Tour du Pays basque : Juan Ayuso remporte l'épreuve et succède à Vingegaard, la dernière étape pour Carlos Rodriguez

Skjelmose renversé, les Espagnols au pouvoir. Une action collective de haut vol, un harcèlement constant et UAE Emirates a fini par faire craquer Mattias Skjelmose (Lidl-Trek), dépossédé de son maillot jaune lors de la 6e et dernière étape du Tour du Pays basque.

Incapable de suivre l’attaque de Juan Ayuso (UAE Emirates) au pied de l’ultime difficulté du jour, le Danois a même perdu la deuxième place au général, quatrième samedi, au profit du vainqueur du jour, un autre Espagnol, Carlos Rodriguez (INEOS Grenaders). En passant la ligne dans la roue de son compatriote, Ayuso remporte une première course par étapes, amputée il est vrai d’une tripotée de cadors.

Avec encore quatre éléments placés au général avant l’étape reine, il était convenu que la formation UAE Emirates allait tenter quelque chose, voire renverser la table. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une première saillie dès les pentes d’Azurki (1re cat, 5,1 km à 7,4%), la formation du maillot bleu a placé ses pions avec patience et clairvoyance. Igor Arrieta et Sjoerd Bax envoyés à l’avant au milieu d’une échappée fleuve (22 coureurs), il ne restait plus qu’à attendre la première étincelle.

Elle a jailli de la selle de Marc Soler, à l'initiative d'un contre express (à 69 bornes du but, dans le redoutable Krabelin et ses 5 km à 9,6%), le coup de pédale acharné et les épaules boxant le macadam irrégulier de l’Itzulia. Dangereux au général (20e à 47’’), le Catalan a forcé Lidl-Trek à puiser dans ses réserves pour éviter le moindre écueil. Finalement, le soutien de la BORA - hansgrohe de Maximilian Schachmann a permis au groupe maillot jaune de limiter la casse sur ce qui restait des échappés, que Soler a pu rejoindre (à 41 km de la ligne).

Vint alors le dernier étage de la fusée UAE, et la première escarmouche de Juan Ayuso en réponse à une offensive.. du maillot jaune en personne, pressé par l’imminence du danger Soler. Irrésistible sur les pentes de l’Izua (1re cat, 4,1 km à 9,2%), Ayuso a même pu profiter du secours de Soler, repris à un kilomètre du sommet. Au prix d’un effort violent qu’il a prolongé dans la descente, Skjelmose a pu raccrocher le wagon, mais pas pour longtemps.

Bien décidé à faire la différence, Ayuso s’est dressé sur les pédales dès le pied de l’ultime difficulté du jour, la côte d’Urkaregi (3e cat, 5 km à 4,8%). Incapable de répondre à l’assaut de l’Espagnol, Skjelmose n’a pu qu’assister, impuissant, à l’envol d’un duo ibérique, puisque seul Carlos Rodriguez a su s’accrocher à la selle du maillot bleu.

Plongés depuis très jeunes au cœur d’une rivalité intense nourrie par les espoirs brûlants d’une Espagne qui se cherche de nouveaux héros sur les grands Tours, Ayuso et Rodriguez ont cette fois joint leurs forces, pour une conquête totale.

Le maillot jaune pour le premier, la victoire d’étape et la place de dauphin au général pour le second. Skjelmose doit se contenter de la troisième place finale, entouré d’UAE qui réalisent un joli tir groupé (quatre coureurs dans les sept premiers du général), et loin devant le premier Français, Kévin Vauquelin (11e samedi, 8e au général).