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On ne voit que du bleu

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 21/07/2010 à 17:49 GMT+2

Le Tour a débuté il y a deux semaines et demi. Seize étapes ont déjà été effacées. Six d'entre elles sont revenues à des coureurs français. Ces succès spontanés montrent que le cyclisme tricolore n'a pas à rougir de la concurrence même si on aimerait le voir mieux représenté en haut du général.

CYCLING 2010 Tour de France Voeckler

Crédit: AFP

Le cru est exceptionnel. Quoi qu'on en dise. Seize des vingt étapes de ce Tour 2010 ont été déjà avalées par le peloton. Six d'entre elles ont été dominées par des coureurs français. Soit plus du tiers. On n'avait plus vu ça depuis 1997 (*). Et dire que la Grande Boucle n'est pas encore terminée. Si les Français peinent à rivaliser avec les meilleurs au classement général, ils brillent par leur aisance à tout jouer sur une journée.
Dès la 2e étape, Sylvain Chavanel a montré la voie, à Spa. A l'issue d'un dénouement sur lequel on ne reviendra pas, celui qu'on appelait "Mimosa" il y a quelques années avait endossé le maillot jaune, le premier de sa carrière. Cinq jours plus tard, le coureur de la Quick Step a remis ça aux Rousses, lors de la 7e étape, au terme de la mise en bouche alpestre. Là encore, le Français s'est de nouveau paré de la précieuse tunique. Au lendemain du premier jour de repos, et à l'issue de la deuxième étape de haute-montagne, c'est son compatriote Sandy Casar qui a été mis à l'honneur, à Saint-Jean-de-Maurienne. Puis "plus rien" pendant quatre jours. Et puis il y a eu ce formidable triptyque pyrénéen, avec Christophe Riblon (Ax-3-Domaines), Thomas Voeckler (Bagnères-de-Luchon) et Pierrick Fédrigo (Pau). Un véritable festival.
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2010 Tour de France Casar Etape 9 Corentin

Crédit: AFP

Manque de polyvalence
Notre consultant Jacky Durant peut être fier : il a fait des petits. Les Français se sont mués en spécialistes des échappées. Rares sont celles où on les a pas vus à l'avant. Rares sont celles qui ne sont pas allées au bout. Gonflé de panache et d'audace, ils brillent également dès que la pente s'élève. Sur les sept étapes de montagne (deux de moyenne et cinq de haute), les "Bleus" en ont remporté cinq. Seuls Andy Schleck, à Morzine-Avoriaz, et Sergio Paulinho, à Gap, ont brisé l'hégémonie tricolore. C'est donc, logiquement, que les Français (il y en a cinq dans les six premiers) dominent le classement du meilleur grimpeur. Depuis le début de la Grande Boucle, ils n'ont été que deux à se parer de pois : Jérôme Pineau, durant neuf jours, et Anthony Charteau (six jours), actuel leader du classement de la montagne. Si Damiano Cunego n'a pas perdu tout espoir, il y a tout de même peu de chances de le voir succéder à son compatriote Franco Pellizotti sur les Champs-Elysées.
Appuyons maintenant là où ça fait mal : le classement général. Le premier Tricolore, John Gadret, ne pointe qu'à la 20e place, à près d'un quart d'heure d'Alberto Contador. "Finir premier Français n'est pas un objectif. Par contre, être dans le 20 à Paris en est un", estime le coureur d'AG2R-La Mondiale. Comment expliquer cette absence de Tricolore au sommet de la hiérarchie ? Il faut être réaliste : le contingent bleu-blanc-rouge a un défaut principal, son manque de polyvalence. Qui peut se vanter, à l'heure actuelle, d'avoir le profil d'un Alberto Contador ? Personne. En même temps, ils sont rares dans le peloton à se targuer d'être aussi complet que l'Espagnol, excellent grimpeur et très bon rouleur.
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CYCLING 2010 Tour de France John Gadret

Crédit: AFP

Dixième l'an dernier, notamment grâce à de précieuses minutes récupérées lors d'une échappée au long cours entre Colmar et Besançon, Christophe Le Mével n'a cessé de décevoir depuis le début de l'épreuve. Pour trouver trace du coureur de la FDJ, il faut descendre au 34e rang privosoire, à... 49 minutes du maillot jaune. Aux yeux de son manager, Marc Madiot, "aucun coureur français n'est capable d'être régulier pendant trois semaines". Et de conclure, dans les colonnes de L'Equipe, "il n'y a qu'avec des circonstances favorables qu'on peut entrer dans les dix premiers. Si tu jours le général et que tu fais tous les jours 10e, tu n'as jamais ta photo dans le canard. Tu restes connu uniquement de ton père et de ta grand-mère".
(*) Lors du Tour 1997, six Français avaient remporté des succès d'étapes : Cédric Vasseur (à La Châtre), Laurent Brochard (à Loudenvielle), Laurent Desbiens (à Perpignan), Richard Virenque (à Courchevel), Christophe Mengin (à Fribourg) et Didier Rous (à Montbéliard).
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