L'ambiance hostile autour de la Sky ? Une "source de motivation" pour Froome

Cette année, la vindicte populaire qui a visé le Team Sky n'est pas allée – et heureusement d'ailleurs - jusqu'à déverser des tasses d'urine, comme dans un passé pas si lointain. Pourtant, ce Tour 2018 aura été marqué par l'ambiance négative qui a gravité autour de la formation britannique et de Chris Froome en particulier, qui a bénéficié d'un non-lieu dans l'affaire du contrôle anormal au salbutamol. S'il n'a évidemment pas apprécié les sifflets qui l'ont visé, le quadruple vainqueur a reconnu s'être servi de cette ambiance comme "une source de motivation."

"Lorsqu'il y a une ambiance négative autour de nous, ça nous rassemble, ça nous rend plus fort ensemble, ça nous soude. On sait qu'on lutte contre le reste du monde. On était ici pour remporter la course", a ajouté Froome, finalement troisième du classement général derrière Geraint Thomas et Tom Dumoulin. Pendant trois longues semaines, les coureurs de l'équipe de Dave Brailsford ont subi l'hostilité affichée par le public français. "C'est un défi, on l'accepte. A nous de trouver la bonne réaction et on essaie de rester dignes et de ne pas se laisser distraire, avait commenté le big boss du Team Sky il y a quelques jours. "Cracher sur les gens n'est pas une bonne chose dans le sport, mais ça ne me semble pas plus acceptable dans la vie de tous les jours."

Ce samedi, à l'issue du chrono qui a sacré son équipier Thomas, Froome s'est glissé dans le sillage de son patron : "Vous pouvez choisir de souffrir de cette situation-là, ou vous pouvez choisir d'en être motivé. Pour nous, ça a été une réelle source de motivation." Depuis la Vendée, les injures n'ont jamais cessé. Prise constamment à partie, la Sky a fait avec. Dans la montée de l'Alpe d'Huez, un "spectateur" est même allé jusqu'à bousculer celui qui visait un doublé Giro-Tour. Mais Froome, plus malin que son assaillant, n'en a jamais rajouté et n’a pas voulu ajouter de l’huile sur le feu.

"C'est incroyable de voir à quel point l'équipe a réussi à s'en sortir, conclut fièrement l'Anglais. Sur le vélo, ça a été plus difficile que les années précédentes mais les gars ont vraiment très bien géré tout ça. Geraint a parfaitement supporté le fait d'être en jaune." Et la Sky a de nouveau dominé le Tour. "Et c'est le plus important", pour Brailsford et ses boys. Sifflets ou pas. Injures ou pas. Doutes ou pas.