Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Contador, l'ultime défi

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/07/2011 à 09:24 GMT+2

A six étapes de la fin du Tour 2011, quatre minutes et six rivaux séparent Alberto Contador du maillot jaune. Invaincu lors de ses six derniers grands tours, l'Espagnol, loin de son meilleur niveau depuis deux semaines, fait face à un sacré challenge dans les Alpes. Il l'aborde très tranquillement.

alberto contador tour de francia

Crédit: Eurosport

C'est une chose qui a frappé depuis quelques jours. Malgré sa situation difficile au classement, sa forme précaire et son genou douloureux, Alberto Contador reste parfaitement détendu. On le voit souriant et disponible, au départ comme à l'arrivée. Au Plateau de Beille, après avoir répondu aux journalistes, on l'a vu signer plusieurs autographes, avant de monter dans une voiture Saxo Bank pour regagner son hôtel. Certains prennent cette attitude pour du détachement, voire, en poussant le raisonnement à l'extrême, pour une absence de motivation. En réalité, l'Espagnol se dit juste tranquille. Sans pression. Il l'a encore répété lundi. "Je suis très serein parce que j'ai déjà obtenu de très bons résultats cette saison. Je ne joue pas la réussite de mon année sur ce Tour."
L'argument pèse, car il reflète la réalité. Avec le Giro en poche, Contador n'a pas perdu son temps en 2011. Sa saison, et plus encore son avenir, se joueront davantage devant le Tribunal arbitral du sport, en août, que lors de la semaine qui vient. Mais sportivement parlant, Contador a raison et tous ses adversaires ne peuvent pas en dire autant. Il ne ressent aucune obligation. Pourtant, à l'évidence, si le Madrilène s'impose dimanche à Paris, il signera un exploit sans précédent pour lui. "C'est un challenge excitant, une expérience très motivante", admet le champion de Pinto. Pour l'heure, quatre minutes et six adversaires le séparent de la première place. Dans un cas comme dans l'autre, c'est beaucoup. Surtout pour ce Contador là, qui ne ressemble que de loin à celui du Tour d'Italie. "Je ne suis pas au même niveau que sur le Giro, admet-il sans mal. Je suis beaucoup moins frais et en Italie, je n'avais aucun problème physique."
"Les Alpes devraient mieux me convenir"
S'il n'avait qu'un seul des deux problèmes à gérer, peut-être aurait-il pu rétablir une situation compromise dès le premier jour de course par cette cassure dans laquelle il a laissé filer 80 secondes qui pèsent lourd encore aujourd'hui. Mais les deux cumulés, fatigue et douleur, ça fait beaucoup. "J'ai vraiment passé quelques journées difficiles, explique-t-il. Comme mon genou droit me faisait mal, j'ai été obligé de compenser avec l'autre jambe et du coup, ce n'était plus ma façon naturelle de pédaler." Voilà pourquoi il a coincé dans le final de Luz-Ardiden avant de se contenter de suivre au Plateau de Beille. Parce qu'il ne le pouvait pas, il n'a pas attaqué. Par chance, les autres ne l'ont pas fait davantage. Mais là aussi, le double tenant du titre n'est pas particulièrement surpris. "C'est le Tour le plus dur de ma carrière jusqu'ici, juge-t-il. Nous avons tous dépensé énormément d'énergie en début de course, à cause de la météo et des arrivées en côte. C'est pour cette raison que la course est comme ça dans la montagne."
Une chose est certaine, Contador ne peut continuer à courir de cette façon s'il veut prolonger son invincibilité sur les grands Tours, qui dure depuis son premier maillot jaune, en juillet 2007. Pour avoir une chance de gagner, il doit attaquer. "Il faut que ça change, c'est certain", admet le leader de l'équipe Saxo Bank. Sans garantie de succès, il entend bien tenter le tout pour le tout dans les Alpes. "Je suis confiant parce que je me sens de mieux en mieux au fil des jours, reprend l'Espagnol. Les Alpes devraient mieux me convenir. Les montées sont plus longues, souvent plus difficiles et l'altitude est plus élevée." Selon lui, il pourrait y avoir des opportunités un peu partout. "L'étape du Galibier est très dure, et tout le monde connait l'Alpe d'Huez. Mais la descente vers Pinerolo est difficile et si le temps est mauvais, peut également être décisive."
picture

2011 Tour de France Etape 14 Evans Schleck Contador Voeckler Basso

Crédit: AFP

Quoi qu'il arrive, il ne restera pas inactif dans les prochains jours. Quitte à prendre une claque, il prendra des risques. "Je ne peux pas me permettre d'attendre le contre-la-montre de Grenoble, concède Contador. Je ne suis pas en position de faire ça. Alors, oui, je vais attaquer." Parmi les six adversaires qui le devancent, il retient deux noms: Cadel Evans parce qu'il est le meilleur rouleur du lot et… Thomas Voeckler. "Parce que, pour l'instant, c'est lui qui a le plus de marge sur moi, donc c'est le premier qu'il faut attaquer." Mais Contador a beau n'occuper que la 7e place du général, il demeure un personnage incontournable de cette troisième semaine. Sans doute parce que lui seul a le moyen de mettre tout le monde d'accord. A condition de redevenir lui-même. Mais ce n'est pas une petite condition.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité