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Tour de France : Vingegaard, Pogacar, Thomas, Bardet, Yates, Quintana, Gaudu... La lutte sera terrible dans les Pyrénées

Mis à jour 18/07/2022 à 11:59 GMT+2

TOUR DE FRANCE 2022 - Après la troisième journée de repos, le Tour entre mardi dans sa dernière ligne droite. Six étapes dont trois de montagne dans les Pyrénées et un contre-la-montre difficile qui feront le tri dans les prétendants au podium. Vingegaard, Pogacar, Thomas, Bardet, Yates, Quintana, Meintjes, Gaudu, ils sont huit pour trois places.

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Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma)

  • Classement : 1er
  • Avance sur le 4e : 3'01''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
Son niveau, tout simplement. Le Danois forme, avec Tadej Pogacar, un duo qui évolue un cran au-dessus de la concurrence sur cette Grande Boucle. Si ça ne se traduit pas en temps pour le Slovène, Vingegaard n'a jamais été devancé par un autre favori que le double tenant du titre. Preuve d'une polyvalence que l'on ne soupçonnait pas forcément. Mais ce sont ses qualités de grimpeur (et son équipe) qui ont envoyé l'homme de Hillerslev si haut.
Son étape du Granon est un modèle du genre et on ne serait pas loin d'être d'accord avec Pogacar quand il se demandait s'il n'était pas le meilleur grimpeur du monde. Dans les Pyrénées, il devrait encore creuser sur Thomas, Bardet et les autres. Et sur le chrono, la punition devrait être la même.
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Ce qui peut l'en priver
Une chute, le Covid ou une immense défaillance. A vrai dire, si malheur il devait arriver à Jonas Vingegaard, on miserait plutôt sur les deux premières solutions. A la pédale, il est bien trop au-dessus de la concurrence pour le podium. L'imaginer renverser par Pogacar est une chose, l'imaginer déboulonner par le Slovène et deux autres coureurs, en est une autre.
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Vingegaard à terre : pas de casse mais une frayeur pour le maillot jaune

Probabilité de podium à Paris : 95%

Tadej Pogacar (UAE-Emirates)

  • Classement : 2e
  • Avance sur le 4e : 39''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
Sur ce Tour, il y a Jonas Vingegaard, Tadej Pogacar et les autres. Même si, pour l'heure, le Slovène accuse un retard conséquent sur son rival danois et ne fait que mener la meute des poursuivants, il semble assez nettement supérieur à un Thomas, un Bardet et ainsi de suite. Le coup de buis du Granon ne doit pas faire oublier qu'il reste un grimpeur d'exception et même s'il ne vole pas comme l'an dernier, ses offensives font craquer tout le monde en dehors de Vingegaard.
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Encore une accélération, toujours pas d'écart : Vingegaard s'est accroché à Pogacar

Par ailleurs, il va non seulement trouver un terrain favorable lors des trois étapes pyrénéennes, mais aussi lors du (relativement) long chrono de Rocamadour, bosselé à souhait. Il sera très difficile pour lui de réussir le triplé, la faute à sa défaillance du col du Granon. Mais sa marge sur ceux qui le suivent au classement paraît trop importante pour qu'il puisse glisser en dehors du podium dans cette dernière semaine.
Ce qui peut l'en priver
Un deuxième gros passage à vide en montagne, semblable à celui de mercredi dernier dans les Alpes. Après tout, si c'est arrivé une fois, pourquoi pas une deuxième ? Le jeune Slovène a beaucoup donné dès la première semaine et cela pourrait lui coûter un soupçon d'énergie dans la dernière ligne droite de ce Tour. Mais un Pogacar averti en vaut deux. "Je sais ce qu'il s'est passé au Granon et ça ne se reproduira plus", a-t-il affirmé.
Probabilité de podium à Paris : 90%

Geraint Thomas (INEOS Grenadiers)

