Philippe Gilbert, quête des 5 Monuments en héritage : "Je suis heureux que Van der Poel, Pogacar et Van Aert en parlent"

TOUR DES FLANDRES - Mathieu van der Poel, Wout van Aert et Tadej Pogacar sont les trois têtes d'affiche attendues dimanche, à Audenarde. Ils sont favoris sur tant de terrains que la perspective de voir l'un d'eux gagner les cinq Monuments n'est pas insensée. Notre consultant Philippe Gilbert a tutoyé cet exploit. Il se réjouit de la résurgence de ce dessein, fier d'y avoir contribué par sa quête.

Tadej Pogacar en est l'illustration suprême. Le cyclisme a tourné le dos à l'hyperspécialisation. Dimanche au départ du Tour des Flandres, le Slovène de 24 ans sera l'un des trois immenses favoris. Au même titre que Mathieu van der Poel et Wout van Aert (28 ans tous les deux), qu'il serait tout aussi audacieux de tenter d'enfermer dans une case. Les stars du vélo gagnent de nouveau partout, ou presque. Imaginer que l'une d'elles remporte les cinq Monuments ne relève plus du fantasme illusoire.

Philippe Gilbert est fier d'avoir remis au goût du jour cette quête. Il l'a exprimé cette semaine pour Eurosport, en marge du Ronde. "Je pense avoir été le premier depuis une quarantaine d'années à prendre la parole pour dire que c'était à nouveau possible", raconte celui qui a triomphé successivement lors du Tour de Lombardie (2009, 2010), de Liège-Bastogne-Liège (2011), du Tour des Flandres (2017) et de Paris-Roubaix (2019). Seule Milan-Sanremo lui a résisté.

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"Si l'un d'eux y parvient, j'aurai le sentiment d'y avoir largement contribué"

Notre consultant n'oublie pas de citer Sean Kelly, à qui il n'a manqué que le Tour des Flandres, dans les années 80-90, pour intégrer la caste 100% belge des coureurs qui ont coché toutes les cases (Eddy Merckx, Roger de Vlaeminck et Rik van Looy). Gilbert a évolué physiquement, durant sa carrière, pour être le quatrième homme. Cela a été le fil rouge de ses dernières saisons. "J'ai eu ce rêve, j'ai beaucoup travaillé pour cela... ça a remis le sujet sur la table", se console-t-il.

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Place donc à de nouveaux candidats, qu'il espère avoir inspirés et à qui il souhaite de réussir là où il a échoué : "Je suis heureux que Van der Poel, Pogacar et Van Aert en parlent. Heureux de leur avoir peut-être donné cette motivation. Si l'un d'eux y parvient, j'aurai le sentiment d'y avoir largement contribué." Outre ce potentiel objectif commun, il y a la façon de courir qui lui fait percevoir une filiation.

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Tempérament offensif… et pronostic

"Je me reconnais en eux, poursuit-il ainsi. Parce que j'étais aussi un attaquant. Dans mes premières années, j'étais avec des coureurs très attentistes, qui misaient sur leur équipe. J'ai toujours aimé passer à l'offensive, essayer." Avec la nouvelle génération, il est servi : "Peut-être que ces gars-là m'ont regardé, ont pensé 'il est cool parce qu'il attaque toujours', et reproduisent cela."

Et s'il devait miser sur un membre du trio infernal, pour obtenir la collection complète ? "Je dirais Van der Poel, qui a déjà remporté deux Monuments différents (Tour des Flandres deux fois, et Milan-Sanremo, NDLR), qui a déjà fait Top 10 du Tour de Lombardie (et à Liège), podium à Roubaix. Je pense qu'il a le corps qu'il faut." Ce n'est pas dimanche à Audenarde que "MVDP" fera un pas de plus vers cet exploit, puisqu'il a déjà remporté le Ronde. Au contraire de Wout van Aert et Tadej Pogacar.

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