Van Aert - Pogacar, deux festins et des miettes pour les autres
Mis à jour 09/07/2022 à 19:46 GMT+2
TOUR DE FRANCE – Après le doublé de Tadej Pogacar à Longwy et à la Super Planche des Belles Filles, Wout van Aert a repris la main samedi à Lausanne. Il a signé sa deuxième victoire, comme le Slovène, et consolide son maillot vert. Pogacar, troisième de l'étape, continue de se balader et reste en jaune. Le reste du peloton compte les points, ramasse les miettes, et observe, médusé….
L'histoire du jour
A toi, à moi. Chacun à leur manière et dans leur registre, Tadej Pogacar et Wout van Aert survolent ce Tour de France pour le moment. Ils ont trusté à eux deux la moitié des huit étapes. Deux pour le Slovène, deux pour le Belge. Ils ont même remporté quatre des cinq dernières. Pour ce qui est du maillot jaune, c'est encore "pire".
Yves Lampaert fut le premier grâce à son succès dans le chrono inaugural à Copenhague, mais depuis une semaine, il n'y en a que pour Pogacar et Van Aert. Ce dernier l'a arboré sur le podium de la 2e à la 5e étape, et 'Pogi' ces trois derniers jours. Ils possèdent le maillot jaune, le vert, le blanc et celui à pois n'est plus très loin.
La concurrence fait face à un double problème avec eux. D'abord, ils sont intrinsèquement au-dessus du lot, au point de dicter la façon de courir de tous les autres. Benjamin Thomas l'a parfaitement illustré samedi. Dans la montée finale à Lausanne, le Français de l'équipe Cofidis, bien en jambes et bien placé, a semblé à deux doigts d'en mettre une. Sauf que tout n'est pas aussi simple. "Si j'y vais, Van Aert saute dans ma roue et tu fais 30e", a résumé Thomas. La même remarque s'applique aussi à Pogacar sur une arrivée du type de celle de Longwy. Sans parler des ascensions bien plus raides, comme à la Super Planche des Belles Filles.
Facteur aggravant, non contents d'être très forts, ils le sont sur des terrains variés. Ils savent pratiquement tout faire. Leur polyvalence finit de limiter les options d'une concurrence qui, à défaut d'être encore tout à fait résignée, peine à trouver des solutions. Faire face à un cador de ce genre, c'est déjà compliqué. Mais deux... Surtout quand ils se complètent aussi bien. Lausanne est la capitale olympique. Il paraît que l'important reste de participer, selon la fameuse devise du Baron Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux modernes. Pour beaucoup, cela tombe plutôt bien.
Le grand perdant : Michael Matthews
Il l'est sur cette journée mais peut-être plus globalement encore sur les trois derniers jours. Le sprinter australien aime les bosses. A Longwy, jeudi, puis à Lausanne, ce samedi, il disposait donc de deux grosses opportunités de s'imposer. Il serait injuste de dire qu'il est passé à côté. Matthews était dans le coup à chaque fois. Son problème ? Nous venons de l'évoquer juste au-dessus : il y a sur ce Tour deux cracks qui refusent de laisser passer les opportunités. Résultat, Matthews, deuxième derrière Sagan à Longwy, a fini à la même place samedi en Suisse, mais derrière Van Aert, cette fois. Frustrant, forcément.
L'image
On en aurait préféré une autre mais elle restera comme l'image improbable de cette 8e étape. Thibaut Pinot n'a vraiment pas été chanceux (comme souvent) entre Dole et Lausanne. Le coureur de la Groupama-FDJ a été victime d'une chute puis, une minute plus tard, il a pris en pleine tête le bras d'un assistant de la Trek qui tenait une musette dans sa main... ce qui a refait chuter le Français. Il est reparti avec une minute pour reprendre ses esprits.
La décla : Tadej Pogacar
Comme BikeExchange-Jayco et Jumbo-Visma avaient aussi intérêt à chasser, il y avait donc une opportunité, même si ça aurait pu être une journée pour les échappés. Au final je ne la gagne pas, donc c’est une déception, mais une troisième place ce n’est pas si mal.
Trois stats à retenir
0. Toujours pas de victoire française sur ce Tour. Il n'y a pas encore le feu, mais il convient de ne pas oublier ceci : lors des quatre dernières éditions (2018-2021), le cyclisme tricolore a glané huit étapes, dont les deux tiers pour Julian Alaphilippe. Sans le double champion du monde, tout est plus compliqué. Les trois autres succès avaient été signés Arnaud Démare en 2018 (absent lui aussi), Thibaut Pinot en 2019 et Nans Peters en 2020.
24. Le nombre de secondes de bonifications engrangées par Tadej Pogacar ces trois derniers jours. En prenant la troisième place du sprint final à Lausanne, le Slovène a encore grappillé quatre secondes, après les vingt cumulées lors de ses victoires à Longwy et la Super Planche des Belles Filles jeudi puis vendredi.
115. L'avance de Wout van Aert désormais au classement par points. Le maillot vert affiche 264 unités au compteur après sa victoire à Lausanne. Fabio Jakobsen, son dauphin, en compte 149. Le Néerlandais ne figurait pas dans le peloton réduit qui s'est disputé la victoire et il laisse WVA s'envoler.
Juste pour savoir...
Qui est le plus gros poissard : Pinot ou Roglic ?
Alors, à quand cette première victoire d'étape française ? Dimanche ? Le 14 juillet ? Jamais ?
Ce n'est pas vraiment l'année des échappées, mais on est d'accord qu'à Châtel, dimanche, ça va au bout, non ?
Et si Pogacar était le principal adversaire de Van Aert pour le... maillot vert ? Rien que de poser la question fait bizarre.
Le quiz du jour
La bonne réponse était Beat Breu. Le Suisse avait remporté deux étapes lors de l'édition 1982, dont celle, prestigieuse, de l'Alpe d'Huez.
Voici celle de samedi. Dans cette suite, complétez les deux éléments manquants :
Tadej Pogacar
Jonas Vingegaard
?
Ben O'Connor
Wilco Keldermann
Enric Mas
?
Guillaume Martin
Pello Bilbao
Rigoberto Uran
Jonas Vingegaard
?
Ben O'Connor
Wilco Keldermann
Enric Mas
?
Guillaume Martin
Pello Bilbao
Rigoberto Uran
Le sondage du jour
Qui remportera le plus d'étapes sur ce Tour ?
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