  • Classement : 3e
  • Avance sur le 4e : 18''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
Geraint Thomas est indéniablement le troisième homme de ce Tour de France. Sa montée de l'Alpe d'Huez où il a terminé avec Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard en fut la plus parfaite illustration. Jusqu'ici, le vainqueur 2018 est le plus régulier des autres, ce qui lui permet donc logiquement d'être devant Bardet, son coéquipier Yates, Quintana ou Gaudu. Tous sont censés pouvoir lui reprendre du temps mais pas assez pour le dépasser. Et avec le chrono de Rocamadour, sa stratégie a de fortes chances de fonctionner.
Ce qui peut l'en priver
Que la course devienne complètement folle et qu'il perde un peu les pédales ou que les INEOS se trompent dans une stratégie d'équipe bancale. Il y a de nombreux scénarios où Thomas se retrouve piégé et esseulé dans une étape de montagne endiablée. Attention aussi à la troisième semaine puisqu'il y a désormais trois ans que "G" n'a plus bataillé au général à ce niveau en fin de grand tour.
Probabilité de podium à Paris : 60%
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Vingegaard esseulé face au "poison" Pogacar ? "Ineos a la clef du Tour"

Romain Bardet (Team DSM)

  • Classement : 4e
  • Retard sur le podium : 18''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
Son état d'esprit. Nous y reviendrons dans la deuxième rubrique mais Romain Bardet n'a d'autre choix que de prendre des risques s'il veut terminer sur le podium. Ça tombe bien, il en a très envie, répétant à qui veut l'entendre qu'il a pour seul objectif, la victoire d'étape. Sera-ce compatible avec la chasse à la troisième place ?
Tout dépendra des circonstances de course, de sa forme et de celles de ses adversaires. Un sacré puzzle à plusieurs inconnues. Reste que le cru Bardet 2021 est très bien né et que si la bagarre est lancée de loin dans les Pyrénées, il trouvera ce qu'il aime le plus.
Ce qui peut l'en priver
Le contre-la-montre évidemment. L'équation est simple pour Bardet (mais l'a résoudre très compliqué), il lui faudra compter au minimum une petite minute et trente secondes d'avance sur Geraint Thomas, si celui-ci est son ultime adversaire. Il doit donc reprendre deux minutes à un Britannique qu'il n'a devancé qu'une fois, pour 28 secondes au Granon.
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Distancé dans l'Alpe d'Huez, Bardet perd son statut de dauphin

Probabilité de podium à Paris : 30%

Adam Yates (INEOS Grenadiers)

  • Classement : 5e
  • Retard sur le podium : 1'23''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
Une stratégie d'équipe ? Les INEOS disposent de trois coureurs dans le Top 9 avec Thomas, Yates et Pidcock. Si ce dernier ne peut pas vraiment croire au podium, le frère de Simon n'est pas si loin de celui-ci. Si Yates part dans un coup, Vingegaard et Pogacar ne se méfieront sans doute pas et Thomas ne lui roulera évidemment pas dessus. Quant à imaginer les DSM de Bardet se mettre en tête de peloton, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Plutôt soumis aux événements jusqu'ici, Adam Yates aurait la bonne idée de les provoquer dans les Pyrénées.
Ce qui peut l'en priver
Son niveau global sur le Tour de France. Si le Britannique est bien dans la course au podium, il n'a jamais devancé l'un de ses adversaires directs à la pédale sur une arrivée au sommet. Pas plus à La Planche, qu'au Granon (seul Pogacar était derrière lui) et à l'Alpe d'Huez. L'ancien de la maison Mitchelton a plutôt intérêt à retrouver de sacrées jambes s'il veut renverser la lutte. Et certes Yates n'est pas un manchot dans le chrono mais Thomas lui est supérieur.
Probabilité de podium à Paris : 15%

Nairo Quintana (Arkéa-Samsic)

  • Classement : 6e
  • Retard sur le podium : 1'32''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
A 32 ans, le Colombien n’est plus le même coureur qu’à son époque de la Movistar. Le podium est peut-être un objectif personnel mais nullement celui de son équipe. Or, Quintana n’est jamais aussi fort qu’en l’absence de pression. Personne ne pariait sur lui pour le podium en début d’épreuve et c’est encore le cas.
Quoi qu’il fasse, il devrait renouer avec le Top 10 sur le Tour (sauf énorme défaillance) et n’a rien à perdre. Les trois étapes de montagne lui laissent trois opportunités de remonter au classement, un programme suffisamment dur et fournit pour lui donner une chance de récupérer ses 92 secondes sur Thomas, 3e du général.
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Nairo Quintana et Enric Mas sur le Tour de France 2022

