Nos favoris pour le Tour de France : Richard Carapaz ne refusera pas le combat

Pays : Equateur
Équipe : EF Education-EasyPost
Âge : 30 ans
3e participation
Tour 2022 : absent
Meilleur résultat : 3e, en 2021

Richard Carapaz a marqué le Tour de France 2020 par son escapade victorieuse avec Michal Kwiatkowski, au lendemain de l'abandon de leur leader, Egan Bernal. L'année suivante, il a joué le classement général avec un certain brio, parvenant à prendre la 3e place. Parfois moins fort que Jonas Vingegaard et, surtout, Tadej Pogacar en montagne, il a aussi su user du bluff pour les attaquer. Le troisième homme du Tour 2021, c'était lui, et il pourrait en être de même concernant le Tour 2023.

Transfuge d'INEOS Grenadiers, Carapaz n'a pas encore apporté à EF Education-EasyPost un retour sur investissement spectaculaire. Son championnat national et la Mercan'Tour Classic sont ses deux seules victoires en 2023. Lors de cette dernière, fin mai, il a devancé dans son pur style rageur un Felix Gall dont les résultats au Tour de Suisse donnent du crédit à ce succès. Mais en World Tour, il a été discret.

Carapaz a terminé sur le podium lors de quatre des sept derniers Grands Tours qu'il a disputés. Et toutes les épreuves de trois semaines y sont passées (vainqueur du Tour d'Italie en 2019, 2e de la Vuelta en 2020, 3e du Tour en 2021). La capacité du champion olympique en titre à être acteur sur ces rendez-vous majeurs est remarquable.

Richard Carapaz n'est pas du genre à s'économiser dans un groupe de poursuite, à calculer comment faire 5e ou 6e d'un classement général. Sa principale caractéristique est d'attaquer et/ou de suivre les mouvements des meilleurs, à l'orgueil… quitte à exploser en vol. Illustration avec la démonstration de Pogacar, en direction du Grand-Bornand, lors du Tour 2021. L'Equatorien s'était accroché à sa roue, le plus longtemps possible. Alors qu'il semblait plus fort que le reste du monde, il avait fini au cœur de la meute, essoré par le Slovène.

Lors du dernier Dauphiné, même combat, à la différence près qu'il a cette fois déclenché les hostilités, lors d'une étape pour puncheur. Vingegaard l'a lâché au train et Carapaz a même fini derrière le groupe des favoris, après s'être échiné à suivre le Danois. Seulement 36e de sa principale course de préparation à la Grande Boucle, le leader d'EF Education-EasyPost n'a peut-être pas la condition nécessaire pour boxer avec les deux stars… mais ça ne l'empêchera pas de tenter de le faire.

Les choses sérieuses vont débuter tôt, lors de ce Tour de France (1-23 juillet) qui s'élance du Pays basque, et il sera sans doute fixé assez vite. S'il doit changer de prisme en cours de route, il pourra être redoutable dans un registre différent. Son Tour d'Espagne effectué en marge du classement général, l'an dernier, a illustré d'une autre manière son aptitude à exister lors d'un "GT" : "seulement" 14e, il avait glané trois bouquets. Troisième larron ou baroudeur trois étoiles : on devrait le voir en action.