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Tour de France 2023 | Quelle a été la plus belle étape ? La note du Tour 2023 et la meilleure équipe ?

Mis à jour 24/07/2023 à 11:08 GMT+2

De Bilbao à Paris, ce Tour de France 2023 nous a offert beaucoup de grands moments mais quelle étape a été la plus belle ? C'est l'objet de notre première question des ultimes débats du Tour. Au programme aussi, la note que nous accordons à cette Grande Boucle et un débat sur la meilleure équipe.

Thibaut Pinot

Crédit: Getty Images

Quelle a été la plus belle étape du Tour 2023 ?

Christophe Gaudot
Le choix fut extrêmement difficile tant cette édition 2023 nous a offert des journées passionnantes. Mieux, de l'inattendu. C'est ce que j'ai voulu retenir au moment de choisir la plus belle étape de ce Tour de France. Ce sera donc la 10e pour moi, celle qui a relié Vulcania à Issoire.
Souvenez-vous, le peloton sortait de sa première journée de repos et de toute évidence, tout le monde avait bien rechargé les batteries. Wout van Aert par exemple qui avait lancé la première échappée. Romain Bardet ensuite qui avait promis d'être plus offensif. Et puis Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard. En prenant la roue du Français, les deux premiers du général avaient mis un bordel monstreux dans un début d'étape que l'on pensait bien plus calme mais déjà bien animé.
"Pogi" s'était même permis de faire "péter" les rares coéquipiers qu'il avait avec lui dans le groupe de tête après une quinzaine de kilomètres de course. Preuve que cette étape fut vraiment dingue. Romain Bardet et David Gaudu avaient payé ce départ rapide avant de revenir dans le peloton quand l'échappée s'est enfin détachée après plus de 50 kilomètres de course ! La fin de l'étape fut aussi très belle avec la fugue de Krists Neilands, la victoire de Pello Bilbao et l'hommage à Gino Mäder.
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Démarrage fou et suspense à l'arrivée : le peloton n'oubliera pas cette 10e étape

Amaury Erdogan-Gutierrez
Je vote pour la 20e étape. Certes, contrairement à celle d'Issoire, les coureurs n’y ont pas enflammé le macadam de bout en bout. Mais l’acmé de cette étape surpasse toutes les autres. Sur les rampes du Petit Ballon, le chant du cygne émouvant de Thibaut Pinot a chamboulé nos esprits.
Le Franc-Comtois nous a offert l’image du Tour, peut-être même de l’année, si ce n’est plus, avec sa percée au milieu d’un virage plein à craquer baptisé à son nom. Porté comme un saint vers les nuages par une colonie de fidèles : le tableau a de quoi convertir un iconoclaste. Émotionnellement, j’admets avoir été transcendé devant le baroud d’honneur de l’ "Idole." Un héros sans couronne finalement dominé par un coureur porteur lui aussi d'une belle facette du cyclisme.
Le succès de "Pogi" ajoute un lustre tout particulier à cet acte, qui nous aura fait passer de l’attente au dépit, en passant par l'ivresse et la peur. Franchement, qui n’a pas gravé ce moment dans sa mémoire ? Dans dix ans, lorsqu’on devra se rappeler d'une étape marquante de cette cuvée 2023, celle du Markstein se glissera assurément sur de nombreuses lèvres.
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Pinot dit adieu au Tour, Pogacar ravive la flamme : le film de la 20e étape

Quelle note pour le Tour 2023 ?

Christophe Gaudot
16/20 ! Contrairement à l'édition 2022, on a rarement pu reprendre véritablement notre souffle lors des trois dernières semaines. Aucune étape n'a atteint le sommet du Granon l'année dernière (et encore…) mais l'ennui a souvent été le grand absent, pour notre grand bonheur. Mis à part les quatre étapes remportées par Philipsen - rien de personnel Jasper -, il s'est passé quelque chose tous les jours.
Le départ au Pays basque avait donné le ton d'un duel Pogacar-Vingegaard au couteau qui nous a tenu en haleine jusqu'au chrono puis le col de la Loze. Voir les deux premiers du général dans un mouchoir n'est absolument pas courant mais sur ce Tour, ce n'était pas la seule raison de s'enthousiasmer. Comptez les grands moments : les Pyrénées traversée à vitesse grand V, le retour du Puy de Dôme, ô combien symbolique, Issoire, Belleville-en-Beaujolais, la folie vers Morzine avec une Jumbo qui roule toute la journée, la Loze, Poligny, le Petit Ballon...
Et comment oublier le virage Pinot ? On en reparlera dans dix ou vingt ans et cet apothéose a animé une nouvelle grande journée. Ce fut un excellent cru du Tour de France à mes yeux.
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De la folie pure : Pinot encouragé comme jamais dans le Petit Ballon

