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Geraint Thomas a gagné le Tour là où les autres l’ont perdu

François-Xavier Rallet

Mis à jour 30/07/2018 à 12:02 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Réputé malchanceux, Geraint Thomas a signé le Tour parfait pour succéder à Chris Froome au palmarès. Il a aussi bénéficié des coups du sort qui n'ont pas épargné ses adversaires principaux et capitalisé pour construire sa victoire finale.

Dumoulin, Thomas et Froome : Le podium du Tour 2018

Crédit: AFP

Cette année, la déveine lui a tourné le dos. De l'éternel poissard, Geraint Thomas a troqué son costume peu envieux pour devenir le mâle alpha de ce Tour 2018. Une fois n'est pas coutume, la malchance a préféré se déporter vers la concurrence et l'a épargné durant trois longues semaines. Un triomphe qu'il a construit jour après jour et qui a pris forme aussi via les malheurs des autres.
Les premières étapes étaient celles de tous les dangers. Cela avait été répété un peu partout. Ici ou ailleurs. Et les favoris pour le général savaient qu'il fallait éviter les écueils. Thomas, qui s'était mis en tête de sauter sur toutes les bonifications possibles en début de campagne, est celui qui s'en est sorti le mieux. Et différents faits de course ont clairement joué en sa faveur. Chris Froome a été le premier touché à six kilomètres de Fontenay-le-Comte le samedi 7 juillet. Retardé après une chute sans gravité, celui qui était à l'époque le leader officiel (et unique) de l'armada britannique a accusé un débours de 51 secondes à l'arrivée. Soulagé de s'en être sorti sans le moindre bobo, le quadruple vainqueur ne le sait pas encore mais il ne reprendra jamais ce temps perdu.
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Dans le fossé à 5 km de l'arrivée, Froome a déjà perdu près d'une minute !

Et Dumoulin a buté sur le Mûr

Lors de cette première semaine, d'autres circonstances de course ont permis à Thomas de prendre l'ascendant et d'accroître son avance sur ses rivaux. Prenons le contre-la-montre par équipes de Cholet. A l'issue des 35 kilomètres, la BMC se montre la plus solide, juste devant le Team Sky battue de peu (4 secondes). Si ce jour-là, Thomas n'a repris que sept secondes sur Tom Dumoulin, le Gallois a creusé l'écart sur Primoz Roglic. Candidat au podium final, le Slovène et la Lotto NL Jumbo sont passés complètement à côté ce lundi 9 juillet pour finalement concéder 1'11" sur Sky. Un constat qu'on peut faire également après Espelette, où l'ancien sauteur à ski a déçu et perdu sa place sur le podium.
Un autre tournant a eu lieu à Mûr-de-Bretagne. Et lors de cette 6e étape, ce sont Romain Bardet mais surtout Tom Dumoulin qui ont été du mauvais côté de la barrière. Alors pointé à 8 secondes de Thomas au général, le Néerlandais va payer très cher une crevaison dans le final. Sur la ligne, le vainqueur du Giro 2017 voit 50 précieuses secondes s'envoler. Vous ajoutez à celles-ci une pénalité de 20 secondes pour s'être abrité derrière une voiture et vous retrouvez Dumoulin à 1'20" du Gallois dans la course au maillot jaune.
Au-delà de ces faits de course, on a tout de même assez vite compris que Thomas serait difficile à déloger. Une raison à cela : l'homogénéité qui a caractérisé la meute des favoris dès que la pente s'est élevée. Dans les Alpes, Thomas a bien envoyé une banderille à la Rosière pour reprendre 20 secondes avant de lever les bras à l'Alpe d'Huez, maillot jaune sur le dos. Mais la fin du Tour et les Pyrénées ont confirmé que les candidats à la tunique dorée affichaient un niveau quasi-similaire. Mais plus que tous ces exemples et ces circonstances toutes favorables à Thomas, un écart résume la cohésion des hommes forts de ce Tour 2018 : 13 secondes. Voilà finalement ce qu'a repris Thomas à Dumoulin à la pédale sur l'ensemble du Tour, hors bonifications. On est loin des 111 qui les séparent réellement ce dimanche soir à Paris pour le couronnement de l’ancien pistard.
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