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Comme promis, Bardet a attaqué... mais ça ne suffit pas

Laurent Vergne

Mis à jour 19/07/2017 à 20:47 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Dans le Galibier, Romain Bardet a tenté de secouer ses adversaires, notamment Chris Froome. Mais si Aru a bien cédé du terrain, le maillot jaune et Uran n'ont pas tremblé. Pire, ils lui ont même pris du temps par le jeu des bonifications. Il reste une dernière opportunité au Français, jeudi, vers l'Izoard. Mais le rêve ensoleillé s'est paré de quelques nuages mercredi...

Romain Bardet à l'attaque.

Crédit: Getty Images

Romain Bardet avait promis d'attaquer dans les Alpes. S'il veut entrevoir la victoire finale, s'il veut conquérir ce maillot jaune passé des épaules de Chris Froome à celles de Fabio Aru pour revenir sur le dos du britannique, il n'avait de toute façon pas le choix. Alors Bardet a attaqué. Deux fois, dans le Galibier. Comme l'audace est une denrée rare, il faut saluer celle du Français.
Mais force est de constater que c'était trop peu, et peut-être trop tard aussi. En attendant les six derniers kilomètres de l'ascension du Galibier, le leader de l'équipe AG2R La Mondiale avait peu de chances de surprendre un Chris Froome trop solide pour céder sur une ou deux banderilles.
Malgré tout, il estime avoir fait le job. "J'ai tout tenté, j'ai fait le maximum, je n'ai aucun regret, a-t-il jugé à l'arrivée à Serre-Chevalier. "J'ai été fidèle à ma philosophie, attaquer, faire bouger les choses, je pense que j'ai animé la course." Le bilan de cette journée est pourtant très mitigé.
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Romain Bardet

Crédit: Getty Images

Uran n'a fait que suivre et à l'arrivée, il me fait les bonifs
Côté pile, ses offensives ont secoué Fabio Aru, auquel il a repris une trentaine de secondes pour le dépasser au général. Côté face, il reste troisième du général, et quatre secondes plus loin du maillot jaune (27, contre 23 mercredi matin). La faute à ces satanées bonifications. Rigoberto Uran en a pris six, Chris Froome quatre, et lui aucune. Au mérite, cela parait un peu rude. Mais le classement général n'a que faire du mérite. Il fait les comptes, et ceux-ci ne sont pas forcément favorables au protégé de Vincent Lavenu.
L'attitude d'Uran a une fois encore laissé sceptique Romain Bardet. Sur chacune de ses attaques, le Colombien a suivi sans peine dans la montée du Galibier, comme Chris Froome. Mais jamais il n'a ne serait-ce que relayé, alors qu'il pouvait lui aussi y trouver un intérêt, par exemple pour distancer Aru. "Uran n'a fait que suivre et à l'arrivée, il me fait les bonifs. Bon, on verra demain", peste l'Auvergnat, visiblement un peu amer. Mais si l'attentisme d'Uran est réel, le leader de la Cannondale se sait aussi plus apte à rivaliser avec Froome dans le contre-la-montre de Marseille que ne l'est un Bardet.
La situation de Romain Bardet est paradoxale. A quatre jours de l'arrivée, il n'est qu'à 27 secondes du maillot jaune. C'est peu. C'est une chance unique d'écrire l'histoire. Mais cet écart, faible sur le papier, s'apparente à un infime gouffre. Comme s'il se trouvait face à une impasse. Quelles solutions a-t-il devant lui ? Sachant que, pour envisager de gagner le Tour, il lui faut désormais prendre au minimum une minute trente à Froome dans la dernière étape de montagne jeudi, Bardet doit tout dynamiter. Ni plus ni moins.
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Roglic a savouré, Bardet a fini frustré : l'arrivée de la 17e étape

Suivre sa philosophie, jusqu'au bout

On l'a vu, il l'a vu, cela ne se produira pas en bousculant Froome à coup d'escarmouches dans la dernière ascension. Sauf à imaginer une défaillance du Britannique, un jour sans. C'est toujours possible, bien entendu, personne n'est à l'abri. Mais il parait audacieux de tabler sur une faillite, ni même sur une simple faille, du double tenant du titre. Même si l'Izoard est redoutable, on voit mal Romain Bardet prendre entre une et deux minutes à Froome en attaquant à 5 ou 6 kilomètres du sommet. Sans quoi le scénario du Galibier a toutes les chances de se répéter, et Bardet en sera réduit à tenter de sauver sa place sur le podium samedi. Pas exactement le dénouement qu'il espérait.
Reste une autre option, beaucoup plus périlleuse : tenter une offensive lointaine, "à la Contador". Oser dès le col de Vars, par exemple, ou dans la descente de celui-ci. Une telle manœuvre aurait-elle quelque chose de suicidaire ? Absolument, compte tenu de l'armada dont dispose Froome pour contrôler la course. Et le leader de la Sky pourrait même trouver des alliés de circonstances, tel... Uran ou Aru. Est-ce la seule solution pour terrasser le maillot jaune ? Probablement, en tout cas si celui-ci est lors de cette 18e étape au niveau qui fut le sien mercredi.
Vous pouvez néanmoins faire confiance à Romain Bardet pour suivre jusqu'au bout "sa philosophie". Il est tout de même sacrément fort sur ce Tour, et il n'y a aucune raison pour qu'il ne le soit pas encore dans ce dernier rush montagneux. Le Français a le cœur, la tête et les jambes. Et pourtant, rien ne dit que cette Sainte-Trinité soit suffisante dans l'Izoard...
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