Crédit: Getty Images

Ce qui peut l'en priver
La force de ses adversaires et le profil de la dernière semaine. A l’exception du jour du Granon, le Colombien a toujours semblé moins fort que les autres. Pas rassurant avant d’aborder des Pyrénées qui ont historiquement moins souri à Quintana que les Alpes lorsqu’il jouait le podium du Tour.
Il n’y trouvera aucune ascension à plus de 2 000 m d’altitude, là où il excelle le plus, et il faudra qu’il prenne des risques, comme au Granon, pour espérer renverser le général. Mais il ne pourra pas compter sur son équipe, avec l’abandon de Barguil et devra absolument monter sur le podium avant le contre-la-montre de 40 km la veille de l’arrivée pour espérer y être à Paris, vu ses (faibles) qualités dans l’exercice.
Probabilité de podium à Paris : 10%

Louis Meintjes (Intermarché - Wanty - Gobert Matériaux)

  • Classement : 7e
  • Retard sur le podium : 1'41''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
Un miracle à la Pereiro. Si le Sud-Africain est dans le Top 10 du général, c’est uniquement grâce à ses échappées. Pointé à plus de 18 minutes de Vingegaard au soir du Granon, il en a récupéré 14 grâce à ses fugues vers l’Alpe d’Huez et Mende. Vu sa forme depuis le départ, il lui en faudra une troisième pour espérer accrocher le podium, même s’il retrouve ses jambes du Dauphiné (6e).
Ce qui peut l'en priver
Son incapacité à lutter à la pédale. Sur le papier, cela semble désormais impossible qu’on le laisse filer. Pour accrocher le podium, il devra remonter des places à la régulière, ce qu’il n’a plus fait depuis cinq ans (8e du Tour 2017), si tant est qu’il l’ait déjà fait. Presque incapable de changer de rythme pour attaquer, il n’est jamais apparu en capacité de distancer ses adversaires directs. Et malheureusement pour lui, ses capacités en chrono sont sans doute les "pires" des candidats au podium, ce qui n’est pas peu dire, même s’il avait surpris à Copenhague (24e).
Probabilité de podium à Paris : 1%

David Gaudu (Groupama-FDJ)

  • Classement : 8e
  • Retard sur le podium : 1'41''
Ce qui doit l'envoyer sur le podium
Ce fameux déclic qu'il a évoqué après l'étape de Mende ! David Gaudu s'était lâché dans un étonnant exercice de sincérité après l'Alpe d'Huez, regrettant son manque de confiance en lui. Un verrou qui aurait "sauté" dans la montée vers l'aérodrome de Mende et qui lui a permis de faire mal aux Quintana, Yates, Bardet et même Thomas même si certains sont revenus dans le plat final.
Gaudu espère "être tout feu tout flammes" dans les Pyrénées et lui a pour objectif le podium, comme annoncé par Marc Madiot dès le mois de janvier. Celui-ci semble encore un peu loin mais Gaudu n'était pas vraiment attendu à ce niveau après deux semaines.
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"J'espère que le verrou a sauté" : David Gaudu optimiste pour la suite

Ce qui peut l'en priver
Ce manque de maturité que ses déclarations laissent entrevoir. Tantôt en colère contre lui-même, tantôt très satisfait, Gaudu semble se poser énormément de questions. Rien ne dit qu'il aura toutes les réponses dans les Pyrénées. Si ce Tour de France 2022 peut énormément lui servir pour l'avenir, il peut aussi être une énorme frustration. Et il y aura en plus ce chrono de 40 kilomètres pour finir. Gaudu a beaucoup de temps à reprendre, au moins trois minutes et trente secondes, s'il veut y croire.
Probabilité de podium à Paris : 15%
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