Amaury Erdogan-Gutierrez
Comme Christophe, 16/20. Je partage l’entièreté de ses arguments, mais j’appuierai davantage sur l’aspect "débridé" de ce Tour de France 2023. Pendant de nombreuses éditions, lors des années 2010, la Grande Boucle souffrait de la comparaison avec ses voisins italien et espagnol, terrains idéaux pour des courses sans calcul et propices aux feux d'artifice.
Le Tour 2019 a amorcé un virage à 180 degrés, grâce au soulèvement d’un cyclisme tricolore transcendé par sa nature romantique, et grâce aussi au délitement progressif d’une armada INEOS moins dominatrice. Avec l’entrée en scène de Tadej Pogacar, la Grande Boucle s’est assuré la présence d’un lutin inépuisable, véritable animateur d'agapes. Coureur offensif et instinctif, le Slovène se suffit à lui seul dans le regain d'intérêt du roman juilletiste.
Dans l'ombre de "Pogi", bercée par une époque où on ne veut plus attendre, la nouvelle bardée de coureurs a déboulé sur le Tour avec l’insolence des jeunes premiers. Fini les étapes cadenassées, l’esprit conquérant et libertaire des coursiers a confirmé le changement de paradigme entrevu l’année passée. Seul le plan sculpté au millimètre de Jumbo-Visma a fait baisser ma note.
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Durand : "UAE a réduit l'écart avec Jumbo"

Quelle a été la meilleure équipe ?

Laurent Vergne
Oui, la Jumbo – Visma a remporté le classement par équipes et elle possède en Jonas Vingegaard l'incontestable vainqueur de ce Tour de France. Elle a atteint son objectif principal, son seul véritable objectif au fond, ramener le maillot jaune à Paris. Mais le Tour de l'UAE Team Emirates est peut-être plus remarquable encore, sauf à considérer que la victoire finale écrase tout le reste. Une analyse qui se tient, mais un Tour, c'est un ensemble de choses et à défaut de maillot jaune, la formation émiratie coche tout de même beaucoup de cases.
Placer deux coureurs sur le podium est une performance rare. Tadej Pogacar et Adam Yates étaient annoncés comme co-leaders au départ de Bilbao, et si personne n'y a jamais vraiment cru, la présence du Britannique sur la troisième marche du podium donne quand même une idée de son niveau, d'autant qu'il a beaucoup travaillé pour le Slovène.
A eux deux, ils ont également remporté trois étapes (seule Alpecin fait mieux grâce à Jasper Philipsen). UAE a aussi goûté, certes brièvement, au maillot jaune et, de manière globale, je trouve qu'elle a presque fait jeu égal avec la Jumbo, bien plus que l'an dernier, quoi qu'en dise le classement par équipes.
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Gilbert : "Pogacar ? Il faut remonter à Hinault pour voir un coureur avec un tel tempérament"

Amaury Erdogan-Gutierrez
La raison impose Jumbo-Visma, mais je vais plutôt voter pour Bahrain – Victorious. Reprenons d'abord le contexte, on le sait, noirci par le décès de Gino Mäder sur le Tour de Suisse. Bon camarade, coéquipier modèle et coureur talentueux en devenir, l’Helvète avait tissé de solides liens avec les hommes présents sur cette Grande Boucle. Animés par le devoir d’honorer sa mémoire, les huit élus lui ont offert un bel hommage.
Si on écarte la déception Mikel Landa, transparent d’un bout à l’autre de cette 110e édition, c’est un sans-faute, ou presque. Le sprinteur maison Phil Bauhaus a enquillé trois podiums à la surprise générale. Pour le reste, la moisson s’élève à trois victoires d’étape, soit le deuxième meilleur total derrière Alpecin-Deceuninck, à égalité avec UAE Emirates.
Vainqueur à Issoire au bout d’une journée dantesque, Pello Bilbao a tenu bon dans sa mission classement général (6e). Surtout, le Basque a couru en partie pour une cause écologique chère à Mäder, la reforestation. En larmes à l’heure de confier tous les sacrifices demandés par la vie de cycliste professionnel après sa victoire à Poligny, Matej Mohoric a contribué à apporter une couche de vernis supplémentaire sur un tableau profondément humain qu’on ne devinait pas chez Bahrain. Surprenant, mais tellement appréciable.
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Bilbao au bord des larmes : "Ça a été très difficile de préparer le Tour avec Gino Mäder en tête"

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