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4 massifs, trois semaines, longueur plutôt que pourcentage : le Tour "relifte" sa montagne

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 26/10/2018 à 11:12 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Christian Prudhomme a dévoilé le parcours de la Grande Boucle 2019 lors de la présentation officielle ce jeudi, au Palais des Congrès à Paris. Un tracé qui offre aux coureurs beaucoup d’opportunités en montagne. Pour autant, celle-ci n’aura que peu à voir avec celles des éditions précédentes.

Les leaders lors de la 16e étape du Tour 2018

Crédit: Getty Images

Une montée en puissance vers les Alpes

Globalement, c’est tout le parcours du Tour de France qui est radicalement différent de l’an passé où l’on avait attendu dix jours pour avoir la première étape de montagne avant d’en enchaîner huit en dix jours. 2019 ne saurait être plus à l’opposé de ce schéma-ci. Les Vosges dès le 5e jour, l’enchaînement Beaujolais - Lyonnais et Massif Central dès le premier week-end avant les Pyrénées une semaine plus tard et les Alpes pour finir… La montagne sera très présente, régulièrement, avec une étape de moyenne montagne au minimum quasi tous les deux jours.
Surtout, la difficulté des étapes va aller crescendo. En première semaine, seulement trois cols dépasseront 1000m d’altitude tandis qu’il n’y aura qu’un seul col de plus de 1600m dans les Pyrénées avant les six cols à plus de 2000m d’altitude dans les Alpes. Une montée en puissance claire qui contraste avec les années précédentes où la répartition Alpes-Pyrénées était souvent globalement équilibrée. Et qui est favorisée par l’exploitation des massifs intermédiaires.

Enfin de la moyenne montagne mise en valeur…

Vosges, Monts du Beaujolais, Mont du Lyonnais, Massif Central… Deux ans après avoir visité les cinq massifs principaux du territoire français (Jura en plus), le Tour de France 2019 s’attaquera cette fois "seulement" à quatre d’entre eux. Mais leurs exploitations promettent ! Vosges et Massif Central auront chacun droit à deux étapes et, si le tracé de l’étape de Brioude déçoit légèrement, les trois autres opus sont prometteurs.
Déjà car il n’y aura qu’une seule arrivée au sommet (Planche des Belles Filles), contrairement à ce qui avait été le cas en 2017 (3/4), voire en 2015 (2/3). Surtout, si la 6e étape se finissant à la Planche promet d’être monstrueuse (quatre cols avant la montée finale), les autres étapes de moyenne montagne ne sont pas en reste avec un enchaînement de trois cols vosgiens inédits la veille et une 8e étape dantesque sur la route de Saint-Etienne avec sept ascensions et 3800m de dénivelé positif ! Des étapes difficiles, propices à la bagarre et bien situées : voilà de la moyenne montagne comme on l’aime !

Adieu pourcentage, bonjour longueur et altitude

Surtout quand elle est rehaussée par de la belle et haute montagne. Depuis plusieurs années, les organisateurs du Tour de France étaient en quête de montées à sensation, ces ascensions aux forts pourcentages où les images sont aussi belles que la souffrance des coureurs est immense. Ce ne sera pas le cas en 2019. Bien sûr, les hors et premières catégorie seront toujours là, à l’image du Tourmalet (7,4% de moyenne), du Mur de Péguère (3km à 12%) ou du Mur d’Aurec-sur-Loire (3,2km à 11%). Mais, en s’intéressant bien aux étapes de haute montagne de la prochaine Grande Boucle, on remarque que l’idée n'était pas d'enchaîner la grimpette qui fait mal aux mollets, mais peu au général.
Avec le Tourmalet en montée finale dans les Pyrénées mais aussi et surtout le Galibier, l’Iseran, le Cormet de Roselend (20km à 6%) ou Val Thorens (33km à 5,5%), on se rend compte que la tendance en 2019 sera aux montées longues et usantes. Le type de montée qui avait quelque peu disparu du radar du Tour de France depuis une grosse décennie.
L’autre changement de configuration de la montagne vient d’un profond renouveau de l’atitude. Souvent présente sur le Giro mais beaucoup moins sur la Grande Boucle, celle-ci fera son retour en force l’an prochain. Avec pas moins de sept ascensions culminant à plus de 2000 m, plus le Cormet de Roselend qui n’en est pas loin (1968 m), cela en fait près du double de l’année passée (4). D’autant que trois d’entre elles seront des arrivées au sommet.

Des arrivées au sommet "nouvelles"

Avec cinq arrivées au sommet, la 106e édition du Tour de France est dans sa moyenne assez haute, avec une de plus qu’en 2017 et 2018, autant qu’en 2016 et une de moins qu’en 2015. Mais, contrairement à toutes ses éditions là, même si une seule arrivée au sommet est totalement inédite, 2019 offrira aux coureurs cinq montées finales que les coureurs n’ont, pour la plupart, jamais gravi en course. Bien sûr, La Planche des Belles Filles est connue depuis 2012, 2014 et 2017 mais son dernier kilomètre vers les pistes de la station, à 20% et non goudronné, sera totalement inédit et pourrait en surprendre plus d’un. Le Tourmalet aussi est un classique pour le peloton mais y faire une arrivée reste relativement rarissime (1974 et 2010) et demande une gestion des efforts bien différente d’un simple passage.
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Le public venu en masse dans la Planche des Belles Filles (Tour de France 2017)

Crédit: Getty Images

Les trois autres restantes seront, elles, inédites pour tous les coureurs, à l’exception des "vieux" comme Alejandro Valverde, déjà présent en 2007 pour grimper Tignes lors de son unique passage du Tour. Mais ça ne sera pas tout à fait la même ascension avec l’Iseran pour l'accompagner… L’unique arrivée à Val Thorens date pour sa part de 1994, un temps auquel Egan Bernal n’était pas né. Quant au Prat d’Albis et ses 11,8km à 6,9%, il fera ses débuts officiels sur le Tour, avec l’honneur de conclure la deuxième semaine. A une époque où tous les coureurs font des reconnaissances, les nouveautés ne surprennent qu’un temps. Elles ont au moins le mérite d’offrir des terrains de jeu différents aux favoris et de rendre les étapes de montagne encore plus excitantes. Vivement juillet !
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