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Tour de France - 2e étape - Sur le pont du Grand Belt : "On n'a pas le Tourmalet mais on a beaucoup de vent"

Benoît Vittek

Mis à jour 02/07/2022 à 10:45 GMT+2

TOUR DE FRANCE - Le final de la 2e étape nourrit craintes et fantasmes avec près de 18km complètement exposés au vent sur le détroit du Grand Belt. Alex Pedersen et les membres du comité danois du Grand Départ ont conçu ce tracé il y a une dizaine d'années pour “mettre les coureurs et directeurs sportifs au défi”.

La palette des RP : Qu'attendre de ce fameux pont dans le final ?

À environ 250m au-dessus de la mer Baltique, c’est un des premiers grands sommets du Tour de France 2022. Après la communion de Copenhague, le peloton affronte ce samedi des défis typiquement danois, sans grand dénivelé mais sur des routes piégeuses, avec un rendez-vous majestueux à l’approche de Nyborg : la traversée du détroit du Grand Belt, avec ses deux ponts suspendus d’environ 7km chacun.
"C'est l'infrastructure la plus importante au Danemark, pour relier l'est et l'ouest du pays", explique Alex Pedersen, porte-parole du comité du Grand Départ à Copenhague. "On ne peut pas vivre sans ce pont !" En 2021, près de 12,5 millions de véhicules ont fait la traversée, selon l'opérateur responsable de la liaison du Grand Belt.
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Le profil de la 2e étape : Gare au vent !

Champion du monde amateurs dans les années 1990, Pedersen fait partie de la petite équipe de passionnés sur laquelle les organisateurs du Tour se sont appuyés pour dessiner un parcours à plus de 1000km de Paris. "Dans les premiers échanges avec Christian [Prudhomme], on leur a dit qu’on voulait quelque chose de vraiment probant sportivement", explique Thierry Gouvenou, directeur de la course et responsable du tracé des étapes. Le pont du Grand Belt s’est vite imposé dans le projet initié il y a dix ans.
"En 2012, mon ami Joachim Andersen et moi parlions déjà de passer sur ce pont pour symboliser le lien entre la culture danoise du vélo et le Tour de France", se souvient Pedersen. L’idée est magistrale, pour offrir des images uniques devant les caméras du monde entier tout en proposant un défi sportif caractéristique : "Au Danemark, on n'a pas l'Alpe d'Huez ou le Tourmalet, mais on a beaucoup de vent et on s'est dit que c'est une bonne idée de mettre les coureurs et directeurs sportifs au défi."
Avec 17km au-dessus de la mer, il y aura du vent
Le pont ne présente pas 21 lacets, les changements de pente y sont rares, mais tous les prétendants à la victoire d’étape et au maillot jaune en ont étudié chaque mètre, notamment son approche. Dans le détail, l'entrée sur le pont se fait à 21,1 km de l’arrivée. "La première partie doit monter à peu près 3km à 2%", décrit Gouvenou. "Après, tu redescends sur un îlot et tu prends le deuxième pont pour aller à l’arrivée." Il restera ensuite 3,3 km à parcourir.
Pedersen et ses compagnons pensaient amener le peloton à Odense, une trentaine de kilomètres plus loin. "Mais ça n'aurait pas du tout eu le même effet", analyse Gouvenou. "On a trouvé cette arrivée juste après le pont et là je pense que ça aura un impact sportif. Il y a toujours un côté roulette russe avec le vent, mais avec 17km au-dessus de la mer, à un moment, il y aura du vent."
"Normalement, au Danemark, le vent vient de l'ouest", précise Pedersen. "Le pont a été construit de façon à avoir un minimum de jours avec vent de côté. Le premier week-end de juillet, il y a presque 40% de chance de vent de côté. Après, si c'est de trois-quarts face, ça ralentit le peloton. Trois-quarts dos, le peloton va exploser. Il nous reste à croiser les doigts pour avoir un vent dans la bonne direction le 2 juillet autour de 16h30."
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Christian Prudhomme surplombe le Great Belt Bridge.

Crédit: Imago

Le pont des fantasmes

La circulation sur la liaison du Grand Belt sera alors coupée dans les deux sens pour faire toute sa place au peloton du Tour de France. "En cas d’accident avec une voiture, il aurait fallu stopper le peloton pour laisser passer les secours", explique Alex Pedersen. "Et qu'est-ce qu’on aurait retenu du Tour de France au Danemark ? Que la 2e étape a été interrompue à cause d’un accident sur le pont. Il a été décidé avec le gouvernement et les autorités danoises de fermer le pont pendant cinq heures, pour célébrer le Tour, avoir de belles images et passer un beau moment."
Le tout sur des routes particulièrement adaptées aux talents locaux, à commencer par Mads Pedersen, qui sera sur ses routes d'entraînement dans la première moitié du parcours. "Pour moi, c’est le seul Danois qui peut remporter cette étape", anticipe Alex Pedersen. "À environ 700m de l’arrivée, le peloton passe au-dessus de l’autoroute, ça descend jusqu'à 400m et ensuite c'est plat jusqu’à l’arrivée. C'est parfait pour Mads, qui est un jeune coureur puissant habitué à sprinter avec un gros développement."
Des bordures, des images de carte postale, de grands enjeux sportifs et un Danois parmi les héros du jour ? Le pont du Grand Belt soulève de grands fantasmes.
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Il monte puis il descend : le Great Belt Bridge sera la grande attraction de cette fin de 2e étape du Tour de France 2022.

Crédit: Imago

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