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Tour de France 2023 - Surtout, que Tadej Pogacar ne change pas

Laurent Vergne

Mis à jour 24/07/2023 à 08:10 GMT+2

Tadej Pogacar a encore tout tenté ces trois dernières semaines. Mais il a tout de même buté sur Jonas Vingegaard, qui avait axé toute sa saison sur le Tour de France. Jusqu'ici, "Pogi" se refuse à faire un tel choix. Tant pis pour le Tour, tant mieux pour le cyclisme. Espérons que le Slovène continue de ne pas faire tapis au mois de juillet et qu'il conserve son identité.

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Tadej Pogacar a donc perdu. Ou pas. Disons qu'il n'a pas gagné le Tour de France, et telle était son ambition. Il est tombé sur plus fort que lui. Sur mieux préparé, aussi. Jonas Vingegaard avait axé toute saison sur la Grande Boucle et, dans ce contexte, il est assez logique que le Danois ait pris le dessus sur son unique rival. Comme nous l'écrivions samedi, Pogacar était au niveau pour gagner le Tour, mais pas pour battre ce Vingegaard-là.
A 24 ans, pour se cantonner au seul Tour, "Pogi" pèse tout de même deux victoires finales, deux deuxièmes places et 11 victoires d'étapes puisqu'il en a ajouté deux dans cette édition 2023. Un bilan provisoire d'autant plus exceptionnel qu'il n'a pas encore fêter ses 25 ans. Oui, mais, pourrait-on rétorquer. Oui mais depuis deux ans, alors qu'on le croyait à l'été 2021 lancé sur les traces du record de victoires dans le Tour, l'imbattable Pogacar a trouvé son maître en Jonas Vingegaard.
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Pogacar est le meilleur coureur du monde

"Tadej est le meilleur coureur du monde", soufflait il y a quelques jours le maillot jaune, alors qu'il venait de détruire tout suspense en l'espace de deux étapes. Mais Vingegaard a raison. Il est devenu de manière incontestable le meilleur coureur du Tour de France. Ces deux dernières éditions sont là pour en témoigner. "Pogacar est le plus complet, mais dans la haute montagne, sur trois semaines, je pense que pour l'instant Vingegaard est plus fort", résumait cette semaine Eddy Merckx.
Mais le Tour, s'il est le rendez-vous le plus important, le plus prestigieux et le plus suivi de l'année, n'est pas LE cyclisme. Les deux hommes ont choisi des directions différentes, des routes parallèles, qui ne se croisent guère qu'au mois de juillet dans l'Hexagone, même si on les a aussi vus conjointement sur Paris-Nice cette saison.
Oui, Tadej Pogacar est le meilleur coureur du monde. Y compris depuis qu'il ne gagne plus le Tour. Depuis son dernier maillot jaune à Paris en juillet 2021, il s'est adjugé (entre autres) :
. Deux Tours de Lombardie (2021, 2022)
. Tour des Flandres (2023)
. Amstel Gold Race (2023)
. Flèche Wallonne (2023)
. Strade Bianche (2022)
. Tirreno-Adriatico (2022)
. Paris-Nice (2023)
. Le GP de Montréal (2022)
Sur les deux dernières saisons, outre le Tour, Jonas Vingegaard a remporté le Dauphiné à deux reprises (son traditionnel tremplin estival), un Tour du Pays basque, la Drôme Classic, deux étapes du Tour de Croatie et le Gran Camino. Qu'est-ce qui est le "mieux" ? Tout est une question de choix et d'objectifs et l'un et l'autre parviennent incontestablement à les tenir. Mais il faut souhaiter que jamais Pogacar ne sacrifie sa volonté de chasser sur presque tous les terrains, notamment les Monuments, pour un maillot jaune.
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Un triomphe total : L'arrivée de Pogacar en vidéo

Vous préférez un coureur qui se concentre uniquement sur le Tour de France ?
D'abord parce qu'il en compte déjà deux. S'il n'avait encore jamais remporté le Tour de France, la chose se comprendrait. Ce n'est pas le cas. Ensuite parce que, même s'il s'était consacré cette à 100% au Tour, en zappant les classiques (ce qui lui aurait éviter une fracture du poignet...), il n'aurait pas eu la garantie de battre Vingegaard au mois de juillet, tant le Danois était fort. La chose est possible, mais elle n'a rien d'une certitude. "Pogi" aurait alors perdu sur tous les terrains. Là, il ne jouait pas sa saison sur trois semaines. Quoi qu'il arrive, à ce stade, elle reste exceptionnelle.
Puis il y a autre chose. Le Slovène est un joueur, sans doute incapable de construire sa saison, et sa carrière, à la manière d'un Vingegaard. Il aime trop la course. Peut-être que cela lui joue des tours et lui coûte le Tour. Il donne beaucoup sur toute une année, mais aussi sur une même course. Dimanche, il a apporté une nouvelle preuve de son approche de son métier. De sa philosophie, oserait-on dire. Le voir attaquer sur les Champs-Elysées, sans aucun espoir de victoire, à quoi bon ?, interrogeront certains. Pour le plaisir, pourrait-il rétorquer. Cette vision des choses, puisse-t-il ne jamais s'en séparer.
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La 20e étape au lieu de la victoire finale : l'arrivée de Pogacar devant Vingegaard

La bonne nouvelle, c'est qu'en la matière, Tadej Pogacar est en adéquation avec ses dirigeants. "Vous n'avez pas aimer voir Tadej attaquer dans le Poggio, le Vieux Quaremont, le Keutenberg ou dans le Mur de Huy ? Vous avez déjà oublié tout ça ? Vous préférez un coureur qui se concentre uniquement sur le Tour de France", a lancé, un peu irrité, le manager du Team UAE voilà quelques jours.
Non, et non, pour répondre au Suisse. Non, nous n'avons pas oublié, et non, nous n'avons pas spécialement envie que son leader mette tous ses œufs dans le panier de juillet. Quitte à ce que ce soit un handicap dans l'optique du Tour. Vingegaard a effectué trois stages en altitude cette année. Pogacar, un seul. Tant que le Danois est aussi impressionnant, un troisième maillot jaune passera peut-être par des choix douloureux. Au moins à court terme, souhaitons qu'il ne les fasse pas.
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