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Toujours plus dur et pourtant équilibré : le drôle de paradoxe du Tour de France 2024

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 25/10/2023 à 19:30 GMT+2

Avec cinq arrivées au sommet, une deuxième partie d'épreuve où se concentre la grande majorité de la difficulté et de la très haute altitude, les organisateurs ont offert un Tour de France 2024 axé montagne. Mais en apparence seulement, car cette édition se veut pourtant équilibrée. Et piégeuse.

De Florence à Nice : le parcours complet du Tour de France 2024

"Ce sera un Tour de France difficile". Les mots de Valentin Madouas sont simples. Clairs. Éloquents. Oui, ce Tour de France 2024 est beau, comme il l'est toujours, mais il est surtout dur. Comme il l'est toujours aussi, d'ailleurs, mais sans doute encore un peu plus que les années précédentes. Non pas à la manière indécente du Giro 2011, mais plus subtilement, sans forcer sur les cols (27 de 2e cat ou plus) ou les arrivées au sommet (5). C'est l'ensemble du Tour de France 2024 qui s'annonce montagneux. "C’est le cyclisme actuel, plus homogène, qui veut ça, explique Benoît Cosnefroy. Les marqueurs du cyclisme ont changé. Aujourd’hui, les étapes de sprinteurs ne sont plus à 1000m de dénivelé mais à 2500m. Il faut des difficultés pour créer des différences. On a des parcours de plus en plus montagneux parce que la densité est de plus importante". Et la densité sur le Tour n’a jamais été aussi importante.
L’étape de la Cime de la Bonette va être un chantier
"Je pense qu'il y a rarement eu un Tour où les dix derniers jours sont aussi durs, avoue d'ailleurs le champion de France, choqué par l'enchaînement d'étapes de montagne à partir de la 12e étape. On parle beaucoup de la difficulté du jour mais elle est condensée entre les 3 premiers jours et les 10 derniers. C'est ce qui va faire la différence". En dix jours, les coureurs affronteront le Pla d'Adet après le Tourmalet, le Plateau de Veille après une étape monstrueuse, une arrivée par-delà le col du Noyer à Superdévoluy ainsi que deux étapes de montagne dans les Alpes du Sud. Avec, à chaque fois, une même caractéristique : le retour de la haute altitude. "L'altitude va jouer énormément, surtout en 3e semaine, confirme Madouas. C'est là qu'elle est la plus présente. L’étape de la Cime de la Bonette va être un chantier surtout dans une 3e semaine où il n'y a pas un mètre de plat."
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Romain Bardet, Valentin Madouas, David Gaudu et Thibaut Pinot : le groupe des Français sur les pentes du Puy de Dôme

Crédit: Getty Images

Pour son grand retour sur la Grande Boucle, seize ans après sa dernière apparition en 2008 lors de l’étape Cuneo-Jausiers remportée par Cyril Dessel, la Cime de la Bonnette fait office de "petit monstre" et concentre pas mal d’attentes, évidemment. Et de méconnaissance. "La Bonette et les Alpes du Sud, ce sont des routes que l’on connaît un peu moins", explique Aurélien Paret-Peintre. Mais pas moins dures, loin de là. "On connait le Tour, les cols dont on entend le plus parler sont souvent les plus faciles, se souvient Madouas. Il y a toujours plein de cols que personne ne connaît, des routes qui ne rendent pas et ce sont ces cols-là qui sont les plus durs". Reste qu’au total, ce sont plus de 25 kilomètres que les coureurs effectueront à plus de 2000m d'altitude. Du jamais-vu, ou presque.
On a beaucoup d’étapes piégeuses où tout peut basculer
En comparaison, l’an passé, il y en avait moins de dix. "Ça faisait plusieurs années qu'on entendait les grimpeurs dire ’Elles sont ou les vraies étapes de montagne ?’, avoue Madouas. Là on a soit des étapes toutes plates, soit de grosses étapes de montagne". Car, oui, il n’y a pas que des étapes de montagne, avec 7 potentielles arrivées au sprint par exemple. D’où le sentiment, finalement, d’une édition 2024 difficile et montagneuse mais pas démentielle non plus. "En équilibre, c'est un TDF très bien conçu, estime le classicman de la Groupama-FDJ. La première semaine n’est pas très dure, surtout après le Galibier. Mais ce sont des étapes très piégeuses. Quand ça commence tôt avec de la montagne, il y a des écarts et beaucoup de coureurs n'ont rien à perdre, ça donne des étapes très dures à courir".
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Le résumé de la 4e étape : Reusser la plus forte, Mavi Garcia la plus malchanceuse

D’autant que Thierry Gouvenou, Christian Prudhomme et consorts ont multiplié les pièges pour éviter les longues siestes pendant la première moitié de juillet. "On a beaucoup d'étapes dures, piégeuses avec des bordures, des chemins blancs.... Ce sont des étapes où tout peut basculer", explique Madouas. La 9e étape, tracée autour de Troyes, proposera 14 secteurs pour un total de 32 kilomètres de chemins blancs dans l'Aube, dont certains avaient été empruntés par le Tour de France femmes avec Zwift en 2022. Et on se rappelle que ces dernières années, les étapes de transition, destinées à être piégeuses, ont rarement surpris les leaders – que ce soit les pavés, les massifs intermédiaires, le vent au Danemark – mais ont généralement assuré leur part de spectacle. Histoire de rajouter encore un peu de piment à une édition 2024 qui promet décidément beaucoup.
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