Cyclisme, Tour du Pays basque : Juan Ayuso, braquage réussi : "Je savais que j'allais faire la différence"

Finalement, le vainqueur du Tour du Pays basque 2024 n'aura porté le maillot jaune qu'une petite dizaine de minutes. Juste le temps pour Juan Ayuso de grimper sur le podium dans les rues d'Eibar et de se refaire sa course, rêveur devant le spectacle de danse basque proposé aux trois porteurs des maillots distinctifs. Pour s'offrir ce moment, le Catalan et son équipe UAE – Team Emirates ont déployé un plan de jeu agressif pour renverser le leader Mattias Skjelmose (Lidl-Trek).

Et tout s'est déroulé sans accroc. "L'équipe a parfaitement roulé, s'est réjoui Ayuso après la course. Nous avons mis des coureurs dans l'échappée, ce qui était très important pour nous." Et pas n'importe quel coureur : Marc Soler, encore placé à une minute au classement général au matin de l'ultime étape. "C'était capital pour nous de faire souffrir la Lidl-Trek et Mattias Skjelmose. C'est ce que Marc a fait, il a parfaitement couru", a précisé le vainqueur de l'épreuve.

D'autant plus que son compatriote lui a servi de lièvre dans l'avant-dernière difficulté de la journée. Et même lorsqu'il a vu sa maigre avance construite dans l'Izua fondre, Juan Ayuso pouvait compter sur sa fiable planche de salut : le plan. "J'étais calme parce que je m'étais reposé dans la descente pendant qu'ils étaient à fond. Je savais qu'avec les jambes que j'avais et la fatigue accumulée, je pouvais faire la différence à la première attaque."

"J'avais fait la reconnaissance avec mon coach deux heures avant le départ. Nous savions que ce serait une étape décisive, et ça l'a été", a-t-il poursuivi. En l'absence de Tadej Pogacar, l'Espagnol a mis les petits plats dans les grands pour remporter sa première course à étape sur le circuit World Tour. Et pour y arriver, il a pu compter sur un allié de circonstance : son compatriote Carlos Rodriguez.

Dans sa roue lors de l'ultime attaque, le coureur Ineos Grenadiers a rapidement conclu un pacte avec celui qui semblait promis au classement général : des relais précieux dans les 20 derniers kilomètres, en échange d'une victoire d'étape, la première pour son équipe en 2024. "C'était prévu, mais on a travaillé ensemble", a admis Carlos Rodriguez après sa victoire.

Rivaux depuis l'adolescence, les deux Espagnols se connaissent par cœur. Et cela a même été un avantage pour Juan Ayuso : "Quand c'est avantageux pour nous deux de rouler ensemble, c'est génial d'être avec quelqu'un avec qui j'ai roulé en équipe d'Espagne en jeune, en U23. Je pense qu'il n'y aurait personne d'autre en dehors de l'équipe que j'aurais choisi."

Accompagné de son partner in crime du jour, Juan Ayuso a attendu les cinq derniers kilomètres pour être sûr de sa victoire. "Quel est l'écart ?" s'enquérait-t-il auprès d'une des motos suivant son échappée. Avec une cinquantaine de secondes d'avance, et le précieux soutien de Rodriguez, l'affaire était pliée. Un sourire en guise de réponse, l'Espagnol savait déjà qu'il avait réussi son braquage, et son message. En l'absence de Tadej Pogacar, Juan Ayuso est devenu calife à la place du calife.