe, et de loin, de cette édition 2008, peut nourrir toutefois deux petits regrets. D'abord pour Frank Schleck. Complètement dépassé lors du contre-la-montre (54e), le Luxembourgeois glisse de la deuxième à la sixième place du général, derrière Sastre, Evans, Kohl, Menchov et Vande Velde. L'autre petite déception concerne Fabian Cancellara. Le champion du monde de la spécialité n'a pas failli, bien au contraire, mais il est tombé sur un énorme Stefan Schumacher pour le gain de l'étape.
Comme à Cholet, le coureur de l'équipe Gerolsteiner a affiché sa supériorité dans l'effort solitaire. Pourtant, la distance (24 kilomètres de plus à Saint-Amand-Montrond que dans les Vosges), et l'usure (on l'a vu à l'attaque tous les jours lors de la dernière semaine), auraient pu (dû?) le faire rentrer dans le rang. Il n'en a rien été. Au prix d'une seconde moitié de parcours sidérante, l'Allemand a devancé Cancellara de 20 secondes. Aucun autre coureur n'a pu rentrer dans la même minute, Kim Kirchen, troisième, concédant 1'01". Schumacher roi du chrono, Sastre roi du Tour, la Grande Boucle a réservé son lot de surprises. C'est aussi ce qui contribue à sa légende.
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