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Tour de France 2022 - 3e étape : Qui veut la peau des sprinteurs ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 03/07/2022 à 11:42 GMT+2

TOUR DE FRANCE - La victoire de Fabio Jakobsen samedi à Nyborg a lancé la séance des sprints massifs sur la Grande Boucle. Séance qui sera plutôt courte puisqu'à notre décompte, cinq sprints massifs devraient jalonner les trois semaines qui mènent à Paris. Une tendance à la baisse qui se confirme mais qui atteint une pointe basse en 2022. Les sprinteurs n'ont plus la cote.

Jakobsen déjà au top, le pont a fait flop : le résumé de la 2e étape

Les victimes de Wout Van Aert, Mathieu van der Poel ou Julian Alaphilippe ne se comptent plus sur les routes du Tour. Pas une première semaine se passe depuis trois ans sans que le trio ne se mette en évidence. L'ascension des deux premiers a fini d'inciter Christian Prudhomme et Thierry Gouvenou à muscler les premières semaines du Tour. Déjà convaincu, le duo trouve dans ce trio, complété par d'autres parfois, une excellente raison de ne plus enquiller les sprints massifs. Ceux-ci, victimes collatérales donc, tendent à voir leur présence diminuer.
"Je veux gagner. Il n'y aura pas autant d'opportunités que l'année dernière, mais il y aura certainement cinq ou six possibilités pour un sprint… voire un peu plus si je passe bien les bosses". Caleb Ewan était un peu optimiste à l'approche du Tour. Si une occasion lui a déjà filé sous le nez samedi, à notre décompte, il y avait cinq possibilités relativement claires pour un sprint massif sur cette édition 2022. Deux au Danemark, puis Saint-Etienne, Carcassonne (et encore, il faudra avoir les bonnes jambes pour ces deux-là), Cahors et, évidemment, les Champs-Elysées.
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Jakobsen frappe dès le premier sprint : l'arrivée de la 2e étape

Souvent 7 ou 8 sprints massifs, seulement 5 en 2022 ?

A quelle étape pensait l'Australien de poche en évoquant les bosses ? Calais évidemment, où l'on anticipe que la Côte du Cap Blanc-Nez (900m à 7,5%) placée à moins de 12 kilomètres de la ligne éliminera certains sprinteurs après une journée difficile. Peut-être s'estime-t-il capable de gagner à Longwy au sommet de la Côte des Religieuses (1,6 km à 5,8%) mais de sprint massif il n'y aura assurément pas en Meurthe-et-Moselle.
Même en ajoutant Calais à la liste établie plus haut, l'édition 2022 sera dans la fourchette basse des dernières années.La norme dans la décennie 2010 se situait entre 7 et 8 sprints massifs possibles sur le papier. Dans les faits, 2011 (avec 5 succès de Cavendish) et 2018 avaient même atteint la fourchette haute quand 2015 constituait la minimale (5). Alors pourquoi le sprint n'a-t-il plus la cote ?
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De Châteauroux 2008 à Carcassonne 2021 : Les 34 victoires de Cavendish en vidéo

Depuis quelques années, les organisateurs se tiennent à une règle non-écrite : pas plus de deux sprints massifs de suite. Celle-ci tend de plus en plus vers "ne pas enchaîner deux étapes au scénario classique". Par là, nous entendons, une échappée matinale reprise plus ou moins proche de la ligne et un emballage à haute vitesse. Soit une journée où le spectacle est réduit à l'extrême portion finale de la course. Un constat auquel nous pourrions opposer que le spectacle a été à peine plus long même si plus important lors du succès de Julian Alaphilippe à Landerneau en 2021 par exemple.

Alaphilippe, Van Aert et van der Poel, les stars d'aujourd'hui

"Loulou" avait secoué le cocotier à 2,3 km du but, ce qui ne correspond pas tout à fait à l'idée que l'on se fait d'un feu d'artifice. Et pourtant, ces arrivées difficiles, taillées pour les puncheurs, sont les grandes gagnantes de la nouvelle tendance. Epernay dès le troisième jour en 2019, Nice en 2020 dès le deuxième et même l'enchaînement Landerneau-Mûr-de-Bretagne en 2021 pour débuter…En faisant de la place à ces finals-là, l'organisateur a pioché là où il pouvait. Puisqu'il souhaite utiliser les massifs intermédiaires, le nombre d'étapes de montagne reste stable.
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Une attaque monstrueuse pour un grand bonheur à l'arrivée : Alaphilippe a fait le show

Le sprint, donc, se trouve en victime. Victime des stars que sont aujourd'hui Van Aert, van der Poel ou Alaphilippe et Sagan avant eux. Dans les années 90, Mario Cipollini en était une lui aussi. Peut-on faire le même constat aujourd'hui pour les Jakobsen, Ewan ou Groenewegen ? Pas sûr. Ne le sont-ils pas parce que le nombre de sprints sur le Tour de France, la plus grande course du monde, diminue ou celui-ci est-il réduit parce que le sprint manque de grande figure ? L'œuf ou la poule à la sauce cyclisme en quelque sorte…
Et que les sprinteurs ne disent pas que l'herbe sera plus verte en 2023. Avec un départ du Pays basque, il y a de fortes chances que les premiers jours ressemblent à ceux en Bretagne en 2021, en version "améliorée" même. Thierry Gouvenou, le grand ordonnancier du parcours, a même déjà prévenu : "On a déjà une belle ébauche de ce qui devrait se faire. On ne va pas au Pays Basque pour avoir des sprints massifs." Preuve que le sprint, sans être totalement mis de côté, n'est plus aussi bien considéré que par le passé.
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Le finish de la 2e étape : Quand Van der Poel met le turbo, personne ne peut lui résister

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