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Tour de France 2015 - Pinot et Bardet ont commis une erreur ? Ce n'est pas aussi simple que cela

François-Xavier Rallet

Mis à jour 18/07/2015 à 20:29 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2015 - Thibaut Pinot et Romain Bardet ont raté une belle occasion de signer une deuxième victoire française samedi à Mende. Mais doit-on forcément leur jeter l’opprobre ?

Thibaut Pinot sur le Tour 2015

Crédit: AFP

L’histoire du jour

Leur rivalité est connue de tous. Thibaut Pinot et Romain Bardet ne font pas partie de la même équipe. Ils ne sont pas du même coin et ne se côtoient que sur les courses. Pour résumer, ils ne sont pas proches. De là à dire qu’ils ne s’apprécient pas comme on a pu l’entendre ou le lire ici où là, il y a un pas que je ne franchirai pas. Mais cette 14e étape, ou plutôt l’arrivée à Mende de ce 14e acte, va construire un peu plus leur légende commune, c’est certain. Pinot et Bardet sont passés à côté d’un très grand moment ce samedi. Et si l’issue n’a pas tourné en leur faveur, doit-on forcément leur jeter l’opprobre ?
C’est tactiquement que les deux Français ont fauté. On l’a tous vu : ils se sont regardés. Juste avant le sommet. Leur erreur commune a été fatale, pour le plus grand bonheur de Stephen Cummings qui n’en demandait pas tant. Pourtant, leur ascension de la côte de la Croix-Neuve avait été parfaitement gérée. Bardet avait dynamité la course, avec trois attaques successives. Trois ! Pinot, qui avait profité du travail monumental de Matthieu Ladagnous et de Jérémy Roy jusque-là, avait lui intelligemment comblé l’écart au train, sans s’affoler. Donnons-leur au moins ce crédit-là.
Ils étaient clairement les plus forts dans l’ascension. Manque de bol, ce n’est pas au sommet de celle-ci que l’arrivée était jugée. Quand Stephen Cummings est (remarquablement) revenu sur le duo tricolore, il n’y a pas eu de réaction. Le duo, qui ne s'est jamais retourné, était cuit. On pourrait presque s’arrêter là. Sous la flamme rouge, Pinot était en tête devant Bardet. Et ce dernier a manqué l’occasion de sauter dans la roue du Britannique. C’était à lui de faire l’effort, après avoir vu en premier le coureur de MTN-Qhubeka dans sa roue. Il ne l’a pas fait. Il était carbonisé après ses trois flèches successives. Le constat était sensiblement le même pour le leader de la FDJ. Résultat, les deux Français,qui s'expliquaient pour la première fois de leur carrière, n’ont pas eu l’opportunité de jouer la victoire au sprint. Rideau.
S’il est aisé de fustiger l’attitude de Pinot et Bardet, il est important aussi de mettre en avant le final de Cummings. Car lui aussi mérite qu’on s’attarde sur ce qu’il a réalisé. Même s’il est parfois plus facile de parler de ce qui n’a pas marché, je vous l’accorde.

On a aimé

Le symbole que représente la victoire de Stephen Cummings lors du Mandela Day. Pour lui. Pour son équipe aussi. La MTN-Qhubeka, équipe sud-africaine, prend part à son premier Tour de France. Avec ce triomphe en Lozère, il est d’ores et déjà réussi.

On n’a pas aimé

Chris Froome aspergé d’urine après une cinquantaine de kilomètres. Après Richie Porte, frappé par un spectateur, c’est le maillot jaune qui a subi les foudres et la bêtise d’un "fan". Cette attitude est scandaleuse et ne sert pas le vélo, qu’on aime ou pas le Britannique. Tout simplement honteux.

Juste pour savoir

Qui a marabouté la FDJ ? Après William Bonnet, c’est Steve Morabito qui a été contraint à l’abandon. Le Suisse, qui a été victime d’une fracture de la clavicule, sera opéré dimanche à Genève. Un soutien de moins pour Thibaut Pinot. 
Nicolas Edet a tenté de fausser compagnie au peloton à 9km de l’arrivée alors que l’échappée possédait 6 minutes d’avance. Il a perdu un pari le coureur de la Cofidis ?
Qu’est-il passé dans la tête de Sepulveda au moment de monter dans la voiture AG2R-La Mondiale pour rejoindre celle de son manager, Manu Hubert ? Une histoire tout simplement hallucinante.

Trois stats à retenir

6. Il y a six Français dans le Top 20 du général : Tony Gallopin (9e à 8’23"), Warren Barguil (11e à 11’03"), Romain Bardet (12e à 13’10"), Pierre Rolland (15e à 14’58"), Thibaut Pinot (17e à 30’57") et Alexis Vuillermoz (20e à 33’18"). Mais plus aucun dans le top 8.
61. Peter Sagan a fait un petit trou au classement du maillot vert. Le voilà avec une belle avance sur Andre Greipel (322 contre 261). Présent dans l’échappée du jour, le Slovaque est passé en tête du sprint intermédiaire à Millau et a pris la cinquième place à l’arrivée.
3’10". Soit le nouvel écart qui sépare Chris Froome de son nouveau dauphin, Nairo Quintana. Ce samedi, le maillot jaune a même repris une seconde au Colombien.
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