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Les débats du Tour : Arnaud Démare - Marcel Kittel, à qui la belle ?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/07/2017 à 09:40 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Chaque jour, trois questions sont posées à deux membres de la rédaction. Chacun donne son point de vue et vous invite à prendre part à la discussion. Ce mercredi, c'est caviar à la louche : Aru et Froome d'un côté, Quintana et Contador de l'autre. Avec en dessert le déjà savoureux duel Démare - Kittel.

Marcel Kittel (Quick-Step Floors) à l'arrivée de l'étape 2 du Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

Faut-il s’inquiéter pour Nairo Quintana et Alberto Contador ?

Par François-Xavier Rallet
Un constat s’impose : la plupart de ceux qui enchaînent Giro-Grande Boucle éprouvent toutes les peines du monde à suivre le rythme en ce début de Tour. Nairo Quintana en fait partie. Ce mercredi, le petit Colombien a lâché prise à 1,5km de l’arrivée. Au moment où Chris Froome a appuyé sur l’accélérateur d’ailleurs. Mais faut-il tirer la sonnette d’alarme pour autant ? Déçu à l’arrivée, le leader de Movistar a reconnu avoir souffert. Sa condition actuelle n’est pas celle qui doit lui permettre de faire, enfin, mieux qu’une 2e place à Paris. A noter tout de même qu’il a beaucoup mieux fini et qu’il n’a concédé que 14 secondes sur Froome.
Mais est-ce surprenant ? Quintana nous a habitués à monter en puissance sur des épreuves de trois semaines. La première journée de repos, qu’il attend avec impatience d’ailleurs, devrait le requinquer. Concernant Alberto Contador, c’est compliqué de tirer des conclusions. Lundi, à Longwy, il a paru être "à fond" avant de craquer dans le final, et ce mercredi, il a finalement montré un autre visage. Lâché rapidement, il est monté à son rythme pour ne concéder que 6 secondes à Froome. C’est bien. Mais ça ne me semble pas suffisant pour jouer dans la catégorie des possibles vainqueurs. J’espère juste qu’El Pistolero ne dispute pas le Tour de trop.
Par Loris Belin
Difficile de mettre les deux hommes au même niveau. Mais j'aurais tendance à ne pas être si inquiet que ça, en particulier pour le Colombien. Il sort d'un Giro qui l'a vu lutter jusqu'à la dernière journée pour la victoire finale. Il n'est clairement pas dans la même condition physique que Froome, Aru ou Porte et il est difficile de les comparer. Certes, le leader de la Movistar a pris 18 secondes de retard supplémentaires vis-à-vis de Froome. Mais ce n'est pas dès la première étape de montagne (moyenne qui plus est) que l'on connaîtra sa capacité à viser les sommets ou non. On en reparlera ce week-end.
Le cas d'Alberto Contador est un peu différent. Tout d'abord, je ne le place pas dans les favoris de ce Tour. Donc, là aussi, difficile de le mettre dans le même lot que les cadors du peloton. Ensuite, s'il a semblé exploser à 1,6 kilomètre de l'arrivée suite à l'accélération de Froome, El Pistolero n'a finalement pas fait une si mauvaise montée que ça. Il a simplement préféré monter à son rythme et bien lui en a pris. Il ne termine ainsi qu'à six secondes du nouveau maillot jaune et de Richie Porte, à deux petites secondes de Romain Bardet. Je suis aussi peu pessimiste pour l'Espagnol que pour le Tricolore.
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Nairo Quintana lors de la 4e étape du Tour de France

Crédit: Getty Images

Christopher Froome a-t-il commis une erreur en laissant filer Fabio Aru ?

