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Tour 2008: Premier bilan

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/07/2008 à 07:20 GMT+2

Le Tour de France goûte sous le soleil sa première journée de repos, au lendemain de la redoutable étape d'Hautacam. L'occasion de jeter un coup d'oeil dans le rétro pour tirer les principaux enseignements de cette première moitié de Grande Boucle.

. Le jeu reste ouvert
C'est une des leçons de ces dix premiers jours de course: à la sortie des Pyrénées, ils sont encore une dizaine à pouvoir lorgner sur le maillot jaune. Certes, Cadel Evans a pris le pouvoir à Hautacam, ce qui est tout sauf une surprise puisque l'Australien était considéré au départ de Brest comme le favori numéro un. Mais la faiblesse des écarts (F.Schleck à une seconde, les cinq premiers dans la même minute et les dix premiers qui se tiennent en 2'30") laisse le jeu très ouvert et la course difficile à contrôler pour Evans, dont l'arrivée au sommet de la hiérarchie s'est presque faite par défaut lundi. Comme le dit Vincent Lavenu, le manager d'AG2R, "nous ne sommes probablement pas au bout de nos surprises dans ce Tour qui peut partir dans tous les sens à tout moment." On ne s'en plaindra pas...
. Valverde et Cunego, les battus
Comme le dit le vieux dicton, après le premier massif montagneux, on ne sait jamais qui a gagné le Tour, mais on sait qui l'a perdu. Les deux grands battus des Pyrénées, parmi ceux qui prétendaient au sacre voilà encore quelques jours, sont incontestablement Alejandro Valverde et Damiano Cunego. Le premier avait démarré en trombe en enlevant la première étape à Plumelec et en portant deux jours le maillot jaune, mais il a explosé dans l'étape d'Hautacam. Relégué à la 14e place à près de cinq minutes d'Evans, le Murcien ne se fait plus d'illusions. "Je vais devoir changer de tactique et viser une nouvelle victoire d'étape", avouait-il lundi soir. Cunego, lui, a décroché dès l'étape de Super-Besse, avant de confirmer son affaissement dans les Pyrénées. Le leader de l'équipe Lampre, 16e à 5'37", avait fait du Tour son principal objectif de la saison en zappant même le Giro, mais il ne parvient pas à suivre le rythme.
. Saunier Duval, Columbia, CSC: chaud devant !
Trois équipes ont particulièrement marqué de leur empreinte cette première moitié de course: Saunier Duval, Columbia et CSC. Les premiers ont réussi l'exploit de glaner les trois premières étapes de montagne, grâce à Riccardo Ricco (2) et Leonardo Piepoli (1). Sans oublier Juan Jose Cobo, deuxième à Hautacam et désormais leader désigné chez Saunier, puisqu'il occupe la huitième place au général. Pourtant, il semble bien que ce soit Ricco, qui le suit dans la hiérarchie (9e), qui détienne les clés du problème, par sa faculté à creuser des écarts importants en montagne. Pour Columbia, le maillot jaune ne semble plus accessible après le revers de Kim Kirchen, lundi. Mais le Luxembourgeois a tout de même porté cinq jours la tunique dorée, il est toujours en course pour le podium et même pour le maillot vert! Avec les deux succès de Cavendish, le bilan est déjà largement positif pour Columbia. Enfin, le cas CSC est plus spécifique: l'équipe de Bjarne Riis n'a pas gagné la moindre étape. Mais sa force collective a de quoi impressionner. Frank Schleck est à présent deuxième du général à seulement une seconde de Cadel Evans et Carlos Sastre (6e) reste dans le jeu. La manière dont Jens Voigt et Fabian Cancellara se sont sacrifiés lundi, condamnant à eux deux le pauvre Valverde, témoigne par ailleurs de l'homogénéité du groupe danois.
. La nouvelle donne du sprint
Les sprinters n'ont pas eu beaucoup d'occasions de se mettre en évidence au cours de la première moitié du Tour, du fait de la volonté des organisateurs de dynamiser le parcours d'emblée. Du coup, il ne fallait pas se louper. A ce petit jeu, Mark Cavendish (Columbia) a su tirer son épingle du jeu en s'imposant par deux fois, sous le soleil à Châteauroux et sous le déluge à Toulouse. L'Anglais, à 23 ans, s'impose comme le plus rapide du peloton désormais, alors que la vieille génération, à l'image de Zabel, McEwen (très en retrait cette année) voire Oscar Freire, semble rendre les armes. Dans un registre différent, tout en puissance, Thor Hushovd, s'est également offert une étape.
. Français: Souvent devant, rarement à l'arrivée
Il y a longtemps que les Français n'avaient pas autant gagné qu'en cette saison 2008. Ce petit vent de renouveau avait fait naitre de nouveaux espoirs pour le Tour de France, mais la marche est encore trop haute. Finalement, sur la Grande Boucle, rien na changé depuis l'année dernière. Comme prévu, aucun ne peut viser le général. Le premier, Sandy Casar, est 26e. Pour le reste, on voit presque tous les jours des Français à l'avant, comme à Hautacam, où Rémy Di Gregorio n'a été repris qu'au pied de la dernière montée. Mais une fois à l'arrivée, c'est l'heure des vaches maigres. A l'exception de l'étape de Nantes, qui a vu la victoire de Samuel Dumoulin (Cofidis) et l'intronisation en jaune de Romain Feillu (Agritubel), jamais les coureurs français n'ont pu peser sur la course. L'abandon de Christophe Moreau (Agritubel), par la toute petite porte, n'égaie pas ce bilan pour l'heure assez terne. Malgré les bonnes intentions.
. Affaires: une déflagration et toujours le soupçon
Le Tour du renouveau. On a beaucoup entendu cette expression depuis le départ du Tour. Sauf que, comme le rappelle justement Raymond Poulidor, "ça fait dix ans qu'on nous parle du Tour du renouveau". La prudence reste donc de mise, et le contrôle positif à l'EPO de Manuel Beltran, lors de la première étape, constitue une bonne piqure de rappelle si nécessaire. Pour l'heure, il s'agit de la seule déflagration subie par els organisateurs, bien conscient toutefois qu'ils ne sont pas à l'abri. Mais ce sont surtout les rumeurs, et les soupçons, qui alourdissent le climat. Dans la victoire (Valverde, Schumacher, Ricco) comme dans la difficulté (Moreau), les performances des coureurs sont soumises à interprétation, et souvent à extrapolation. Il n'y a malheureusement pas grand chose à faire pour lutter contre ça. Le cyclisme paie là les travers de ces dernières années.
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