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Chez Ineos, Geraint Thomas a pris le pouvoir sur Egan Bernal

Alexandre Coiquil

Mis à jour 20/07/2019 à 09:01 GMT+2

TOUR DE FRANCE – Battu par Julian Alaphilippe lors du contre-la-montre de Pau, Geraint Thomas a contre toute attente perdu du temps sur le Français au général. Mais il a gagné la bataille interne avec Egan Bernal dans sa propre équipe. Une première victoire pour le tenant du titre.

Geraint Thomas lors du contre-la-montre individuel du Tour de France 2019

Crédit: Getty Images

Chez Ineos on n'a toujours pas remporté d'étape, ni pris le maillot jaune, mais on a enfin une hiérarchie claire et nette. Et vu son mode de fonctionnement sur les grands tours depuis le début de la décennie, c'est mieux d'être fixé le plus tôt possible. Venue pour la deuxième année consécutive avec un aigle à deux têtes - nommé Geraint Thomas / Egan Bernal - la formation britannique a désormais les idées claires concernant sa hiérarchie au soir de la 13e étape. Chez Ineos, le patron se nomme Geraint Thomas.
Déjà en jambes lors de l'ascension de la Planche des Belles Filles lors de la première semaine, le Gallois a confirmé son ascendant sur Egan Bernal lors de l'unique contre-la-montre individuel de ce Tour de France. Sur les 27 kilomètres du parcours, le Gallois, 2e à 14 secondes de Julian Alaphilippe, a collé 1'12" au prodige de Zipaquirá, loin de son meilleur niveau surtout lors de la seconde partie du tracé, et repoussé ce dernier à 1'26". L'écart entre les deux hommes est exactement le même qui sépare Thomas d'Alaphilippe.

Après Froome, Thomas a réglé le cas Bernal

Alors que la deuxième semaine de course va bientôt s'achever avec pour point d'orgue l'arrivée au Col du Tourmalet samedi, le vainqueur sortant du Tour de France a réglé un premier problème, celui de mettre le Colombien au pas. Pas une mince affaire vu la belle saison du coureur de 22 ans qui sort d'une victoire lors du Tour de Suisse et dont la saison 2019 a changé de visage après son forfait pour le Giro où il devait être aligné comme leader. Parfaite pièce de rechange de Chris Froome, gravement accidenté sur le Dauphiné en juin dernier, Bernal ne s'avançait pas en problème majeur, plus comme une épine à enlever du pied.
Mis sur un pied d'égalité par Dave Brailsford au départ du Tour à Bruxelles – le boss de la formation Ineos avait pointé du doigt les deux hommes lors de la présentation à la presse de son équipe - les deux leaders devaient profiter des deux premières semaines pour se départager à la pédale. Un exercice une nouvelle fois remporté par Thomas, qui avait déjà mis Froome, venu fatigué sur le Tour après son sacre lors du Giro, dans sa poche l'an dernier. Recommencer l'opération avec un client ambitieux et plus jeune a confirmé la sérénité du coureur de Birchgrove qui vit une forme de plénitude sportive et psychologique. Thomas est un leader zen sûr de sa force. Bernal est lui encore un peu vert pour briller sur trois semaines.
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Egan Bernal lors du contre-la-montre individuel du Tour de France 2019

Crédit: Getty Images

Bernal peut encore viser un podium

Avec Thomas pour seul leader, et Bernal en n°2, Ineos va pouvoir attaquer les choses sérieuses en haute montagne et tenter de renverser un Julian Alaphilippe de plus en plus menaçant. Bien que très ambitieux, le Colombien sait aussi qu'il est encore en phase d'apprentissage sur les grands Tours. Il devra continuer ce parcours vers les sommets comme leader de rechange, avec un comportement de n°1. Dépossédé du maillot blanc par Enric Mas, Bernal aura désormais deux missions : travailler pour son leader tout en conservant un classement décent, en cas de coup dur pour le Gallois. Le Colombien sera de toute façon d'une aide précieuse dans les Alpes.
Actuellement 5e du général à un peu moins de trois minutes d'Alaphilippe, Bernal n'a pas tout perdu non plus à Pau. La troisième marche du podium, dans l'escarcelle de Steven Kruijswijk (Team Jumbo-Visma), n'est qu'à 40 secondes. Si son statut a légèrement changé, son utilisation dans le train Ineos ne va, elle, pas complètement basculer. Bernal va continuer à être un dernier étage précieux pour la navette Thomas. "Le principal c'est que l'équipe gagne", disait-il encore récemment. Avec Bernal, Ineos tient un vainqueur de grand Tour en puissance dans ses rangs, pas un anarchiste.
Egan Bernal et Geraint Thomas
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