Par François-Xavier Rallet
L’attaque a été tranchante. Une seule a suffi d’ailleurs pour dessiner le portrait du vainqueur. A quelque 2,5 kilomètres, Aru a faussé compagnie au groupe des favoris dans la Planche des Belles-Filles. Comme nous, vous avez vu les images. On ne va pas refaire l’arrivée. Personne n’a été capable d’aller chercher le champion d’Italie. Pas même Chris Froome. Etait-ce une erreur de la part du Britannique ? Pour la victoire d’étape, certainement. Difficile d’affirmer le contraire. Le nouveau maillot jaune a d’ailleurs affirmé qu’il aurait dû faire l’effort pour revenir sur l’Italien d’Astana.
Il avait coché cette 5e étape pour refaire le coup de 2012. Mais il a préféré rester avec ses coéquipiers, calquer sa course sur Richie Porte et surtout attendre la réaction d’un autre. Et quand il y est allé, c’était trop tard. Pour autant, tout n’est pas à jeter à la poubelle pour Froomey : Il a repris 4 secondes (grâce aux bonifications) à Porte sur la ligne et endossé le maillot jaune. Seul l’avenir nous dira si laisser filer Aru ce mercredi était une erreur pour le général. Dans deux semaines et demi, peut-être cela révèlera de l’anecdote. Une chose est certaine : Froome a enfilé le maillot jaune au soir de la 5e étape et Aru accuse 14 secondes de retard sur le triple vainqueur de l’épreuve. Reste maintenant à savoir s’il sera capable de le porter le soir du 23 juillet prochain.
Par Loris Belin
Même s'il n'a pas brillé pour son premier Tour l'an passé, Fabio Aru est tout sauf un louveteau. Sa victoire sur la Vuelta et sa deuxième place sur le Giro, les deux en 2015, ont montré qu'il fallait se méfier grandement du coureur Astana. L'équipe Sky a pourtant semblé le laisser filer assez facilement, comme si l'attaque était portée par un coureur de seconde zone. Il est impossible de dire que le team britannique a sous-estimé l'Italien, mais je trouve étrange qu'elle n'ait pas tenté plus intensément de prendre la chasse.
Aru avait la bonne jambe aujourd'hui et cela explique en grande partie les 16 secondes d'écart sur son dauphin Dan Martin à l'arrivée. Ce n'est pas un tel débours qui va faire frissonner Christopher Froome. Mais il a peut-être laissé un de ses principaux adversaires lui reprendre du temps un peu trop aisément alors qu'il semblait lui aussi en bonne forme. Le champion d'Italie n'a plus que 14 secondes de retard sur le maillot jaune, C'est une menace de plus, qui aurait pu être évitée.
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Chris Froome (Sky) devant Fabio Aru (Astana) et son maillot de champion d'Italie

Crédit: Getty Images

Arnaud Démare – Marcel Kittel, à qui la belle ?

Par François-Xavier Rallet
Un partout, balle au centre. Enfin, presque. Car lors de la surpuissante et mouvementée victoire d’Arnaud Démare à Vittel, on ne peut pas dire qu’il y ait eu une revanche entre les deux fusées. La faute aux nombreuses chutes qui ont émaillé les derniers hectomètres de la 4e étape. Une chose est sûre pour autant : les sprinteurs de la FDJ et de Quick - Step Floors semblent largement au-dessus du lot. Et à Troyes, la victoire se jouera très probablement entre eux deux si arrivée massive il y a.
La disparition de certains (Cavendish, Sagan), la méforme d’autres (Kristoff ne m’a pas convaincu à Vittel malgré sa 2e place) sont autant d’arguments qui tendent vers cela. Et si je devais désigner un favori, je pencherais vers Démare. Libéré après avoir (enfin) ouvert son palmarès sur la Grande Boucle, porteur du maillot vert, épargné par les chutes depuis samedi et en pleine confiance, le Français ne m’a jamais paru aussi maître de sa force. A Vittel, sa puissance a fait passer Kristoff et Greipel pour des juniors. J’exagère exprès. Maintenant, pour battre Kittel à la régulière au bout de la ligne droite finale de 850m à Troyes (avec 650 derniers mètres plats comme la main), il ne faudra pas répéter les erreurs de Liège. Esseulé à 400m de la ligne, Démare s’était laissé enfermer au moment de l’emballage final. Il lui en avait manqué un peu pour revenir sur l’Allemand. Mais ça, c’était avant son triomphe de mardi…
Par Loris Belin
Certes, le bilan comptable est à un partout entre les deux hommes, mais Kittel n'a pas pu réellement défendre ses chances à Vittel, ralenti par la chute juste avant la flamme rouge. Dans leurs confrontations "directes" (sprints intermédiaires et arrivées), Démare a pris un avantage léger, 4 à 2 face à l'Allemand. Mais ce dernier avait pour objectif au départ les victoires d'étape, le maillot vert semblant presque promis à Peter Sagan, et il n'a pas tout donné en milieu d'étape.
Sur la ligne d'arrivée, c'est une autre chose. Sa démonstration de puissance à Liège avait mis d'accord le gratin du sprint. Mal lancé, Kittel s'était débrouillé tout seul pour prendre les bonnes roues et s'imposer en force. Le coureur FDJ est en confiance et sera très vraisemblablement présent dans l'emballage final. Mais Kittel reste encore la référence de la dernière ligne droite. Surtout que le final à Troyes, une ligne droite de 850 mètres quasiment toute plate, lui convient très bien.
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Marcel Kittel, Arnaud Démare et la crème du sprint lors de l'arrivée de la 2e étape du Tour de France 2017

Crédit: Getty Images

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